Montréal-New York City FC : Trois constats sur l’Impact

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Aussi étrange que cela puisse paraître, au fil des nombreuses années que j’ai passées à suivre de près l’Impact de Montréal, je n’ai jamais échangé le moindre mot avec Jason Di Tullio. En fait, encore plus étrange, je ne me souviens même pas l’avoir croisé. Je ne connaissais donc l’homme qu’à travers les récits des autres. Et ce qui en ressort, c’est que visiblement, cette « grinta » qui le caractérisait n’était pas qu’un simple mot ou un concept applicable uniquement sur le terrain. C’était un mode de vie. Jason Di Tullio était visiblement un homme inspiré et inspirant, un battant, une force de la nature. L’hommage qui lui a été rendu au stade Saputo non seulement avant le match, mais surtout pendant, était à la hauteur de l’homme qu’il a été. Une soirée pleine d’émotions et trois constats.

1) Montréal affichait complet, mais pas juste en tribune
Constat peu orthodoxe qui nécessitera explication, j’en conviens. Celui-ci se décline en deux temps, et aucun d’eux ne concerne les tribunes remplies à pleine capacité. Tout d’abord, Montréal affichait complet parce que le onze de départ semblait selon toute vraisemblance être le onze absolu du CF Montréal. Tout le monde était là. On ne pouvait pas vraiment faire mieux ou plus fort. Et ce match contre NYCFC, champion en titre et force en puissance dans l’est, représentait donc l’occasion rêvée de bien évaluer l’état des lieux. Ensuite, Montréal affichait complet, parce que le jeu était étoffé, chacun faisait ce qu’il avait à faire et le faisait bien, bref, l’Impact tournait à plein régime, au maximum de ses capacités. Il ne manquait rien, quoi. Tout le monde était là et tout était là. Sauf peut-être à cet instant où Mason Toye a eu une légère absence. Dommage. Mais au moins, on connaît maintenant la valeur actuelle de cette équipe. Et cette valeur est plutôt élevée, il faut le dire.

2) On a eu droit à un solide match de foot
Quand je dis que le jeu était étoffé, je me pose en même temps une question : quand a-t-on vu un CF Montréal aussi efficace dans tous les aspects du jeu? Difficile à dire. En fait, signe que ce qu’on l’a pu admirer au stade Saputo était exceptionnel, ce n’était que la cinquième fois en MLS que l’Impact terminait un match sans avoir accordé de tir cadré. Oui, oui. Mais attention, car en face, on ne rigolait pas non plus. Autant Montréal avait les mains sur le volant, autant New York a offert une prestation défensive de haut niveau, limitant les locaux à… un seul tir cadré. On pourrait à la vue des statistiques mises de l’avant croire que ce match était endormant et qu’il ne se passait rien, mais c’était tout le contraire. Des 0-0 comme celui-là, on en prendrait tous les jours. Chapeau aux deux équipes pour le spectacle proposé.

3) La grinta était au rendez-vous
Le contraire aurait évidemment été étonnant, mais dès l’entame de match de match, on a senti une rage de vaincre chez les Montréalais qui a semblé dépasser les visiteurs du jour. Et celle-ci s’est prolongée pendant tout le match. Si on n’a pas vraiment vu New York attaquer, si les hommes en orange ne sont pas parvenus à cadrer le moindre tir et s’ils n’ont pas réussi à s’approcher suffisamment de James Pantemis pour voir la couleur de ses yeux, c’est grâce en grande partie à l’agressivité des Montréalais en récupération. Dès que New York passait le milieu du terrain, Wanyama, Piette et les défenseurs centraux étaient dans leurs jambes, dans leur visage et même dans leurs souliers. Tout. Le. Temps. C’était hargneux, mais propre, et diablement efficace. Et ailleurs sur le terrain, le dépassement de soi était aussi à l’ordre du jour. On mettait les bouchées doubles, l’effort était soutenu, et surtout, c’était inspiré et inspirant. Bref, c’était la grinta.

Petite parenthèse statistique : Montréal a gardé trois fois le zéro cette saison en MLS, dont deux fois lors des trois derniers matchs. Là, évidemment, ceux qui tardent à voir l’ensemble du tableau nous diront : « Mais Pantemis n’a rien eu à faire contre New York. » C’est évidemment vrai. Mais ma principale critique concernant son prédécesseur (hormis le fait qu’il ne maîtrisait pas les fondements du poste) était qu’il n’inspirait pas confiance. Force est de constater que pour jouer comme les défenseurs l’ont fait samedi contre New York, la confiance doit régner. La liberté affichée par les défenseurs centraux dans leurs choix et leurs interventions, parfois risquées, démontre qu’ils ont confiance que si ça vire mal, il ne sera pas trop tard pour éviter le pire. Et ça, juste ça, ça change absolument tout.

Allez, direction Columbus pour aller dire bonjour à l’ami Mo Farsi, avant de revenir à la maison pour un duel contre la moins bien classée des équipes floridiennes.