Tous ensemble, droit devant. Cette devise, aussi banale soit-elle, semblait avoir été oubliée il y a quelques semaines à peine. Autant en tribune, nombre de supporters avaient complètement laissé de côté le concept pourtant très simple de supporter son équipe dans les moments difficiles, autant sur le terrain, on ne pouvait pas non plus prétendre que tout le monde avançait ensemble dans la même direction. Mais s’il y a une chose dont on peut être sûr quand on suit l’Impact, ou le CF Montréal, c’est que peu importe les joueurs sur le terrain, les supporters dans les tribunes et le logo brodé sur le maillot, les choses peuvent changer très rapidement. Du bien au mal, de la pluie au soleil, de la stabilité au chaos le plus complet et vice versa. Ce match contre Orlando nous a servi de résumé condensé de cette théorie. Ça allait mal, ça ne s’annonçait pas bien du tout, puis les choses ont subitement changé et Montréal a gagné 2-0. La patience est d’or. 404 minutes sans encaisser et trois constats.
1) Jonathan Sirois avait du mal
Nous l’avions encensé avec beaucoup de retenue la semaine dernière, tout en rappelant à qui voulait le lire qu’il y a encore du chemin à faire avant de déposer sur sa tête la couronne du gardien numéro 1. Et nous remercions Monsieur Sirois de nous avoir immédiatement donné raison sur ce point. Fébrile, le gardien montréalais a amorcé son match en faisant deux sorties à la fois inutiles et ratées. De là, on se disait que ça s’annonçait mal pour l’ex-académicien. Et ce fut le cas. Pratiquement chaque intervention ensuite était compliquée pour Sirois, souvent coincé entre hésitation et mauvais choix. Notons en exemple phare un centre à ras de terre mal négocié en première mi-temps et une sortie aérienne à la Superman aussi inutile que mal exécutée en fin de seconde période. Bref, Sirois avait du mal. Autant lors du match précédent, il avait sorti quelques tours de magie, autant face à Orlando, sa prestation était loin des formules d’Harry Potter. Mais heureusement, la défense lui a permis de garder le zéro, et c’est ce qui compte.
2) Bryce Duke n’a pas joué son meilleur match (mais…)
Un autre pour qui ça n’a pas bien été est la nouvelle coqueluche des supporters montréalais n’étant actuellement pas aveuglés par l’aura éclatante de Mathieu Choinière. Bryce Duke a connu un match difficile. Pauvre techniquement, presque inutile sur le plan défensif et inefficace offensivement, Bryce Duke ne ressemblait pas au Bryce Duke habituel. Jusqu’à la substitution de Sean Rea pour Romell Quioto. Et ici, on ne prétend pas que Sean Rea ne jouait pas bien ni que Quioto a relevé le niveau des Montréalais d’un cran. Non. Mais Bryce Duke a retrouvé ses couleurs à ce moment précis. Sa touche magique est revenue, sa vision aussi, son aisance dans la distribution également. Et ça a été tout bénéfice pour l’ami Aaron Herrera, dont les feux se sont subitement mis à briller. Bref, malgré un match difficile pendant 60 minutes, Bryce Duke a finalement allumé le flanc droit pendant 20 minutes et ça a fait la différence. On tient quelque chose avec cet homme, je vous le dis.
3) Montréal a bien travaillé
On ne se le cachera pas, ça n’allait pas bien pour les hommes d’Hernan Losada en première mi-temps. En partie à cause d’un Victor Wanyama pas dans son assiette, Orlando trouvait facilement les espaces entre les lignes, Montréal ne touchait pratiquement pas au ballon et c’était difficile pour Montréal de suivre le rythme d’Orlando. Même si Montréal défendait plutôt bien, l’équipe courait surtout derrière le ballon et, n’eût été d’un adversaire peu efficace dans le dernier tiers, aurait bien pu se retrouver avec un important écart à combler à la pause. Mais Montréal a su s’adapter, renverser la tendance, prendre l’initiative et gagner le match. Et ça, ce n’est pas anodin. C’est la première fois que Montréal réussit à inverser si nettement la tendance en cours de match cette saison. Que doit-on en retenir? D’abord et avant tout, cela signifie que l’entraîneur a su apporter les correctifs nécessaires, que les joueurs ont su les exécuter et que donc, Montréal travaille bien. L’entraîneur comprend mieux son équipe, mais surtout, il est écouté et respecté. Les fondations sont donc saines.
Quelle que soit la ligue, une séquence de trois victoires sans encaisser (quatre si on ajoute le match contre Vaughan) n’est jamais due au hasard. Montréal joue bien. L’Impact défend nettement mieux qu’en début de saison. Le bloc défensif est plus discipliné, les automatismes sont revenus ou se sont créés et les principes semblent plus clairs pour tout le monde. La stabilité dans le 11 de départ y est évidemment pour quelque chose. L’entraîneur le soulignait d’ailleurs en conférence de presse d’après match : c’était la première fois de la saison qu’il avait le loisir de ne pas changer son onze d’un match à l’autre. Bref, au risque de le répéter, on voit une équipe sur le terrain. Et cela nous permet désormais de mieux juger où Montréal en est et de mieux évaluer le travail de l’entraîneur et du directeur sportif depuis la saison dernière. Tout n’est pas rose, c’est certain, mais une chose est certaine, il y a deux sujets dont on ne parle déjà plus en ce moment à Montréal : Kamal Miller et 1,3 million de dollars d’argent MLS.
Prochain arrêt ce mardi, déjà, au BMO Field de Toronto, pour la prochaine étape en coupe du Canada. À l’abordage.