Comment dire? Parfois… non… des fois… En fait non, je reprends. Donnez-moi un instant, j’y songe. À l’occasion, il nous arrive de… Non, attendez. Souvent… non, pas souvent, c’est exagéré. Finalement, parfois, c’était bien. Alors allons-y. Parfois… non en fait je préfère à l’occasion. Allez, on y va pour de vrai cette fois. À l’occasion, donc, il nous arrive de ne pas bien amorcer une chose qu’on entreprend. Alors on tergiverse, on cherche, on réfléchit, ou pas, on fait la chose peut-être un peu machinalement, voire en se traînant les pieds. Et puis, parfois, il y a quelqu’un qui arrive, qui regarde ce qui se passe et qui lève les bras au ciel en disant : « Mais qu’est-ce que tu fous exactement, là? Attends, je vais te montrer. ». C’est le choc qu’il nous fallait. Comme une remise en place des idées, un retour à la normale. Un bouton reset enfoncé et maintenu quelques secondes, quoi. Une demi-demi-finale et trois constats.
1) On s’est ennuyé gravement en première mi-temps
Ce constat est, de loin, l’understatement de la saison. La première mi-temps montréalaise est à inscrire dans les annales du vide sidéral. C’était une page blanche sur les écrans des ordinateurs des journalistes présents. C’était l’assurance, pour les supporters, de pouvoir aller faire un tour aux toilettes sans risquer de manquer quoi que ce soit. Pour les commanditaires, c’était la possibilité d’être vus plus que jamais, puisqu’il y avait plus d’action sur les panneaux-écrans en touche que sur la pelouse. C’était le néant. Ce furent 45 minutes de rien, et même 45 minutes pour rien. On ne peut même pas dire que c’était mauvais. Si c’était mauvais, cela aurait voulu dire qu’il s’était passé quelque chose. Ce n’était pas le cas. Ça ne jouait pas, ça n’essayait pas non plus de jouer. Franchement, on en est même venu à se demander si ça ne faisait pas partie du plan de miser uniquement sur la seconde mi-temps.
2) Matko Miljevic a été complètement inutile
Au beau milieu de cet océan de vide surnageait le milieu de terrain argentin Matko Miljevic. Tranquille, trottinant, dépensant un minimum d’énergie, Miljevic était là, au cœur du non-jeu montréalais, en train, à défaut de jouer, de prendre des minutes. De nous voler des minutes en fait. Car nous ne pourrons plus jamais récupérer ces 45 minutes passées à regarder du vide. Maintenant, oui, on sait que Miljevic a été blessé et doit revenir progressivement et retrouver un rythme qui lui permettra de jouer un rôle dans l’effectif d’ici la fin de la saison. Mais, sans être spécialiste de la médecine, je me dis tout de même qu’une telle remise en forme pourrait être optimisée si le joueur en question courait au lieu de marcher. D’accord, il était loin d’être le seul homme en gris à ne pas courir lors de cette première mi-temps, mais tant qu’à avoir l’occasion de se remettre en forme, aussi s’en servir pour… se remettre en forme. On lève les pieds quand on se déplace, Matko, allez.
3) Chinonso Offor a réveillé tout le monde
Bon, il nous a encore offert des touches de balle foncièrement louches et fait toutes sortes de conneries, mais Chinonso Offor a brassé la cabane, comme on dit en bon québécois. Son entrée en lieu et place de Miljevic a subitement insufflé une énergie qui n’existait absolument pas en première mi-temps. On était loin du type qui se traînait les pieds. Et donc, un Montréalais courait. Puis un autre. Puis un autre. Et soudainement, ça s’est mis à s’activer. Le Forge FC ne touchait pratiquement plus au ballon, Montréal commençait à développer un peu de jeu et à se créer des occasions, et puis subitement, c’était 1-0, puis 2-0, et la finale était atteinte. Offor, sans jouer un rôle instrumental dans la victoire, a été la bougie d’allumage dont Montréal avait bien besoin. Comme quoi, parfois, lever les bras au ciel et crier « Mais qu’est-ce que vous foutez? Attendez, je vais vous montrer. » est la chose à faire.
On s’en voudrait de terminer ce texte sans mentionner la prestation appliquée de Zachary Brault-Guillard. Sans être formidable, le latéral droit montréalais a offert une performance sérieuse, propre et globalement réussie. Une bonne sortie, donc, pour ZBG, qui, si l’on se fie aux récentes performances un peu pâlottes d’Aaron Herera, pourrait avoir une carte à jouer au cours des prochaines semaines. Encore faut-il qu’il s’inscrive dans la durée et gomme son historique d’inconstance. C’est le bon moment, là. Et en conclusion, une petite note sur l’ambiance avec un petit pouce levé à une section 132 enflammée pendant 90 minutes et dont les efforts étaient fortement imprégnés du bon esprit d’antan. Vous ne passez pas inaperçus.
Retour au stade Saputo dès samedi pour accueillir Miami. Belle occasion de se remettre dans le droit chemin en MLS. On sait déjà quel défenseur cibler pour passer plus facilement…