Montréal-LAFC : Trois constats sur l’Impact

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L’Impact avait rapidement pris son envol face au LAFC de son ancien général, mais les moteurs se sont soudainement éteints et l’avion du commandant Rémi Garde a piqué du nez pour finalement venir se planter en plein cœur du rond central du stade Saputo. Le genre de match pour lequel trois constats, ce n’est pas suffisant, on pourrait en écrire cinq, six, voire sept. Au risque de nous faire des ennemis, penchons-nous donc sur des problèmes récurrents depuis le début de l’année et issus directement de l’effectif en place. Ne vous emportez pas; tel un arbitre de balle, « je les call, comme je les vois ». Prise 1, 2 et 3, c’est parti pour les trois constats.

1) Bush apporte parfois le beurre, parfois l’argent du beurre et souvent rien à manger
Il n’y avait pas meilleur match pour montrer à tous le paradoxe Evan Bush que vit l’Impact de Montréal depuis quelques saisons maintenant. Autant le portier montréalais s’est surpassé à quelques occasions, notamment sur le penalty d’Ureña et en s’envolant pour détourner un tir de Rossi qui s’en allait nettoyer la lucarne, autant il a fait des erreurs de base à s’en arracher les cheveux, comme sa perte de concentration soudaine en première mi-temps face à Ureña qui vient lui subtiliser le ballon dans les pieds et l’horrible cinquième but encaissé en raison d’une énorme boulette qui transgresse les règles de base apprises en bas âge par les gardiens de but. On se questionne aussi sur la présence de trois joueurs seulement dans le mur lors du (superbe, il faut le dire) coup franc de Laurent Ciman. Evan Bush pourrait être un bien meilleur gardien s’il était capable de rester concentré sur son travail pendant 90 minutes. Avec la qualité de plus en plus relevée des éléments offensifs auxquels l’Impact doit se frotter chaque semaine, il faut pouvoir compter sur son gardien en tout temps, quelle que soit la situation. Ce n’est malheureusement pas possible avec Bush.

2) Taïder doit en faire plus
Après sept matchs, on peut déjà tirer des constats plus importants. En fait, dans ce cas précis, on pourrait plutôt dire qu’on peut commencer à s’inquiéter. Saphir Taïder est arrivé à Montréal à fort prix, et a reçu le titre de joueur désigné. Les attentes étaient élevées. Quelques flashs de brillance démontrés par l’Algérien en préparation ont donné confiance aux observateurs, qui l’ont classé d’office comme un élément fiable et, semble-t-il, immunisé aux critiques. Toutefois, il faut se demander si la tirade de Rémi Garde après le match contre le LAFC n’était pas en grande partie dirigée vers Saphir Taïder, qui a livré une performance un peu molle en seconde mi-temps, lui qui revenait de suspension et avait une certaine responsabilité dans les deux derniers matchs affreux du Bleu-blanc-noir, le premier en raison de son expulsion, le second en raison de son absence sur suspension. Mais seulement voilà, jamais on a vu Taïder faire preuve de leadership en cette seconde mi-temps, en prenant sur son dos la responsabilité du travail défensif en dirigeant les troupes, en s’engageant physiquement et en calmant le jeu quand l’Impact parvenait à récupérer le ballon. Mais au-delà de cette seconde mi-temps pathétique à domicile, peut-on vraiment dire de l’apport général de Saphir Taïder qu’il est celui d’un joueur désigné? Taïder peut et doit en faire plus.

3) Samuel Piette est trop limité
Parlant de joueurs immunisés aux critiques, Samuel Piette, lui, a carrément remporté le totem d’immunité depuis son arrivée à l’été 2017. Pourtant, il est difficile de prétendre que le Québécois est hors de tout doute l’homme de la situation devant la défense. On le voit match après match, la grande faiblesse de l’international canadien se situe balle au pied. On l’a vu face au LAFC, Piette est souvent mal à l’aise dans la lecture du jeu offensif et prend parfois une seconde ou deux de trop avant d’agir. Qui plus est, son choix définitif est la plupart du temps le plus sécuritaire, ce qui a également tendance à ralentir le mouvement, surtout en contre-attaque. Et défensivement, le numéro 6 peine parfois à suivre le rythme face aux équipes qui combinent rapidement, comme Los Angeles. Ses choix sont parfois contestables aussi, surtout à 10 contre 11 où, tant contre New England que contre Los Angeles, il avait tendance à aller mettre de la pression inutilement à 40 m de son but plutôt que de fermer les espaces devant la défense. Et pour en ajouter une couche, son gabarit fait en sorte qu’il est presque totalement inutile pour défendre les balles aériennes dans la surface. Dans le système employé par Garde, et devant des joueurs offensifs de la trempe des Feilhaber, Vela, Almiron, Valeri et j’en passe, l’homme de Le Gardeur en a souvent trop dans son assiette. Pas surprenant donc que les bruits de couloirs fassent état de recherches entamées depuis un moment pour trouver un milieu défensif.

Avant de continuer, digérons tout ça avec les superbes images du match de PMV Photographie.

 

 

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On aurait pu parler de bien d’autres choses, comme de Camacho qui court comme s’il transportait ses sacs d’épicerie, des absences mentales de Cabrera ou encore d’un Vargas complètement transparent, mais dans la vie, il faut parfois remettre en question les certitudes pour trouver les solutions. À preuve, on ne peut plus dire avec certitude que l’Impact gagne grâce Piatti. La magie du Líder Técnico, auteur de son premier triplé en Major League Soccer, n’est plus suffisante pour éviter la défaite. Que dis-je? Elle n’est même plus suffisante pour éviter une défaite embarrassante. Il y a un gros problème de confiance chez certains titulaires, un problème d’attitude, peut-être, mais surtout un problème d’état d’esprit. Quand on s’attend à encaisser…

Direction Atlanta. Eh lala.