L’oeil sur la PLC, Pierre Lamothe passe à la prochaine étape

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Son flirt avec la Première ligue canadienne, l’automne dernier, n’aura rien donné de concret, mais Pierre Lamothe n’a pas fermé la porte à cette éventualité. Il sait qu’à 22 ans, il a encore du temps devant lui. En attendant, il entreprend néanmoins une nouvelle étape de sa carrière dans la Première ligue de soccer du Québec, alors qu’il a quitté le CS Longueuil pour s’aligner avec l’AS Blainville en août.

Ce flirt avec la PLC, il a eu lieu dans les jours qui ont précédé le repêchage 2019 du circuit canadien, réservé aux joueurs universitaires du réseau U SPORTS. C’était à l’occasion du championnat canadien universitaire, qui avait lieu à Montréal, et Lamothe évoluait avec les Carabins de l’Université de Montréal, présents au tournoi national. Celui-ci a été mentionné dans une liste de 21 joueurs à surveiller en vue du repêchage, dans le cadre d’un texte publié par le site web de la PLC.

« Fabricant de jeu. Bonne distribution de ballons. Dribble dans les espaces. Tire de loin. Polyvalent, peut jouer à différentes positions au milieu du terrain et à l’avant », mentionnait-on dans le texte signé par le personnel de la PLC.

« Je ne sais pas à quel point il fallait prendre ça au sérieux, a récemment indiqué Lamothe à Viau Park. Finalement, je ne me suis pas fait repêcher. »

Malgré la déception du moment, Lamothe a toujours l’ambition de jouer en PLC, plus probablement quand il aura fini son stage universitaire. D’ici là, il cherchera surtout à poursuivre son développement comme joueur – désormais avec l’ASB, ténor de la PLSQ.

Son passage au CS Longueuil s’est donc terminé après trois saisons. Lamothe reconnaît que ça n’a pas été facile d’évoluer dans une équipe aussi jeune. Mais ç’a eu du bon aussi, notamment l’an dernier, quand il a été nommé capitaine du CSL et a vu Anthony Rimasson lui confier des responsabilités accrues.

« Ça m’a amené à prendre plus de responsabilités dans les matchs, à prendre de la confiance aussi, a souligné Lamothe. Je me sentais capable de m’exprimer un peu plus. Les jeunes me voyaient comme un mentor et je n’hésitais pas à donner des conseils. Je pense avoir beaucoup progressé l’été dernier, même si les succès (de l’équipe) n’étaient pas au rendez-vous. »

Membre de l’équipe d’étoiles du RSEQ en 2018 et 2019, Lamothe a également apprécié ses deux premières saisons au sein du circuit universitaire québécois. Même s’il ne sait pas encore si les Carabins et les autres équipes québécoises disputeront un championnat cet automne – la décision à ce sujet viendra à la fin août –, il y trouve autant son compte que dans la PLSQ.

« La saison universitaire, j’en retire beaucoup de plaisir, d’autant plus qu’on est une équipe performante. Je ne m’attendais pas à grand-chose avant de m’amener dans les rangs universitaires, mais j’ai découvert un environnement propice à la progression, a-t-il d’abord dit à ce sujet. Et l’été en PLSQ, le fait de jouer contre des hommes m’a permis de progresser également. »

Cet apprentissage vient s’ajouter aux fondations que Lamothe a pu se donner quand, plus jeune, il a quitté le CS Longueuil une première fois pour rejoindre l’Académie de l’Impact.

« J’y suis allé quand ils ont ouvert l’académie, chez les U-14. J’y suis resté jusqu’à 19 ans, a indiqué Lamothe. C’est là que je suis devenu un bon joueur. Le fait de pouvoir m’entraîner tous les jours m’a permis de progresser, surtout si je me compare aux joueurs de la Ligue élite au Québec. »

Lamothe s’est retrouvé avec le FC Montréal pour y disputer une fin de saison en USL, mais l’expérience aura été courte puisque l’Impact a mis fin aux activités de son équipe-réserve dans les semaines qui ont suivi.

« Le seul regret que j’ai, quand ils ont fermé le FC Montréal, c’est que je n’étais pas à mon apogée physique », a noté Lamothe.

À défaut de parfaire son développement à l’Académie, Lamothe a pu le faire dans la PLSQ.

« Dans les dernières années, j’ai beaucoup travaillé afin d’acquérir plus de puissance, a-t-il expliqué. J’étais déjà un joueur assez endurant, mais il me manquait l’explosivité et la puissance. »

Lamothe poursuivra maintenant son petit bonhomme de chemin en espérant que quelqu’un au sein de la PLC le remarquera, comme l’ont fait les dirigeants du HFX Wanderers FC à Halifax dans les cas d’Aboubacar Sissoko et Omar Kreim, ses anciens coéquipiers chez les Carabins.

Lamothe prévoit d’ailleurs faire comme ces deux-là et attendre d’avoir son diplôme avant de songer à rejoindre les rangs de la PLC en tant que joueur autonome. Il se demande si se faire repêcher pendant son stage universitaire représente la meilleure option.

« Il y a des joueurs repêchés qui jouent la moitié de la saison en PLC et qui retournent ensuite disputer leur saison universitaire, mais je ne pense pas que les équipes (de la PLC) ont envie d’avoir beaucoup de joueurs de ce type-là, a noté Lamothe. L’idéal, ce serait de faire comme Omar et Aboubacar, qui ont décroché leur baccalauréat et sont partis ensuite.

« Je continue de me prendre en mains et de travailler fort, et si j’ai une chance dans un futur proche, je vais la prendre », a indiqué celui qui a déjà obtenu un essai avec l’équipe-réserve du FC Lorient en France, mais ne cherche plus activement à se dénicher un poste en Europe, préférant plutôt profiter du fait que les joueurs canadiens peuvent maintenant envisager de gagner leur vie au pays, grâce à la PLC.

« C’est vraiment important pour le Canada d’avoir sa propre ligue, a souligné Lamothe. C’est vraiment bénéfique pour le soccer. »