Après deux naufrages consécutifs, le sous-marin gris rafistolé du commandant Hernan Losada était de retour en action, cette fois dans les eaux de la rivière Cumberland, laquelle traverse Nashville. Malheureusement, après s’être rendu compte que toutes ses torpilles étaient non fonctionnelles, le commandant Losada n’a pu que se rendre à l’évidence que sa première victoire ne serait pas au menu cette semaine encore. Heureusement, il mettra maintenant le cap vers son port d’attache, où il pourra, espérons-le, profiter des ressources locales pour se renforcer et enfin toucher la cible. Aucun tir cadré et trois constats.
1) C’était plus difficile pour Sean Rea
Après deux apparitions prometteuses, le jeune milieu de terrain montréalais s’est un peu cassé le nez sur la défense de Nashville. Comme tous ses coéquipiers, quoi. D’abord bien en vue, Rea a rapidement disparu, ayant de la difficulté à trouver des espaces dans l’hermétisme du bloc défensif des locaux. Enfin, disparu n’est pas le bon mot. Car des ballons, il en a touché quand même quelques-uns. Et dans les circonstances, ce qu’il en a fait était somme toute positif, même si au final, il n’a pas été aussi en vue que lors des deux premiers matchs et n’a pas su peser sur le match de la manière dont son rôle le commandait pour faire sauter le verrou de Nashville. Mais c’est parfaitement normal : d’un côté, on a un jeune qui apprend, de l’autre, on a une équipe diablement efficace en défense, et au milieu de tout ça, on a un Impact globalement en manque d’idées et de solutions. Rea a donné une performance totalement acceptable dans un match qui, on le devine, aura été riche en enseignements pour lui.
2) Ça allait mieux dans la circulation du ballon
Généralement parlant, on a quand même vu du mieux dans la circulation du ballon du côté montréalais. Sauf, évidemment, dans le dernier tiers, vaste désert d’idées et de créativité. Ce qu’il faut toutefois retenir, c’est que la circulation était atroce contre Miami, mieux contre Austin et bonne contre Nashville. C’est à ça qu’il faut se fier pour réellement juger du travail accompli depuis l’entame de la saison. Si les résultats n’y sont pas, la courbe de progression est somme toute notable. Hormis un premier match à moitié raté, le reste est plus positif. À Nashville, cela aurait aidé si Ibrahim et Quioto n’étaient presque complètement disparus en même temps en seconde mi-temps. Les bases sont bonnes, mais il reste quelques ajustements à faire pour vraiment lancer la machine.
3) La défense est solide
On l’avait dit avant la saison : le petit changement de style sous les ordres de Losada, qui repose sur des principes de jeu plus direct vers l’avant, aurait comme effet de parfois exposer la défense sur les phases de reconversion rapide. À Nashville, c’est Waterman qui s’est fait aspirer sur le premier but des locaux. Autrement, Montréal n’a pas vraiment subi le jeu de Nashville, pas plus qu’il ne l’avait subi à Austin. En fait, il a fallu une phase de reconversion rapide et un but extraordinaire pour battre Sirois, autrement très peu sollicité. Le second but est attribuable à un Brault-Guillard qui regardait par la fenêtre au lieu de jouer au football. Globalement, Montréal défend plutôt bien, donne très peu d’occasions et fait bien bouger le ballon. Vous voyez où je veux en venir? Il ne reste plus qu’à marquer. La défense est vaillante, le milieu semble s’être réveillé… aux attaquants à joindre la parade.
À ce propos, il me semble que l’heure est venue de donner à Chinonso Offor une titularisation. L’attaquant nigérian a apporté beaucoup de mobilité et de dynamisme a chacune de ses présences en relève. Et c’est justement ça qui manque dans le dernier tiers : quelqu’un pour faire bouger la défense. Quioto a tendance, quand ça ne marche pas, à se décaler à gauche, abandonnant du même coup la surface, tandis que Sunusi Ibrahim, lui, semble bien commencer, mais s’éteindre mentalement après une vingtaine de minutes. Toye ne semble pas dans les cartons de l’entraîneur, et il ne reste donc que l’option Offor pour tenter de dynamiser l’animation dans le dernier tiers. Son grand format serait de plus une cible intéressante pour les centres d’Herrera. C’est le moment.
Mais peu importe qui jouera, le prochain match sera chez nous, sous nos yeux, signe indéniable de l’arrivée du printemps. De quoi répandre la bonne humeur chez tout le monde, sauf peut-être chez les irréductibles pleurnichards chroniques que sont certains supporters montréalais. Philadelphie, samedi, au stade olympique. Allez.