Le CF Montréal en trois questions (saison 2022, épisode 5)

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Un cinquième épisode marqué par trois questions pleines de saveur qui nous permettent de nous pencher sur le passé, le présent et l’avenir et même les trois en même temps. Au menu, la valeur réelle de Victor Wanyama, un aperçu des embûches probables de l’an prochain et une brève analyse des plus récents développements dans le monde des tribunes. Victor, pessimisme et nouvelle garde, c’est parti!

Emil (@EmilASoccer)
Matt Doyle mettait Wanyama dans son Top 5 MVP hier. Alors, spéculons : l’Impact sans Wanyama cette année, ç’aurait l’air de quoi? Est-ce que Wanyama est la pièce qui fait du CFMTL une équipe élite plutôt qu’un groupe correct?

Pour répondre à cette question, il faut remonter à l’arrivée de Victor Wanyama à Montréal. Et pour remonter à son arrivée, il faut aller, loin, très loin, jusqu’au début de la saison 2020. Parce que Wanyama a été un des tout premiers morceaux du casse-tête. Et avec raison. Le besoin de stabiliser le milieu de terrain avec un joueur ayant un énorme volume de jeu et une facilité à distribuer était criant à l’époque. Et s’il fallait qu’on l’enlève de la feuille de match, eh bien, le besoin de stabiliser le milieu de terrain serait… probablement moins criant, puisque le système est maintenant rodé et que les rôles et fonctions sont plus clairs. Reste que Wanyama, joueur de très haut calibre, est un élément important de la formule. Et on peut s’en passer, une fois de temps en temps, mais sur la durée, non. Il est clair que Wanyama est un pilier, sinon LE pilier de cette équipe. Sans lui, Montréal n’aurait certainement pas connu une saison record. Victor, c’est le patron.

SimPaq (@S1mPaq)
Quelles sont les plus grandes craintes par rapport à l’année prochaine? (Absence MLS Next pro, départ probable de joueur, Deal Apple pour attirer de nouveaux fans)

À première vue, une pandémie serait vraiment atroce. Mais trêve de plaisanteries. La plus grande interrogation en vue de 2023 se situe évidemment au niveau de la continuité dans son ensemble. Réussir une saison, c’est bien, mais je crois que l’objectif de tout club est de s’imposer parmi les ténors année après année. Va-t-on être capable de confirmer? Accessoirement, l’entraîneur va-t-il rester? Comment va-t-on remplacer les joueurs sur le départ? A-t-on les ressources pour soutenir le rythme sur plusieurs années? La saison 2022 est-elle au fond un simple accident de parcours? Le succès va-t-il déglinguer la machine si ses pièces partent les unes après les autres? Mais au fond, on s’en fout de tout ça pour le moment. Revenons dans la réalité actuelle, où les craintes sont pratiquement nulles. Savourons le moment présent.

Elwood Blues (@jfcuillerier)
Le Roi est mort, vive le Roi?

Question cryptique s’il en est une, mais rassurez-vous, Elwood et moi, on se connaît. J’ai donc pu décoder facilement la question. Elle porte sur la section 132. Et à cette question, il faut s’en poser une autre. Le Roi est-il vraiment mort? Pas pour le moment. On assiste plutôt à un rééquilibrage des forces en section 132. Après de nombreuses années à porter tout et tout le monde à bout de bras, les Ultras Montréal (et l’Association des supporters) ont été contraints de passer le flambeau à une nouvelle génération. C’était à mon avis nécessaire. Ne nous voilons pas le visage : les choses ne progressaient plus en Tribune Ouest depuis plusieurs années et un changement de garde s’imposait. Cela dit, l’arrivée d’un nouveau groupe, c’est bien, mais encore faut-il qu’il soit réellement doté d’une nouvelle attitude, d’une nouvelle façon de voir les choses et de nouvelles idées pour amener l’ensemble au palier supérieur. Le travail à faire est gigantesque, et il sera scruté par énormément de gens. Toute cette histoire n’enlève rien aux Ultras Montréal, groupe historique dont l’immense apport au fil des deux dernières décennies doit absolument être souligné et respecté. Non, le Roi n’est pas mort. Le Roi est là, fatigué, assis dans son trône, et contemple son royaume, qui s’étend du Centre Claude-Robillard à la section 114, en passant par la 127, la 131 et, évidemment, la 132. Car oui, c’est le Roi qui a ouvert la porte à tout ça. Oui, c’est le Roi qui a bâti les fondations sur lesquelles tous les autres groupes se sont construits. Et ça, il ne faudra jamais l’oublier. Tout comme il ne faudrait surtout pas oublier qu’il est bien possible qu’un jour, le Roi, reposé, se lève à nouveau. Quoi qu’il arrive, les légendes ne meurent jamais.

Ceci conclut une autre édition des trois questions, à l’aube d’une nouvelle ère au stade Saputo, qui commence vendredi.