On aurait pu s’attendre à toutes sortes de choses pour ce match. Une baisse de régime du CF Montréal, fraîchement qualifié et au bout d’une séquence de matchs plutôt soutenue n’aurait par exemple pas été très surprenante, d’autant que les deux derniers matchs à domicile avaient été plutôt moyens. À la place, malgré nombre de remplaçants sur le terrain, on a eu droit à un retour en force du bon vieil Impact de la saison 2022, dominant, intense, voire conquérant. Mais aussi gaffeur par moments. Un top 4 assuré et trois constats.
1) Montréal a joué comme une équipe du top
On en avait déjà parlé il y a quelques matchs, et curieusement, c’était aussi après un match contre Chicago. Nous avions alors utilisé ces mots : « Le propre des équipes de tête est qu’elles ne s’emmêlent pas les pinceaux devant les équipes de plus faible calibre. » Ce fut encore une fois le cas. Montréal était pendant la grande majorité du match la seule équipe sur le terrain. Et franchement, cela n’aurait pas été surprenant outre mesure si ça n’avait pas été réalisé en l’absence de plusieurs joueurs clés, mis au repos. Sans les Quioto, Wanyama, Johnston, Miller et Choinière (ou Lappalainen, selon le point de vue), Montréal a largement contrôlé les débats. Bien assis derrière le volant, l’Impact a baladé le Fire, l’amenant dans les coins les plus sombres de la ville pour bien lui faire comprendre qu’il n’était pas ici le bienvenu. N’eût été la présence de Breza et de Waterman sur la banquette arrière pour lui refiler des sandwichs durant le trajet, Chicago aurait connu une bien longue soirée à bord du taxi montréalais.
2) C’est difficile pour Toye
On espérait le voir retrouver un peu de couleur lors de ce match totalement à sa portée, mais ça a encore été difficile pour Toye. L’attaquant américain se cherche depuis un retour au jeu réussi suivi d’une extinction rapide et presque totale de ses feux. Mason Toye semble avoir de la difficulté à s’intégrer au rythme du jeu et lorsqu’il le fait, la finition laisse gravement à désirer. Tout ceci pue énormément le manque de confiance. Et pour contrer ce mal, il faut l’endurer. Qu’il enchaîne les minutes. Qu’il trouve finalement une ou deux séquences consécutives dans le bon rythme, qu’il enchaîne quelques touches de balles positives, qu’il marque. L’important à ce stade de la saison est qu’il soit dans de meilleures dispositions pour les séries. Alors, qu’on lui donne toutes les minutes dont il a besoin d’ici la fin du calendrier. Allez, Mason. Debout. Il est temps. Les critiques les plus acerbes t’envoient déjà à Jacksonville. Fais-leur ravaler leurs paroles.
3) Mihailovic est anormalement anonyme
Étoile de plus dans le cahier des réalisations du CF Montréal lors de ce match contre Chicago : avoir dominé l’adversaire malgré un Mihailovic presque totalement transparent. Non seulement Montréal a joué un bon match en l’absence de plusieurs joueurs clés, mais en plus, cette prestation a eu lieu avec un Mihailovic qui, comme lors du match précédent, n’a pratiquement rien fait de valide sur le terrain. Ces 45 minutes étaient-elles de trop? Aurait-il dû commencer ce match? Aurait-on dû le transférer définitivement à Alkmaar cet été? Tant de questions. Chose certaine, le Djordje du début de saison nous semble loin et a en fait un peu disparu lors de sa malencontreuse blessure subie juste avant la pause internationale de juin. Mais, ce qui vaut pour l’un vaut pour l’autre : l’important, c’est qu’il soit dans de meilleures dispositions pour les séries. Une sélection en équipe nationale pour la prochaine fenêtre de matchs internationaux aurait peut-être pu lui redonner un peu de vivacité, mais… tant pis. L’inspiration devra venir d’ailleurs.
Au final, retenons surtout que Montréal était largement supérieur à Chicago, avec son équipe B, un meneur de jeu en panne et un attaquant en manque de confiance. Ce n’est pas anodin. Si on a appris quelque chose lors de ce match, c’est que chacun semble bien investi dans la mission, que chaque pièce peut contribuer au bon fonctionnement de la machine et que Kei Kamara est un sacré leader sur le terrain comme en dehors. Il faut le dire : contre Chicago en ce mardi soir pluvieux, c’était un véritable récital de Kei and the Kids. Le vétéran a insufflé une belle énergie positive de laquelle s’abreuvaient tous ses collègues. Et ça, juste ça, ça en valait le détour.
Suite de l’histoire en Nouvelle-Angleterre ce samedi. Dernier match avant l’éclipse de fin septembre.