Et voilà. Juste comme ça, une autre saison a pris fin. En plein match, subitement, tout a arrêté. On a laissé les secondes s’égrainer, sachant le travail accompli, terminé, réussi. Plus rien ne bougerait, de toute façon. On a fait tourner le ballon, en se contentant d’économiser l’énergie, en tentant d’éviter une bête blessure subie alors que plus rien ne signifiait quoi que ce soit. Une fois le résultat acquis, la tête était plutôt à l’adversaire de la semaine prochaine. Miami, tout d’abord. Puis Columbus. Et finalement, Orlando. Ces lions parfois indomptables. Une saison terminée et trois constats.
1) Montréal était la meilleure équipe
Franchement, il n’y avait pas photo. Dès l’entame du match, on a tout de suite vu l’écart de qualité entre les deux camps. D’un côté, on avait une équipe, que dis-je, une machine bien huilée, efficace, directement menaçante. Un envahisseur qui avait pris le contrôle de la ville. De l’autre, une équipe qui subissait, défendait en reculant et avait bien de la difficulté à enchaîner une série de passes. Une résistance mal organisée. Bref, Montréal était clairement au-dessus de son adversaire. L’Impact jouait comme ce qu’il est : une des meilleures équipes de la ligue. Le CF Montréal a tout simplement été un des acteurs principaux de cette saison 2022 de Major League Soccer, n’en déplaise à certains observateurs. On ne peut pas le nier. Ne reste plus qu’à occuper un rôle prépondérant dans la suite du film.
2) C’était difficile pour Miller
La mauvaise nouvelle du jour est le retour du Kamal Miller de la première moitié de saison, soit celui qui mettait ses coéquipiers en difficulté. Auteur d’un début de match qui n’est pas sans rappeler celui qu’il a connu contre l’Uruguay avec le Canada, c’est-à-dire un tacle inutile, en retard, qui donne un coup franc bien positionné à l’adversaire dès le début du match, Miller a enchaîné avec une prestation qui manquait de rigueur, de concentration et de dynamisme. Entre mauvais positionnements, passivité défensive et timidité balle au pied, Kamal Miller n’était pas vraiment lui-même sur le terrain du Lockhart Stadium. Heureusement, si la barque prenait l’eau, cela n’a pas mené à de fâcheuses conséquences. D’une part, l’adversaire était fort approximatif dans le dernier geste et de l’autre, Waterman et Corbo étaient plutôt vaillants.
3) Koné avait des ailes
D’une prestation médiocre, passons à une prestation aussi excellente qu’attendue. Enfin, Ismaël Koné a fait preuve d’une plus grande initiative dans le jeu offensif montréalais. Après un début de saison tout feu tout flammes, puis une longue séquence plus discrète, le Koné du début de saison est enfin réapparu. Enfin, non, ce n’est pas tout à fait ça. Ce n’est pas le Koné du début de saison qu’on a revu. C’était le Koné du début de saison, oui, mais dans son initiative, son insouciance, sa prise de risques et sa liberté de pensée et d’action. Pour le reste, dans la justesse, la confiance, l’efficacité, l’intelligence, le volume de jeu et même, oui, l’aspect physique, on a vu un Ismaël Koné solidifié par une saison d’expérience en Major League Soccer et quelques présences en équipe nationale. Bref, on a vu un joueur de foot, un vrai, qui a démontré, en un match, toutes les qualités pour lesquelles il attire les regards de clubs européens. Et c’était beau.
Allez. Allez. Allez Allez Allez. Vous connaissez la suite des paroles. C’est le moment de les chanter. Pour la première fois depuis le début de son ère MLS, l’Impact de Montréal entre en séries par la grande porte, celle des attentes associées à un favori. Oui, évidemment, nous avons déjà vécu les séries, notamment celles de 2016, qui furent, ma foi, aussi rocambolesques que mémorables. Mais a-t-on déjà abordé les séries en regardant plus loin que la première ronde? Non, jamais. A-t-on déjà abordé les séries en se disant que la finale de conférence ne serait pas un rêve, mais un minimum largement accessible? Non, jamais. Cette équipe nous a fait vivre énormément de records et de premières cette saison. Qu’elle continue, s’il vous plaît. Je ne sais pas pour vous, mais moi, je suis prêt à monter à bord de la Willmobile pour trois semaines de folie.
Orlando, 16 octobre, 20 h. Allez. (Chantez)