Montréal-DC United : Trois constats sur l’Impact

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Avouez-le. En regardant ce match, vous aviez un peu la tête ailleurs. Le point de mire de la soirée, ces 90 minutes de football, n’était pas totalement au centre des préoccupations. Au-dessus de ce match planait principalement le spectre des séries de la Major League Soccer. Franchement, en regardant le CF Montréal dominer stérilement un adversaire qui, lui, avait la tête aux vacances plutôt qu’aux séries, on ne pouvait que penser à la suite des choses. Notamment, on pensait à la possibilité réelle de dépasser Philadelphie pour monter sur la première marche du podium de l’est, oui, mais surtout, on songeait à ce premier match de séries qui s’annonce envoûtant, soit tout le contraire de ce spectacle moche ponctué de maladresses et de grincements de dents donné par un CF Montréal délavé face à un DC United inexistant. Un vent froid et trois constats.

1) On a vu le CF Montréal de 2022
Évidemment, me direz-vous. Nous sommes en 2022 et le CF Montréal était sur le terrain. Oui. Mais ce que je veux dire, surtout, c’est que malgré l’absence de nombreux cadres, on a vu le CF Montréal jouer comme d’habitude. Jouer son jeu, comme dirait Wilfried Nancy. La machine tournait de la même manière malgré le remplacement de ses composantes vitales par quelques pièces bon marché. Bref, le ballon circulait, l’animation était la même, l’impression était identique. Hormis cette grave incapacité à finir les actions, causée notamment par une paire d’attaquants en manque de confiance, tout se déroulait plutôt comme prévu. S’il y en a qui doutent encore du fait que Wilfried Nancy a su instaurer un système et des principes clairs auxquels tous adhèrent, ce match en était la parfaite représentation. Ce que l’on retient, malheureusement, ce que depuis plusieurs semaines, qu’il soit en copie originale ou en fac-similé, le CF Montréal peine à domicile. Et ça, ce n’est rien de rassurant.

2) Rien ne va plus pour Mason Toye
Mason Toye est un garçon bourré de talent. On le sait. On l’a vu à maintes reprises. Malheureusement, et c’est le principal bémol qui ressortait des commentaires venant du Minnesota lors de son acquisition par Montréal, c’est aussi un adepte de la profonde léthargie. Mason Toye tourne actuellement à vide. Rien ne semble fonctionner pour le jeune américain. En total manque de confiance, Toye ne sait visiblement plus comment se rendre utile sur le terrain. Totalement transparent quand son équipe a le ballon, il est continuellement mal placé, ses courses sont en désynchronisation avec le mouvement de la balle et quand il a l’occasion de toucher au cuir, on peut carrément voir ses pensées se figer, suspendues comme des fruits dans le Jell-o de l’indécision. Toye ne sait pas. Toye ne sait plus. Mais Toye a signé jusqu’en 2024, avec une option pour 2025. Il sera donc là en 2023. Il faudra trouver une façon de le ramener à la vie.

3) Ceci est un millième constat sur les gardiens
Franchement, je ne sais plus comment le formuler. James Pantemis est un bon gardien de but. Il n’y a même plus de comparaisons à faire. Samedi soir, au stade Saputo, Pantemis a sauvé ses coéquipiers, son entraîneur, le staff, les supporters, les employés du club et toute la ville de la honte totale et complète. James Pantemis a, encore une fois, gagné des points au classement pour son équipe. James Pantemis a, encore une fois, permis à Montréal d’inscrire un zéro dans la colonne des buts encaissés sur la feuille de match. James Pantemis a, encore une fois, montré, ou plutôt prouvé hors de tout doute qu’il était le seul gardien du groupe apte à être titulaire. James Pantemis est là pour réparer les pots cassés, ramasser les cacas de ses défenseurs et assurer la propreté de sa surface. Un gardien, c’est ça. Dans le contexte actuel, on n’a franchement aucune raison de sa casser la tête avec ce poste. Aucune. Ok?

Autrement, il y a un truc qu’on n’aurait jamais pensé dire il y a quelques mois, mais qui doit absolument être mentionné : le retour de Lappalainen a fait un bien fou. On s’ennuyait du Finlandais volant. Son animation sur le flanc gauche (même s’il est meilleur à droite, j’insiste) était probablement le seul point divertissant de la soirée avec les arrêts clés de Pantemis et le spectacle de cirque-jazz expérimental fourni par le gardien adverse. Enfin bref, Lappalainen, il est bon. J’y ai toujours cru. À preuve, j’ai été le premier à le placer au poste de latéral gauche, dans un épisode de l’émission de feu Coup franc, aussi appelé le podcast des emmerdeurs. C’est un grand, il ne faut pas en douter. Mais non, c’est pas vrai, je ne comprends toujours pas sa métamorphose, même si elle s’est produite au poste pour lequel je sentais sa prédisposition. C’est un miracle made in Montréal, tout simplement.

Bon, maintenant, place aux séries. Ah, non, c’est vrai, il faut encore aller à Miami, ou pas loin de là, pour jouer contre l’autre CF, qui jouera un match crucial ce mercredi. Bref, tout ça pour dire que s’il fallait que Toronto (!) gagne ou fasse match nul à Philadelphie et que Montréal ramasse trois points en Floride, cela serait synonyme de première place dans l’est. Est-il cependant souhaitable de se mettre à l’arrêt pendant que les autres jouent le premier tour? Il faut se poser la question, et y réfléchir longuement, parce que ça va nous prendre un solide motif pour supporter Toronto.