Columbus-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Imaginez-vous dans un parc d’attractions. Autour de vous, des dizaines de manèges, pour tous les âges et pour tous les goûts. Et au milieu, une énorme montagne russe qui se dresse comme un volcan surgi du sol. Dessus, le long serpentin du train, chargé au maximum de sa capacité, grimpe lentement, très lentement vers le sommet. L’ascension semble interminable. Clic, clic, clic, clic, clic. Et puis, plus un bruit. Et subitement, le train amorce une vertigineuse descente et s’enfile dans un parcours incroyablement spectaculaire; gauche, droite, tête en bas, chute, remonte, gauche, droite et puis stop! On est arrivé à destination et tout le monde s’est bien amusé. Columbus et Montréal, c’était un peu beaucoup ça, sauf que Columbus n’a pas eu de plaisir. Un manège et trois constats.

1) Breza a réussi son retour
Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’on ne s’attendait pas à voir Sebastian Breza devant le filet des Montréalais. Et la carte sortie de la manche de Wilfried Nancy s’est avérée gagnante. Pour la seconde fois de la saison seulement, Sebastian Breza a permis à Montréal de gagner des points. Auteur de deux arrêts décisifs, le portier en prêt est surtout apparu plus serein, plus concentré et plus rassurant qu’il ne l’était avant d’être écarté par son entraîneur. Hormis les importants arrêts réalisés, Breza a aussi démontré une belle maîtrise sur les balles aériennes dans sa surface et n’a pas causé de drame. C’est vraiment tout ce qu’on attend d’un gardien substitut. Bien.

2) Choinière, ça ne va pas
La perte de vitesse de Mathieu Choinière se poursuit, à un point tel que le produit de l’académie est désormais presque à l’arrêt. Le piston gauche du jour était lent dans sa prise de décisions, peu ou pas entreprenant balle au pied et n’a jamais fait la différence dans le dernier tiers. Globalement, balle au pied, Choinière a trop tendance à s’appuyer sur ses coéquipiers en retrait, ce qui trahit un important manque de confiance en ses moyens. Qui plus est, son jeu timide en défense laissait beaucoup trop de temps et d’espace à Columbus sur son flanc. Cette fois encore, Choinière a souffert de la comparaison directe avec Lappalainen, de nouveau auteur d’une performance inspirée une fois replacé dans le couloir gauche.

3) Montréal est revenu survolté de la longue pause
S’il a fallu stopper la rencontre pour cause de temps orageux dans le secteur du stade, cela n’a pas empêché la foudre de s’abattre sur le Crew. L’équipe locale s’est fait complètement cramer dans les 20 minutes qu’il restait à jouer. Zap! Boum! Étincelles et crépitements! En fait, on peut carrément se demander si Columbus est revenu sur le terrain après la pause tellement on ne voyait que Montréal. D’accord, les Montréalais avaient pris du mieux dès la montée de Quioto, véritable bougie d’allumage, mais au retour de cette longue pause, chaque Montréalais était une véritable boule d’énergie, à l’image de Joel WaterSuperman, tantôt barrant la route d’un Cucho Hernandez parti seul vers Breza, tantôt marquant un but digne des meilleurs moments de Romell Quioto. Autant la bande à Nancy avait joué en marchant pendant les deux tiers du match, autant là, on était dans un tout autre registre. Ça bougeait, ça courait, ça bousculait. Montréal était partout, Montréal était seul. Montréal ne voulait pas perdre, Montréal ne voulait pas un match nul. Montréal voulait et allait gagner. Wow.

Attention toutefois de ne pas s’emporter. Si cette fin de match spectaculaire a de quoi nous donner le sourire, il ne faudrait pas non plus qu’elle cache le principal enseignement de cette rencontre : c’est compliqué quand l’entraîneur fait tourner l’effectif. Franchement, avant l’orage, c’était mince. En fait, il a fallu attendre la montée de Quioto pour voir Montréal commencer à présenter des arguments offensifs pertinents. Enfin, Quioto oui, Quioto ok, mais n’oublions pas que cela coïncidait aussi avec la montée de Johnston (laissez cet homme tirer les coups de pied arrêtés, s’il vous plaît) et le repositionnement de Lappalainen à gauche (où il a été meilleur qu’à droite, signe que son improbable amélioration n’est pas qu’illusion). En fait, avant tous ces changements, on croyait voir le Montréal de 2021 : manque de percussion sur les flancs, un Mihailovic qui ne prend pas les choses en main et des attaquants qui ne reçoivent pas suffisamment de ballons exploitables. Dur.

Allez. Retour à Montréal les valises pleines pour y affronter l’autre CF.