Toronto-Montréal : Trois constats sur l’Impact

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Désolé, il n’y a pas de service au numéro que vous avez composé. La ligne du CF Montréal a été déconnectée par le technicien Ayo Akinola, auquel on a gentiment ouvert la porte afin qu’il puisse venir débrancher tout le matériel. Plus besoin de ça, et en plus ça coûtait cher pour rien, d’autant qu’il aurait fallu aller à Vancouver pour procéder au renouvellement des services. On coupe tout. Une claque sur le nez et trois constats.

1) Plus personne ne prend cette compétition au sérieux
On ne va pas se le cacher, ce match semblait être de trop autant pour Montréal que pour Toronto. Entre titulaires reposés (voire absents de la feuille de match) et efforts mitigés, ce match n’avait absolument rien du « derby » et de la « demi-finale » dont on nous avait parlé. Mais ce n’est pas tout. Même les spectateurs n’en ont plus rien à cirer. Il n’y avait pratiquement personne en tribune et l’ambiance était celle d’un match ordinaire contre une anonyme équipe de MLS venue du Midwest ou du Texas profond. Et c’était pareil à Vancouver! Déjà somme toute peu relevée, la Coupe des Voyageurs est devenue une coupe en carton, qui donne accès à une Ligue des champions qui ne semble que sporadiquement attirer les convoitises. Et attention! Bientôt, les équipes de MLS, qui n’en ont déjà plus rien à cirer, pourront se qualifier en Ligue des champions via les compétitions MLS. Ça n’annonce rien de bon pour le « championnat » canadien.

2) Montréal a défendu n’importe comment
Constat facile s’il en est un. Nul besoin d’avoir suivi le soccer pendant 40 ans pour se rendre compte que Montréal faisait n’importe quoi dès que Toronto accélérait en contre-attaque. Entre un Corbo pratiquement jamais au bon endroit ou carrément porte-tournante quand il était miraculeusement bien placé, un Camacho complètement à la ramasse s’assurant même parfois de replacer le ballon dans la course de l’adversaire au lieu d’écarter le danger et un Thorkelsson qui découvrait son équipe tant on semble le traiter comme un artiste invité aux entraînements depuis son transfert, rien n’allait dans la défense montréalaise. Ajoutons à cela un Bassong en improvisation de style libre sans limites de temps et d’espace, autant défensivement qu’offensivement dans son cas, et on avait un gros tas de fumier malodorant en lieu et place d’une brigade défensive digne de ce nom. Seul le vaillant Alistair Johnston était là pour limiter les dégâts, devant trop souvent prendre la place d’un Corbo qui semblait participer à un autre match, disputé dans un univers parallèle. Rien ne va dans cette défense depuis plusieurs matchs, ce qui remonte à avant l’absence de Kamal Miller. Il faudra impérativement trouver des solutions. Espérons que Laurent Ciman cesse de blaguer et ressorte le tempérament bouillant auquel il nous a habitués quand il était sur le terrain. Renverse une table, lance une chaise, fais quelque chose, Lolo, s’il te plaît.

3) C’était difficile sans Wanyama… et sans Piette
Derby! Rivalité! Demi-finale! Match important! Tout donner! Et Wanyama dans la tribune, voire dans son salon à Montréal! Et après, on trouve que Toronto passait facilement au milieu. Et malgré ce constat, on a quand même enlevé Piette, pour ne laisser que Koné seul devant la défense. Si c’était déjà difficile à 2-0, ce l’est devenu plus encore une fois Piette sorti du terrain. Montréal n’avait pas les reins solides, on en a enlevé un des deux, le seul qui fonctionnait relativement bien. En somme, on a regardé la défense qui tombait en morceaux et on s’est dit que ça allait tenir en enlevant la seule protection qui se dressait devant elle. Pari complètement disjoncté qui n’a évidemment pas été remporté. Pour le coaching, du début à la fin, les décisions laissaient à désirer. La seule lueur de lucidité apparente étant le fait d’avoir dégagé Bassong à la mi-temps pour replacer sur le flanc un Kwizera jusque-là inexistant. Mais sacrébleu, Bassong et Kwizera, c’est très maigre pour un derby. Une rivalité. Une demi-finale. Un match important.

Tout cela nous amène à parler du pauvre James Pantemis. Le gardien injustement substitut, pour une fois qu’il pouvait se montrer, a été abandonné. S’il se rate complètement sur la sortie au poing qui donne le troisième but de Toronto, Pantemis a toutefois offert une prestation rassurante, solide même. Auteur de quelques bons arrêts, notamment la frappe détournée sur le poteau dès les premières minutes du match, et de solides sorties bien anticipées, le portier montréalais a prouvé qu’il pouvait apporter ce qu’il manque devant le filet du CF Montréal : un gardien. On a de la peine pour le grand James. Franchement, c’est pas correct tout ça.

Prochain arrêt, Montréal, pour recevoir Charlotte. Heureusement, Victor Wanyama a été reposé pour cet importantissime duel face au redoutable et puissant Charlotte FC. J’ironise, oui, mais il est vrai que dans l’état actuel des choses, c’est probablement plus Charlotte que New York City FC que les supporters montréalais devront surveiller durant le sprint final de la saison…