Un match à la maison, c’est toujours spécial. On se doutait, ou du moins on l’espérait un peu (fort), que le commandant Losada allait finalement trouver le moyen de viser droit et de faire couler l’un ou l’autre des vaisseaux ennemis. Parce que dans les eaux du fleuve Saint-Laurent, ce n’est jamais facile de naviguer quand on ne connaît pas la localisation des récifs. Et même si le cuirassé de l’amiral Curtin a trouvé le moyen de faire mouche, et des dégâts dans le blindage du sous-marin gris, c’est avec sa toute dernière torpille que le commandant Losada a fait sombrer son adversaire, semant la frénésie parmi son équipage, mais aussi parmi la population montréalaise, laquelle revivait probablement un peu (fort), l’exploit du torpilleur Porter d’il y a quelques années. Trois buts, trois points… trois constats.
1) Choinière avait bouffé du lion
Ou du moins, on présume que c’était du lion. Peut-être avait-il bu une mystérieuse potion magique jusque là inconnue. Quoi qu’il en soit, s’il reste un peu de ce qu’il a ingurgité avant le match, il faudrait en analyser la composition, histoire de reproduire la formule pour en faire profiter ses coéquipiers. Mathieu Choinière était tout simplement partout. Maître du flanc gauche, subtilisé à un Lappalainen muté à droite (pour rappel, ça fait un an que je vous dis qu’il est meilleur là), on aurait pu croire qu’une fois transposé en milieu offensif au moment de rattraper le retard accumulé, il ne produirait pas grand chose, tout crevé qu’il serait. Que nenni! Choinière a enclenché la seconde vitesse, pour ne pas dire le mode hyperespace, et est allé foutre son nez dans tous les bons coups des hommes en gris jusqu’à la toute fin du match. On m’a dit en tribune de presse avant le match que Choinière avait une carte à jouer dans ce match. Il a joué tout le paquet.
2) Rea était timide pour sa première à domicile
On le mettra sur le compte de la nervosité de jouer pour une première fois devant les siens et les supporters de l’Impact, dans le grand stade en plus, mais franchement, Sean Rea a raté une occasion de gagner des points. Alors qu’il y avait l’espace pour se mettre en valeur (demandez à Choinière), Rea a plutôt timidement participé aux débats et son apport était fort maigre. Il n’a pas été mauvais, juste timide. Gêné. Peu en confiance de prendre l’initiative. Pourtant, Montréal a commencé à reluire dès que Choinière s’est inséré dans l’axe, ce qui n’a évidemment pas du tout joué en faveur de l’inexpérimenté milieu offensif montréalais. La courbe de progression se poursuit et on a somme toute eu droit à quelques petits beaux flashs dans sa distribution du ballon. On a hâte que le métier soit rentré, car ça annonce de beaux moments.
3) Il faut faire jouer Offor
On en avait touché un mot la semaine dernière, on va essayer d’être encore plus clair et précis cette semaine. Chinonso Offor mérite une titularisation. Lors de chacune de ses apparitions cette saison, Offor a dérangé les défenseurs adverses par sa physicalité, par sa rapidité, par son sens du jeu, en décrochant, en attaquant la boîte, en se faufilant au premier comme au deuxième poteau et en libérant Quioto. Ce n’est de toute évidence pas facile de jouer contre lui. Je comprends l’idée de profiter de son énergie quand les piles des défenseurs adverses commencent à faiblir, ça marche, mais pour l’amour du foot, donnez-lui une titularisation, M’sieur Hernan.
Enfin bref, on a bien rigolé, hein? On s’en souviendra de celle-là. Du suspense, une fin dramatique, de la joie et la bonne humeur, les gens qui sortent du stade en chantant. Il se passe toujours quelque chose de spécial au stade olympique. En tout cas, cette victoire arrachée au prix de gros efforts et malgré quelques ânes âneries amènera certainement un beau soleil dans le quotidien du CF Montréal. La saison est vraiment commencée.
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Prochain arrêt, Vancouver et ces satanés Whitecaps, le 1er avril.