New England-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Au cours des dernières semaines, nous avons pu déterminer que l’Impact, c’est pour de vrai. Ensuite, nous avons aussi pu déterminer que l’Impact joue comme une équipe du top. Et une équipe du top, ça sait reconnaître les moments faibles, s’ajuster et renverser la vapeur. Comme lors de ce match à New England, par exemple. Bref, Montréal continue sur sa lancée et on se demande bien où cela va l’amener. Le choix des mots ici est important. On aurait pu dire « où cela va s’arrêter ». Mais on ne l’a pas fait. Parce que s’arrêter, ça sous-entend que les choses prennent fin. Et pour les équipes du top, les choses ne prennent pas fin. Elles stoppent, puis se remettent en marche, continuellement. C’est un cycle, interrompu parfois par une défaite, parfois par une élimination, parfois par une finale gagnée. Un autre record et trois constats.

1) Mihailovic était très présent
Ça, c’était la grosse bonne nouvelle de la journée. Après avoir été plutôt discret lors des derniers matchs, voire depuis son retour de blessure, on a enfin revu le Djordje Mihailovic de la première moitié de saison. Sa non-sélection en équipe nationale l’aurait-elle fouetté? Quoi qu’il en soit, l’ami Djordje voulait le ballon, partout, tout le temps. Tantôt à gauche, tantôt au milieu, tantôt à droite, parfois très bas sur le terrain, Mihailovic s’infiltrait dans les espaces comme l’eau pénètre dans les fractures du roc. Et s’il avait pu utiliser une pancarte jaune « ICI » et un porte-voix pour demander le ballon, il l’aurait fait. Résultat? Le milieu américain a touché le ballon à 7 millions de reprises, et distribué 6 935 927 passes. À peu près. Bon d’accord, il y a une légère exagération dans l’estimation, mais vous aurez compris que plus Mihailovic touchait au ballon, plus les autres autour de lui y touchaient eux aussi. Et ça, c’est souvent positif pour Montréal. Ce regain de visibilité de Mihailovic est donc un excellent signe.

2) Montréal a su adapter son jeu offensif
Au terme des 45 premières minutes, j’avais en tête un constat qui aurait bien pu se matérialiser. Celui-ci sonnait un peu comme suit : Il ne faut pas négliger les transitions rapides offensives. Lors de la première moitié du match, on a plusieurs fois vu Montréal appuyer sur le frein pour s’installer confortablement dans la moitié de terrain adverse afin de poser son jeu. Or, souvent, il y avait moyen d’accélérer pour déséquilibrer l’adversaire ou le surprendre en exploitant les espaces laissés derrière la défense. Exactement comme sur le but de Johnston, en fait. Apparemment, je n’étais pas le seul à avoir remarqué ce détail important, voire crucial, puisqu’en seconde mi-temps, on a plus souvent vu Montréal (et Mihailovic) appuyer sur l’accélérateur en transition offensive. On a vu le jogging pour aller prendre position dans la moitié adverse être de plus en plus remplacé par de vraies courses (notamment celles de Johnston) pour partir à l’assaut du grand rectangle. Montréal a su injecter dans son jeu offensif une dose de dynamisme et, surtout, de verticalité qui lui a fait le plus grand bien. Reconnaître ses faiblesses, s’ajuster, gagner. C’est la marque des équipes du top.

3) Wanyama a pris les choses en main
S’il y a un match qui nous a permis de bien mesurer la valeur de Victor Wanyama, c’est bien celui-là. Plutôt anonyme en début de match, Wanyama s’est subitement réveillé à mi-chemin de la première période. Le grand Victor s’est subitement mis à arracher des ballons, à se défaire de la pression d’un ou deux coups de hanches et à relancer avec une aisance nous rappelant qu’il a déjà joué dans le meilleur championnat du monde. Bref, vers la 25e minute, il s’est réveillé, a pris son équipe, l’a placée sur ses épaules et s’est mis à avancer (avec l’aide de Samuel Piette qui enlevait les cailloux du chemin pour ne pas qu’il se pète la gueule). Et on n’a pratiquement plus vu New England après ça. Ciao, Bruce.

Cette victoire soulève toutefois une question. Pas de panique, j’ai parlé d’une question, pas d’un doute. Lors des dernières semaines, on a vu Montréal un peu tout faire. Contrôler un match en jouant à 10 pendant 45 minutes, et sur la route en plus. Gagner largement. Se planter royalement, puis inverser la tendance pour gagner largement. Se faire peur, mais contrôler le match et gagner. Ne pas choisir les bons réglages, puis s’adapter et gagner. Et donc, on se questionne. Y a-t-il quelque chose que Montréal ne sait pas faire? À part ne pas accorder trois buts dans un match à Cincinnati, franchement, je ne vois pas.

Allez, une petite pause bien méritée pour certains et des matchs supplémentaires tout aussi mérités pour d’autres. Joel, de l’Université Trinity Western à la Coupe du Monde en quatre ans, ça se peut, je vous le dis.

Retour à la maison contre DC United le 1er octobre.