Houston-Montréal : Trois constats sur l’Impact

Publié par

Des fois, on n’a que ce qu’on mérite. Et d’autres fois, on a ce qu’on mérite. Et c’est loin d’être la même chose. Contre Miami, par exemple, à force de courir après un troisième but aussi inutile que fuyant, Montréal s’est emmêlé les pinceaux et a perdu deux points. L’équipe n’avait eu que ce qu’elle méritait. Mais à Houston, c’était plutôt la seconde option. Dans la lourde chaleur humide du Texas et dans un triste stade plein de sièges vides martelés par l’incessante cacophonie de l’infernale fanfare locale, Montréal a su faire fi des obstacles et se remonter les manches pour travailler doublement plus fort quand il le fallait. Et l’équipe a eu ce qu’elle méritait : la victoire. Une étoile filante et trois constats.

1) Montréal a un gardien
L’adversaire se faufilait et tentait une frappe, James Pantemis était là pour stopper le tir. La défense se faisait surprendre par un long ballon, James Pantemis était là pour ratisser derrière, de la tête, du pied, du postérieur, s’il l’avait fallu. L’adversaire balançait un long centre aérien dans la boîte, James Pantemis était là pour cueillir le cuir. Bref, James Pantemis était là. Et comme on l’a déjà mentionné maintes fois, que ce soit quand Pantemis était là ou que Breza n’y était pas, avoir confiance que l’homme aux gants est là, réveillé et prêt à faire le boulot, ça enlève un énorme poids de sur les épaules. Alors quand Pantemis sort un arrêt réflexe absolument fabuleux, du bout du pied sur une frappe déviée par un défenseur, le genre de truc qu’on ne peut enseigner, c’est une évidence que ça met tout le monde triplement en confiance. James Pantemis est là.

2) L’action de Mathieu Choinière est repartie à la hausse
Après quelques sorties ratées et plutôt inquiétantes, la surprise du jour était, hormis la titularisation du joueur, la qualité de jeu démontrée par Mathieu Choinière en milieu de terrain, aux côtés de Samuel Piette. L’ancien des Celtix était, à l’instar de James Pantemis, là. Présent physiquement, entièrement engagé mentalement dans le jeu, Choinière a offert une bien bonne prestation, très propre et franchement encourageante. Choinière gagnait ses duels (plus que la moitié, du moins), freinait l’adversaire et faisait tout ce qu’il devait faire, au bon moment et au bon endroit, pour gagner du galon. On ne sait pas trop ce que Wilfried Nancy, qui a rencontré cette semaine les joueurs un peu moins utilisés, lui a dit, mais ça donne envie de téléphoner à l’entraîneur du bleu-blanc-noir la prochaine fois qu’on connaît une mauvaise passe sur le terrain de la vie*.

*Ou accessoirement, en vue de l’enlevant match des anciens de l’Impact et des médias auquel je participerai et auquel vous êtes tous invités ce mercredi à 18 h au Complexe Claude-Robillard. Oui! Venez me voir faire tout ce que je dis qu’il ne faut pas faire (mais pas dans les buts, non, car je ne suis pas complètement fou). Et c’est gratuit en plus. Mais bref, save me, Wilfried!

3) Cette équipe est soudée
Ce qui ressort le plus de cette victoire à Houston, c’est l’abnégation des membres de ce groupe. Chacun joue pour l’autre et donc, pour le bien du collectif. Sur le terrain aux tribunes orange, Montréal aurait pu facilement perdre la carte. Houston a frappé contre le cours du jeu après n’avoir pratiquement pas touché à la balle. Il y a eu quelques frayeurs derrière. C’était parfois (souvent) difficile de se frayer un chemin dans le dernier tiers. Houston a égalisé. Quioto a raté un penalty. Bref, ça aurait pu partir en couille. Mais non. Loin de là. On a vu des Montréalais en maîtrise, ne jamais paniquer, en plein contrôle de leurs émotions. Même Quioto n’a pas pété un câble après qu’on soit venu le bousculer à la suite d’un un choc avec le gardien (ce qui est tout bonnement incroyable). La concentration est maximale, l’esprit d’équipe est fort. On fait le boulot, celui qu’on doit faire, sans déraper, sans déconner. C’est carré, ça tourne rondement, même quand ça ne va pas si bien. Et ça revient match après match. Ajoutez au mélange une dose d’inspiration et de motivation, par exemple lors d’un match à élimination directe, et vous avez là la recette parfaite pour déplacer des montagnes. Montréal est, à l’instar de James Pantemis et de Mathieu Choinière, là.

Avec tout ça, voilà Montréal au second rang de l’est, assis sur sa pile de points amassés, montant qui s’élève désormais à 43. Quarante-trois points au 15 août. A-t-on déjà vu ça? Je laisse la réponse officielle aux amateurs de statistiques, mais, non, mesdames et messieurs, je ne crois pas. Quarante-trois points, c’est généralement au 15 octobre qu’on voit ça. Mais peu importe, ce qui compte vraiment, dans cette conclusion, est de revenir sur cette étoile filante balancée dans l’intro, parce que oui, je sais, fidèle lecteur ou lectrice, que ça te chicote depuis le début. Et donc sans plus attendre, l’explication : ce week-end, tandis que tu regardais avec anxiété la seconde période de cet endiablé Houston-Montréal, j’étais pour ma part hors de la ville en train d’observer, bien détendu, le ciel étoilé à la recherche des insaisissables perséides. Et comme tu avais les yeux rivés sur un écran, incapable de voir ces superbes bolides cosmiques, j’ai décidé de t’offrir ma récolte de cette année. J’aurais bien partagé, mais comme je n’en ai qu’une, je te la donne. C’est ma façon de te remercier de ta fidélité.

Allez, à mercredi, avec Nacho (oui oui).
Ou sinon à samedi, contre les Nouveaux Anglais.
Mais mercredi, tsé.