Eh oui. Nous sommes presque au mois d’août et ce n’est que le second épisode des trois questions. Me taper sur les doigts vous pouvez. Tel un Lappalainen sur son pied gauche, j’ai failli à la tâche. Mais qu’à cela ne tienne. Pour me faire pardonner, j’irai en prolongation. Et il n’y aura point de but en or, il faudra jouer jusqu’au bout. Trois questions, et plus, c’est parti!
Emil (@EmilASoccer)
Peut-on survivre à la fin de saison avec Choinière/Kwizera à gauche? Et si on recrute un latéral gauche, Choinière tombe où dans l’organigramme, et à quel poste? (Et Bassong dans tout ça?)
Commençons par Bassong. L’homme est passé d’une demi-finale de coupe au match de PLSQ quelques jours plus tard. On ne l’a pas revu depuis. Sauf en PLSQ. Et même là, on n’est pas certain de vraiment l’avoir vu. Les conclusions se tireraient-elles d’elles-mêmes?
Pour le poste de latéral gauche, c’est compliqué. Ce qu’on peut affirmer, c’est que Lappalainen a délogé Choinière de son poste. On peut aussi se demander pourquoi, puisque le Finlandais n’a pas été étincelant outre mesure, et a même été meilleur à droite qu’à gauche. Toutefois, on note une progression dans son jeu. Est-ce là où le bât blesse pour Choinière? A-t-on conclu que la courbe de progression était plus prometteuse chez le Finlandais que chez le Québécois? Possible. Cela expliquerait aussi pourquoi Choinière n’a plus non plus vraiment sa place dans l’équation au milieu. Quoi qu’il en soit, si on veut des résultats maintenant, tout de suite, cela passe par un latéral gauche de métier. Parce que Lappalainen, s’il progresse, en a encore pour un petit bout de temps avant de réellement devenir un rouage important. Ce qui nous mène à la question suivante…
JF Sénéchal (@jf_senechal)
Considérant que, à part Wanyama, les trouvailles de Renard proviennent de la MLS et non de l’international, qui au sein de la ligue pourrait venir prêter main-forte à 450 000 $ d’ici la fin de la saison?
Il convient ici de souligner un détail important. Si Olivier Renard brandit ce 450 000 $ comme un panneau indiquant que la situation est compliquée et qu’un recrutement dépendra d’un départ, il ne faut pas non plus oublier que 450 000 $, en salaires, c’est aussi beaucoup d’argent en MLS. Prenons l’exemple de l’attaquant Brandon Vazquez, excellent pion du FC Cincinnati, qui gagne 275 000 $ cette saison. Songeons aussi au latéral gauche Joao Moutinho, d’Orlando City, maintenant sur le radar de Toulouse, qui se met en poche un petit 200 000 $. Bref, il y a moyen de faire quelque chose. Encore faut-il attirer dans sa toile un club qui sera intéressé à transiger. Et s’il fallait qu’un joueur parte, ce serait autant d’argent de libéré. Renard a 450 000 $ à disposition? S’il se défait d’un élément qui lui coûte 200 000 $, ça fait déjà ça de plus. Et puis on peut toujours téléphoner au LAFC pour obtenir l’une ou l’autre formule mathématique qui permet d’allonger le fric sans subir de répercussions. Enfin bref, tout ça pour dire que Ben Sweat, un latéral gauche énergique d’expérience que j’ai toujours apprécié, joue peu à Kansas City, que son équipe va mal et serait donc probablement intéressée à discuter et qu’il ne gagne que 200 000 $. (Monsieur Renard, j’accepterai volontiers une commission pour le tuyau, si ça marche)
Lucie Côté (@lucote)
Aurait-on raison de chercher du côté des cerbères, ou bien on fait avec?
On a toujours raison de chercher du côté des gardiens. On le voit d’ailleurs avec l’exemple de Montréal, qui n’a pratiquement jamais accordé le moindre intérêt à cette position au cours des dix dernières années et qui se retrouve désormais dans une situation peu enviable. Ceci dit, ladite situation n’est pas non plus catastrophique. Ou du moins, elle ne l’est plus depuis qu’on a enfin remis le réel gardien numéro un du groupe devant la cage. James Pantemis peut faire un boulot décent d’ici la fin de la saison. Et qui sait, peut-être gagnera-t-il en confiance (pas qu’il en manque, notez bien) au fil des matchs? Chose certaine, jamais Pantemis n’a autant eu l’occasion de prouver sa valeur que maintenant. Il suffit pour lui de montrer ce qu’il sait faire. Et puis, il y a Jonathan Sirois qui frappe à la porte, ne l’oublions pas. Autrement, il y a quelques noms intéressants qui pourront se prévaloir du statut de joueur autonome cet hiver : Sean Johnson, Bill Hamid, mais aussi Cody Cropper, le gardien le plus sous-estimé de la ligue galaxie, bien que celui-ci ait une option prévue à son contrat, tout comme Maxime Crépeau d’ailleurs…
Frank Casimiro (@FrancisCasimiro)
Vu qu’il ne semble pas y avoir de renfort pour terminer la saison, cette équipe a-t-elle une réelle chance en séries? Elle semble être un cas de Dr Jekyll et Mr Hyde par moment.
Avec des si on mettrait Biello en bouteille, mais si tout le monde reste en santé, si Breza reste sur le banc, si Pantemis prend du volume et si ça joue comme en première mi-temps à Seattle, cette équipe peut battre n’importe qui. N’importe qui en MLS, évidemment. Et encore plus si on y apporte quelques petits ajustements avec des acquisitions peu glamour, mais efficaces. Par exemple, en allant chercher Ben Sweat à Kansas City. (M’sieur Renard, commission, et tout ça, bref, vous savez.) Ah, il reste un si que j’avais oublié : Si Wilfried Nancy fait preuve de flexibilité dans ses principes de jeu et varie la formule d’ici la fin de la saison, pour que l’Impact ne soit pas attendu par tout le monde avec le même plan de match qui fonctionne somme toute très bien, soit celui reposant sur le bus stationné et les missiles lancés devant. Il faut être un peu plus malléable, lancer des balles courbes de temps en temps. S’adapter, quoi. Parce que oui, répéter « on a joué notre foot », c’est joli, mais quand tout le monde a compris notre foot, on se met vite à tourner en rond.
Christophe Angel (@ChristopheQc)
Très souvent titulaires auparavant, on ne voit plus beaucoup Choinière et Torres avec le retour des blessés et le petit changement de système : comment vois-tu la suite de leur saison, et leur avenir au club à moyen terme?
Pour répondre à cette question, il faut se demander s’ils étaient titulaires en raison de ce qu’ils apportaient sur le terrain ou un peu par défaut. Et vu que ce qu’ils apportaient sur le terrain était parfois intéressant, parfois transparent, force est de constater qu’au final, c’était trop peu, globalement, pour leur garantir autre chose qu’un rôle de réserviste. Mais autant Choinière, avec sa polyvalence, que Torres avec ses accélérations, sont des atouts sur le banc. Peut-être pas ceux qui vont faire basculer le match (quoique Torres possède un style qui devrait lui permettre de le faire de temps en temps), mais ceux qui permettent plus de malléabilité tactique. Et surtout, ceux qui permettent aux autres de souffler. Ce sont donc des éléments importants, mais pas des éléments de premier plan.
Voilà qui conclut ce second épisode des trois questions, qui devient du même coup le premier épisode des cinq questions. On se revoit (bientôt!) pour la prochaine édition. Merci à toutes et à tous pour vos questions!