Stade olympique : Enfin un terrain synthétique de haute qualité!

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Amateur de beau jeu, réjouissez-vous! Les rebonds improbables et les courses-poursuites derrière un ballon qui n’en finit plus de rouler sont chose du passé : le stade olympique s’est paré d’une toute nouvelle surface de jeu. Après de nombreuses années de critiques adressées à l’ancienne surface de qualité douteuse, voire inqualifiable, le Parc olympique a décidé de sortir le chéquier et de se doter, au coût de 700 000 $, de ce qui se fait de mieux dans le domaine des pelouses synthétiques.

Et le résultat est, pour l’instant, probant. Questionné quant à la note de 0 à 10 qu’il donnerait à la nouvelle surface de jeu après le premier entraînement du CF Montréal sur celle-ci, Mathieu Choinière, n’a pas hésité : « L’ancienne, ça ne valait pas cher. Mais la nouvelle, un bon 10, pour un synthétique. » Pour Mason Toye, même constat : « La nouvelle surface est super » a tout simplement mentionné l’attaquant américain. Pour l’instant, elle semble faire l’unanimité. Elle passera toutefois son premier vrai test le 18 mars, quand elle sera utilisée pour la première fois en situation de match.

Questionné par Viau Park, Cédric Essiminy, porte-parole du Parc olympique, mentionnait que la surface avait obtenu la certification FIFA Quality Pro, soit la norme de qualité la plus élevée pour les surfaces de jeu synthétiques. Il s’agit de la seule surface ayant obtenu cette certification au Québec. Dans l’ensemble du Canada, seulement cinq surfaces jouissent d’une telle distinction. Cette certification, qui doit être renouvelée chaque année, s’obtient à la suite de deux séries de tests, menées en laboratoire et en conditions réelles. Selon les informations glanées sur le site de la FIFA, celles-ci portent notamment sur les interactions joueur-surface, les interactions ballon-surface, la composition du produit, la résistance aux intempéries (ce qui n’entre pas vraiment en ligne de compte au stade olympique, sauf évidemment si le toit cède), la solidité des coutures et la durée de vie. Selon Cédric Essiminy, les résultats des tests réalisés sur le terrain par la société Labosport, de Montréal, ont été ensuite envoyés à la FIFA, en Suisse, après quoi la fédération a décidé d’octroyer la certification FIFA Quality Pro à la surface du stade. Selon l’intensité de l’utilisation qui en sera faite, l’aire de jeu devrait normalement durer « un bon cinq ans », selon le porte-parole du Parc olympique.

Une surface permanente
La grande nouveauté pour le stade olympique réside dans le fait que cette surface est installée de manière permanente. Dans le passé, les surfaces employées au stade olympique devaient pouvoir être enlevées pour faire place à d’autres événements, comme des salons, des spectacles et le fameux spectacle de camions monstres Monster Spectacular. Ce n’est désormais plus le cas. Cette fois, une sous-couche de sable et de pierre concassée a été étalée et nivelée au laser avant que les rouleaux de pelouse synthétique ne soient déployés et cousus. Impossible donc de désinstaller et réinstaller au gré des événements. Donc, en plus de la surface de jeu, le Parc olympique s’est aussi doté d’une surface de recouvrement de la pelouse synthétique. Ainsi, comme c’est le cas dans nombre de stades de NFL dotés d’une telle surface, des panneaux conçus pour bien répartir le poids seront installés directement sur la surface de jeu, puis recouverts d’une membrane qui empêchera que des matières étrangères ne se faufilent jusqu’aux fibres synthétiques de la pelouse. On pense ici bien évidemment à la bière qui sera échappée par le fan de Metallica un peu trop échaudé, mais aussi au sable et à la terre utilisée pour créer la surface sur laquelle les camions monstres et autres motocross réaliseront leurs prouesses. Une fois l’événement terminé, la membrane et les panneaux de protection seront enlevés, et la surface de jeu sera ramenée à son niveau optimal au moyen d’une machinerie spécialisée.

Détail de la couche de sable et de pierre concassée installée sous la surface.

Quand est venu le temps de faire un choix, les responsables du Parc olympique ne se sont pas perdus dans les méandres de la bureaucratie ni dans des études interminables. Il ne s’agissait pas ici de remplacer le toit, évidemment. On ne s’est ainsi pas tourné vers le CF Montréal ou d’anciens joueurs pour recueillir des avis, pas plus qu’on a effectué des tests de diverses surfaces. « Nous avons choisi d’y aller directement avec ce qui se faisait de mieux sur le marché », précise Cédric Essiminy. Un choix logique pour une installation sportive qui veut se placer de nouveau comme une destination de choix pour les équipes locales et internationales. Si l’objectif est de revenir au niveau des meilleurs stades d’Amérique du Nord et du monde, aussi bien choisir le type de surface que l’on retrouve dans les plus réputées installations sportives de la planète.

Mais qui l’utilisera?
Une surface de jeu c’est bien, mais encore faut-il des événements pour l’utiliser. Si du côté baseball, le pouls est désormais très faible (et que même si on nous dit que c’est « réalisable », on envisage mal l’intégration d’un terrain de baseball à cette surface permanente), le Parc olympique espère toutefois dans un premier temps raviver l’intérêt de la LCF et des Alouettes de Montréal grâce à la nouvelle couverture verdoyante du Big O. Évidemment, il y aura aussi toujours le CF Montréal et son séjour annuel dans le grand stade.

Toutefois, l’éléphant dans la pièce demeure celui qui nous pend au-dessus de la tête lorsqu’on se pointe à l’intérieur du stade. Le fameux toit, s’il nous semble déjà expiré depuis longtemps, arrive pourtant tout juste à la fin de sa vie utile. Son remplacement risque d’engendrer une profonde cure de rajeunissement qui fera enfin entrer le stade olympique dans le 21e siècle. Comme le veut l’adage, if you build it, they will come. Qu’on l’aime un peu, beaucoup, à la folie ou pas du tout, ce stade, on l’a construit, et, effectivement, on l’a utilisé. Ne reste plus maintenant qu’à réécrire l’adage : if you renovate it, they will come back. Cette nouvelle surface de jeu constitue un excellent premier pas dans la bonne direction.