Moise Bombito Lumpungu se révèle en PLSQ

Publié par

À ceux qui se demandent s’il a valu la peine de disputer le championnat 2020 de la Première ligue de soccer du Québec, l’entraîneur du CS Saint-Hubert François Bourgeais a une réponse sans équivoque : oui.

Comme preuve, il désigne l’évolution rapide de Moise Bombito Lumpungu qui, à l’âge de 20 ans, est devenu un de ses défenseurs centraux de confiance.

Au cours d’une saison amorcée trois mois en retard et interrompue deux semaines plus tôt que prévu en raison des mesures sanitaires imposées dans le cadre de la pandémie de COVID-19, Lumpungu a été la révélation de l’année au CSSH cet été, selon Bourgeais.

« Il y a eu quelques révélations, comme Safwane Mlah et Saad Chaouki, qui arrivaient au club et en étaient à leur première année pour nous dans la PLSQ. Mais pour Moise, c’était sa première année en PLSQ tout court », a dit Bourgeais de la recrue qu’il dirige aussi chez les Aigles du Collège Ahuntsic dans le réseau collégial.

« Et Moise a joué à un poste (défenseur central) où il n’a pas forcément été formé quand il était plus jeune, puisqu’il jouait alors attaquant, ou sur un côté. Depuis deux saisons maintenant qu’il joue à un niveau plus central et plus en retrait. Il a su s’adapter parce qu’il a des qualités d’appui, techniques et dans la prise d’infos qui lui permettent d’exister à beaucoup de postes.

« Dans la régularité, Moise a été un de nos meilleurs, a par ailleurs indiqué Bourgeais. C’est pourtant dur pour un jeune d’être bon à chaque match. Mais mieux que d’autres, il est resté à un très bon niveau. »

Lumpungu le confirme : son année en PLSQ lui a permis d’acquérir des aptitudes dont il n’avait pas nécessairement besoin pour exceller quand il évoluait dans la LSEQ, avec le CS Saint-Laurent.

« Ç’a surtout été au niveau de ma prise d’information », a noté Lumpungu, qui a passé toute son adolescence au sein du club dont le directeur technique est l’ancien joueur de l’Impact Rocco Placentino. « Au début, quand j’étais à Saint-Laurent, je n’avais pas nécessairement l’habitude de le faire. À un moment donné, François (Bourgeais) m’a dit, ‘prends plus d’informations, regarde autour de toi’… Comme défenseur central, j’avais besoin de tourner la tête pour voir si ça s’en venait dans mon dos ou sur les côtés, pour ainsi pouvoir mieux réagir et amener quelque chose devant. Ç’a vite paru dans mon jeu. »

Le talent et les outils de base ont toutefois toujours été présents chez Lumpungu et celui-ci a d’ailleurs fait partie, en 2014, de la première équipe du CS Saint-Laurent à s’être qualifiée pour la montée au niveau AAA. Cette formation qui a ouvert les portes de la LSEQ était alors dirigée par Kwame Ansah. Celui-ci n’a jamais regretté d’avoir retenu Lumpungu au sein du groupe de joueurs qui ont poursuivi sous ses ordres au sein du réseau provincial juvénile.

« Je l’ai eu comme joueur pendant cinq années et parmi tous les joueurs que j’ai dirigés, c’est un de ceux qui a le plus évolué, a affirmé Ansah. Il est capable de briller techniquement, il a une bonne vision du jeu, c’est un joueur qui comprend vite. C’est un joueur facile à ‘coacher’. »

La polyvalence qui a permis à Lumpungu de bien s’adapter à Saint-Hubert a également bien servi le CS Saint-Laurent, selon Ansah.

« Je l’ai utilisé comme ailier, puis quand on a fait le saut dans le AAA, il a joué sur la ligne arrière, a-t-il indiqué. Il pouvait aussi jouer comme numéro six, comme milieu offensif… Peu importe l’endroit où on avait besoin de quelqu’un, on pouvait se tourner vers lui. Il peut même jouer comme gardien de but!

« Sa compréhension du jeu est tellement bonne que tu n’as pas besoin de lui expliquer deux fois. Peu importe le rôle que tu veux lui faire jouer sur le terrain, il comprend et il n’essaiera pas de faire quelque chose (qui n’a aucun bon sens). C’est donc ‘facile’ pour un entraîneur de le placer à différents endroits. »

Lumpungu, un athlète de 1,88 mètre, a aussi évolué énormément sur le plan physique durant son adolescence.

« Au début, il était un des plus petits dans mon équipe et maintenant, il est le plus grand de tous les joueurs que j’ai jamais dirigés, a déclaré Ansah. Il n’était pas le pire joueur de l’équipe, pas du tout, mais sa progression… À un moment donné, boum! Il s’est mis à se développer à toute vitesse. »

Ansah attribue cette progression à la passion qu’a Lumpungu pour le ballon rond.

« Il est toujours prêt à se rendre sur le terrain pour jouer avec les gars, à jouer et à jouer encore, a dit Ansah. Et aussi, il écoute bien ses entraîneurs. C’est ainsi qu’il a pu apprendre des différentes personnes qui l’ont dirigé, et ça l’a vraiment aidé dans sa carrière de footballeur. »

Une carrière qui le mènera jusqu’où? Quand on parle de la Première ligue canadienne, Lumpungu ne dit pas non, et Bourgeais non plus d’ailleurs, mais le principal intéressé demeure prudent. 

« Je vais y aller une étape à la fois, a-t-il souligné. Là, je suis à Saint-Hubert. Puis, quand le temps sera venu, j’aimerais essayer (de décrocher un poste dans une équipe de tête de la PLSQ) avec Outremont, ou Blainville. Et ensuite, si j’arrive à bien performer avec un de ces deux-clubs là, alors pourquoi pas la PLC ou quelque chose du même niveau. »

Ajoutons donc Moise Bombito Lumpungu à notre liste d’espoirs à surveiller.