Publié par Parfois, vous posez tellement de bonnes questions qu’on se demande si on ne devrait pas répondre à quatre, cinq ou six d’entre elles. Évidemment, la préparation soulève comme de coutume sa part de questionnements et les quelques points d’interrogations supplémentaires suscités par un recrutement relativement léger et l’arrivée d’un nouveau pilote à la barre du CF Montréal sont évidemment à l’honneur dans cette chronique. N’attendons plus.
Emil (@EmilASoccer)
D’après le peu observé jusqu’à maintenant, à quel point doit-on s’attendre à du jeu fidèle à la réputation de Losada, soit « attaque dévastatrice et défense faible », jeu offensif à outrance ou Losada semble-t-il avoir modéré ses orientations tactiques? Et si c’est le cas, quel joueur doit connaître une saison du tonnerre pour que ça fonctionne (Wanyama, Pantemis, Quioto, tous?)
À première vue, on navigue sensiblement dans les mêmes eaux que lors de la saison 2022 en ce qui a trait au schéma et aux grands principes. Or, là où les choses diffèrent, c’est dans les choix de jeu quand l’équipe récupère le ballon haut sur le terrain. Là où le système Nancy préconisait avant tout la récupération de la possession, le système Losada, lui, semble pour l’instant indiquer plutôt un empressement à faire payer cash les pertes de balles dans le tiers adverse. On récupère, on fonce, on frappe. On ne s’étend pas en tergiversations, on distribue les claques et on réfléchit après. Comme dirait Laurent Ciman, on ne « chipote » pas avec le ballon. C’est un changement de mentalité bienvenu, car parfois, sous Nancy, on en venait à se demander ce que le CF Montréal cherchait à accomplir. Maintenant, tout est clair. On récupère pour marquer, pas pour garder le ballon. Cela suppose donc un bloc placé très haut et des latéraux qui sont plus milieux que défenseurs qui défendent quand le ballon est dans leur couloir (de prime abord, on défendra donc plus souvent à quatre qu’à cinq comparativement à l’an dernier). Alors oui, de la pression sur la défense dans le jeu de transition, il y en aura. Passablement. Et on le sait, cette défense connaissait des ratés sur les transitions rapides et se faisait parfois surprendre facilement dans son dos. Ainsi, Wanyama devra hausser son jeu d’un cran, et jouer un peu plus bas pour compenser ce genre de dérives. Mais aussi, il faudra que devant lui, on soit alerte et on veille à éviter de laisser trop de temps et d’espace à l’adversaire en transition.
Meroy (@Meroy22)
Est-ce que tu crois que Lappalainen peut continuer sa progression, et est-ce qu’un changement de schéma avec le nouveau coach pourrait lui être bénéfique. Sinon, qui risque de prendre sa place comme partant à gauche? Herrera, Kwizera?
S’il y a bien un joueur qui devrait profiter d’un jeu plus direct et plus haut sur le terrain, c’est bien Lassi Lappalainen. Ayant moins souvent l’obligation de défendre (puisqu’on défendrait selon les apparences plutôt à quatre qu’à cinq), le Finlandais volant pourra amorcer plus haut sur le terrain ses rapides montées sur le flanc. Il retrouverait en quelque sorte un poste plus naturel pour lui, ce qui lui permettrait potentiellement de mieux s’exprimer. Or, il y a un énorme problème pour Lassi : tant Olivier Renard qu’Hernan Losada ont évoqué cet hiver la possibilité d’amener un renfort sur le flanc gauche. Cela recadrerait Lappalainen dans un rôle de milieu gauche, où Miljevic donne pour l’instant satisfaction. Derrière Lassi, Kwizera semble être la doublure attitrée. Mais le mercato n’est pas terminé.
Guillaume Ouellet (@GuiOuel13)
Comment Miljevic peut-il être efficace et dans quel rôle? Sachant qu’il n’est pas rapide, mais qu’il a une belle protection de balle et une vision pas trop mal, comment l’utiliser efficacement?
S’il y a bien un joueur qui devrait profiter d’un jeu plus direct et plus haut sur le terrain, c’est bien Lassi Lappalainen Matko Miljevic. En fait, le jeune Argentin a tout pour cadrer dans les principes amenés par son nouvel entraîneur. La verticalité sied beaucoup mieux à Miljevic que le style tout en patience prôné par Wilfried Nancy. Matko Miljevic est un joueur explosif, qui aime combiner dans l’axe pour se faufiler dans la surface. Alors que Mihailovic préférait se promener tranquille avec le ballon à l’affût de la passe qui allait casser les lignes et faire tomber l’adversaire, son remplaçant pressenti préfère quant à lui les une-deux dans de petits espaces pour prendre de vitesse les défenseurs. Bref, c’est le genre de joueur dont l’équipe a besoin pour profiter rapidement d’une récupération haut sur le terrain. Losada et Miljevic sont faits pour s’entendre. Il faudra évidemment que quelqu’un d’autre s’entende avec Miljevic, sur le terrain cette fois, mais pour l’instant, Romell Quioto semble avoir lu le bon manuel. C’est de bon augure.
Ainsi se termine cette première édition des trois questions… mais vous savez, on ne pouvait pas non plus juste ignorer les nombreuses autres questions intéressantes qui méritaient qu’on s’y attarde. Surveillez donc la parution d’un second épisode dans un avenir proche!
Viau Park 