La semaine dernière, à la suite de triomphe contre New England, vous lisiez dans mes lignes que c’était maintenant que ça commençait pour Montréal. Qu’à Chicago, ce serait le début de la suite pour Montréal. Et sur le terrain du Soldier Field, Montréal a joué comme une équipe « du top ». Le propre des équipes de tête, des chefs de file d’une ligue ou d’une « conférence », est qu’elles ne s’emmêlent pas les pinceaux devant les équipes de plus faible calibre. Même sur la route. Même à dix. Elles arrivent, font leur boulot et repartent, sereines, en ayant accompli leur devoir. Une formalité et trois constats.
1) Montréal était en parfait contrôle
On a franchement peine à se souvenir d’un match où Montréal, sur la route, était aussi en contrôle du début à la fin, malgré des circonstances difficiles et un arbitrage artistique. Mais samedi, à Chicago, tout le monde a fait son boulot à la perfection, ou presque, et jamais on n’a vraiment douté de l’issue du match. En fait, après 25 minutes, on avait l’impression que le match était plié. N’eût été le second carton jaune de Koné (à ce propos, tout le monde devrait savoir que quand on est déjà à moitié peint en jaune, il ne faut pas faire de faute quand l’adversaire fait mine de contre-attaquer), Montréal aurait probablement navigué tranquillement vers une autre claque de trois ou quatre buts contre rien, comme contre New England. Or, les astres en ont décidé autrement, et… ça n’a pas vraiment changé quoi que ce soit. La défense était habile, et quand ça allait moins bien, Breza sortait l’arrêt nécessaire. Il faut dire que Montréal connaît bien le concept de laisser le ballon à un adversaire qui ne fait rien avec, ayant été si longtemps l’équipe qui avait le ballon et ne faisait rien avec. Ce qu’on retient, c’est cette prestation en contrôle et sans panique. Sans émotion, presque. Cette fois, pas d’énorme éruption au coup de sifflet final. Non. Juste le sentiment de récupérer ce qui leur était dû. Quelques félicitations, de grands sourires, un retour au vestiaire et hop, dans l’avion. On vient, on gagne et on s’en va.
2) Corbo a enfin déployé ses ailes
C’est peut-être un peu passé sous le radar, mais à Chicago, le défenseur italien a enfin décollé. S’il n’avait pas été foncièrement mauvais lors de ces récentes apparitions, il n’avait cependant pas été étincelant non plus. Propre, correct et juste auraient été les mots les plus évocateurs de son rendement. Mais dans la ville des vents, Corbo est parvenu à s’envoler. Plus que propre cette fois, Corbo est parvenu à plusieurs reprises à se mettre en évidence de la bonne manière, ravissant le fromage aux pas très fins renards chicagoains. Bon, d’accord, Chicago, ça ne pète pas le feu, et il n’y aura certes pas de quoi rédiger une fable sur la performance de Gabriele, mais il fallait à mon avis souligner que l’homme gracieusement prêté par le club alliant le fromage et le saucisson semble avoir finalement trouvé ses marques. On le sent plus en confiance et le fait d’aligner les minutes lors des prochains matchs lui permettra sûrement de s’intégrer plus visiblement à l’histoire de cette fin de saison.
3) Breza était alerte
Franchement, on préfère Sebastian Breza en mode occasionnel qu’en mode « titulaire quoi qu’il arrive ». Lors de ses deux dernières apparitions, Breza a réalisé des arrêts importants pour aider son équipe et semblait de façon générale plus décontracté que lors de son long et pénible mandat comme numéro un. De façon générale, Breza nous apparaît plus concentré, plus sûr de lui et résolument plus solide dans ses interventions. En fait, Breza a sorti un match que je qualifierais de « parfait » à Chicago. D’un côté, il a fait son boulot en stoppant Chicago à des moments clés et de l’autre, il a aussi fait une énorme bourde menant à un but refusé, ce qui a permis de rappeler à tous, mais sans dégâts, qu’il était toujours capable de faire des erreurs bêtes. Cela devrait donc conforter Pantemis dans son rôle de gardien principal, tandis qu’on sait que Breza peut faire le travail contre des équipes de plus faible calibre. Tout est bien clair.
Supporters montréalais préparez-vous. Si nous savons désormais que Montréal peut dominer une bonne équipe qui en arrache et une mauvaise équipe qui ne fait rien, votre équipe aura maintenant l’occasion de s’attaquer coup sur coup à une bonne équipe qui tente de gratter des points, puis à une équipe minable qui vient de se garnir de joueurs de haut calibre. Ce programme dégageant un parfum unique de Major League Soccer s’annonce palpitant et pourrait confirmer beaucoup de choses qui nous semblent encore et toujours illusoires, puisque nous ne sommes pas encore en mesure de réellement les reconnaître en raison des nombreuses années de médiocrité subies lors de la dernière décennie. L’Impact, c’est pour de vrai ou pas? Moi je dis oui, mais nous devrions avoir une réponse plus officielle d’ici une semaine.
Taureaux rouges du New Jersey en approche, à voir mercredi au théâtre des merveilles.