Montréal-Charlotte : Trois constats sur l’Impact

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Il y a des matchs comme ça, où va au stade en se demandant un peu pourquoi on est en chemin. Un adversaire générique dont on n’a absolument rien à cirer, une soirée où on aurait fait autre chose volontiers, histoire de profiter du beau temps. Et puis subitement entrent au stade toute une ribambelle de gens qu’on ne croyait plus voir et qui viennent avec un seul objectif : faire de cette soirée une fête. Et la surprise était la bienvenue d’autant que sur le terrain, on nageait encore dans les efforts mitigés et le manque d’action. Montréal récolte les trois points, son kop est de retour, tout est au beau fixe. Ou presque. Cent trente-deux et trois constats.

1) Hamdi n’a (encore) rien amené
On l’avait vu se mettre un petit peu en évidence à Toronto, mais surtout quand tous les autres autour avaient lancé la serviette, et il était donc logique de voir Hamdi dans le onze de départ des Montréalais. Au cas où. Malheureusement, l’ami Ahmed a encore vu la chaîne de son vélo débarquer au premier changement de vitesse, et après 45 minutes à essayer de la replacer, c’est du banc, les mains toutes noircies de graisse, que l’Égyptien a regardé le match. Un autre raté qui nous a fait nous poser cette question à la mi-temps : quel est l’attribut principal d’Ahmed Hamdi? En d’autres termes, si vous étiez l’entraîneur, vous le choisiriez pour quelle raison, pour ajouter quoi à votre équipe? Parce que c’est bien là le problème principal d’Hamdi : il est moyen dans tous les aspects. Et quand il joue, on ne sait pas vraiment ce qu’il va apporter. Malheureusement, pour lui, ce qu’il apporte le plus souvent, ce sont des interrogations sur ses capacités. Il est minuit moins une pour l’expérience Hamdi à Montréal. Ou alors il signera un nouveau contrat de trois ans, sait-on jamais…

2) Zachary Brault-Guillard a mieux fait
Si contre Austin, il était un peu passé à côté de son sujet, cette fois, le latéral droit canadien a saisi l’occasion de se mettre en valeur. Certes, la consigne évidente de jouer très haut donnée par Wilfried Nancy à ses latéraux a aidé Brault-Guillard à se montrer. La faiblesse relative de l’adversaire a aussi évidemment contribué au phénomène. Mais ce n’est pas que ça. L’attitude démontrée était différente de ce qu’on avait vu contre Austin, où la timidité de Brault-Guillard semblait l’emporter sur tout le reste. Cette fois, Zach a attaqué, et il était au cœur des débats sur les deux buts, offrant une passe décisive à Quioto sur le 1-0 et occupant le poste d’attaquant de pointe (!) sur le 2-1. La dernière fois, j’avais carrément écrit : « Attaque, Zach! » Cette fois, je ne peux conclure qu’en disant : « C’est ça, Zach! »

3) Ça faisait du bien de revoir Toye
Autre grand retour au stade samedi dernier, celui de Mason Toye, blessé depuis 1985 (environ). Alors non seulement ça faisait du bien de revoir l’homme fouler la pelouse, car on s’est tous évidemment mis dans ses souliers et qu’on ne peut imaginer à quel point il a dû trouver le temps long, mais en plus, ça faisait du bien dans l’animation offensive montréalaise. Mason Toye a instantanément dynamisé le jeu montréalais, qui peine depuis plusieurs matchs à trouver son rythme. Toye est un buteur au nez fin. Le jeune Américain détecte et exploite les espaces avec une redoutable efficacité et fort heureusement, malgré sa longue absence, il ne semble avoir rien perdu de ses sensations. S’il peut rester en santé, Toye pourrait être le renfort clé du mercato estival de Montréal. On utilise ce vieux cliché de club pauvre parce qu’il est vrai : Toye est un renfort important, on l’a vu pendant les quelques minutes jouées samedi.

Au final, même si l’invité n’était pas très intéressant, on a eu droit à une belle soirée de retrouvailles au stade Saputo. C’est ce qui compte, parce qu’au niveau du jeu, ça laissait encore à désirer et cela n’annonce rien de bon en vue des deux prochains matchs chez des colosses de la côte ouest. Chose certaine, Quioto devra en faire plus. C’est d’ailleurs le cas depuis plusieurs matchs. Le Hondurien joue en deçà de ses capacités et doit impérativement redevenir le leader qu’il devrait être. Cette escapade dans l’Ouest serait un bon moment pour remiser les pantoufles. Allez Romell.

Seattle-Montréal, mercredi soir.