Orlando-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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« Le foot, c’est chiant, ça finit toujours 0-0. » Et c’est là, où, généralement, le fan de foot intervient en expliquant que ce n’est pas vrai et qu’en plus, il y a des 0-0 qui sont vraiment intéressants à regarder. Ce match entre Orlando et Montréal en lever de rideau de la saison 2024 n’entrera certes pas dans les annales, mais il se classe assez facilement dans la catégorie « intéressant à regarder ». Autant les inquiétants résultats obtenus en préparation faisaient planer un petit nuage de doute sur cette édition 2024 de l’Impact, autant le solide mercato était somme toute fort rassurant. Ne restait plus qu’à voir de quoi ces renforts étaient faits. Et force est de constater que ce n’est pas du toc qu’on nous a vendu, chers lecteurs. C’est du vrai. Ne reste plus qu’à polir et tailler ici et là, et on devrait avoir de quoi épater la galerie. Ça brille déjà un peu, en tout cas. Un match nul et trois constats.

1) Ruan a réussi sa première
S’il y a un joueur qui était prêt pour ce début de saison, c’était bien Ruan. Le nouveau latéral droit du CF Montréal s’est mis à jouer dès l’entame du match comme s’il n’y avait jamais eu de pause, comme s’il n’y avait jamais eu de transfert, comme s’il avait enchaîné son 28e match comme titulaire pour Montréal, prêt à mouiller le maillot pour ses potes du bleu-blanc-noir. En fait, après un quart d’heure de jeu, Ruan avait dépensé autant d’énergie que son prédécesseur ne l’avait fait sur l’ensemble de la saison 2023. Bon, vous me connaissez, j’ai une tendance à l’exagération. Mais il faut reconnaître que de voir Ruan multiplier les courses et entrer dans les duels à cent à l’heure, ça faisait un bien fou. Parce que, comme il l’a souvent été expliqué dans cette chronique tout au long de la dernière saison, c’est de ce genre d’intensité et de dynamisme que les flancs ont besoin. Encore plus dans le système préconisé par Laurent Courtois. Sans aucun doute, personne ne va regretter le départ d’Aaron Herrera. C’est garanti.

2) Bryce Duke a fait du Bryce Duke
Après ce match à Orlando, l’auteur de ces lignes en est venu à se poser une question : Bryce Duke est-il capable d’en faire plus que « ça »? Et par « ça », j’entends ici ce match à Orlando qui, du début à la fin, était la réflexion de tout ce qu’on a pu voir de Bryce Duke depuis son arrivée à Montréal. Qui plus est, il s’agissait d’une réflexion chronologique, qui reflétait donc les étapes du parcours autant que le contenu. Tout a commencé par des signes encourageants : Duke, comme le reste de l’équipe, a pris l’ascendant dans le premier quart d’heure. On le voyait disponible, volontaire, habile et actif. Il fluidifiait le jeu montréalais, l’accélérait même, et seule l’absence (normale) d’automatismes avec Iankov et Coccaro aura mis des bâtons dans les roues du jeune milieu de terrain. Et puis, ça s’est gâté. Duke a commencé à se précipiter, à rater ses gestes, à casser le jeu montréalais. Puis, c’est devenu cauchemardesque : il a ralenti, commencé à hésiter, attendu on ne sait trop quoi ni pourquoi avant de se faire subtiliser le ballon. Plus rien ne fonctionnait et ses coéquipiers ont commencé à l’éviter. On pensait même qu’il allait, encore, se faire substituer à la mi-temps. Puis, en seconde mi-temps, il a simplement disparu. Bref, c’était la saison 2023 de Bryce Duke résumée en un match. Inquiétant.

3) Montréal a affiché une belle combativité
Ça faisait franchement longtemps qu’on n’avait pas vu l’Impact afficher un tel visage conquérant en déplacement. Ces hommes étaient à Orlando pour gagner. Tout dans le non verbal l’indiquait. Concentration, détermination, sérieux. C’était du lourd. Et dans le jeu, ça s’est traduit par des duels bien souvent gagnés, mais surtout par une grosse présence physique. Montréal était premier au ballon, premier au deuxième ballon. Ça bousculait, ça empêchait les autres de jouer. Bref, Montréal faisait ce qu’on s’attendait à voir… de son adversaire. Cette grosse débauche d’énergie a toutefois failli jouer un tour aux Montréalais, car les deux fins de mi-temps ont été difficiles pour les hommes de Courtois, signe que l’intensité, si elle a du bon, doit aussi être canalisée et gérée pour éviter l’essoufflement. Et encore plus en début de saison, puisque les joueurs ne sont pas encore au sommet de leur endurance.

On pourrait rentrer dans les formalités, mais ce qu’il faut retenir de ce premier match, de ce premier contact entre l’Impact 2024 et l’univers Laurent Courtois, c’est qu’on est ailleurs. On peut déjà l’affirmer : on va avoir beaucoup de plaisir cette saison. Que ce soit grâce à un Coccaro volontaire, impliqué et divertissant. Ou à un Iankov ultrarapide dans la prise de décisions et avec des pieds auxquels le ballon semble coller naturellement. Ou à un Ruan et à son pendant du flanc gauche, Edwards, tous deux rapides, mobiles et axés sur l’attaque. Ou bien sûr à un Josef Martinez qui, par sa seule présence, augmente les espoirs de voir cette équipe marquer. Et tout ça repose sur des bases qui, comme on vous l’avait maintes fois répété en 2023, étaient plutôt saines. Il y a beaucoup de gens qui savent jouer au ballon dans ce groupe. Beaucoup. Même Bryce Duke, par moments. Il ne leur reste plus qu’à travailler, à assimiler les principes, à découvrir et comprendre leurs coéquipiers. Normalement, lorsqu’on les verra en personne pour la première fois en avril, on devrait déjà avoir droit à un sacré spectacle. MLS MTL is back.