Montréal-Cincinnati : Trois constats sur l’Impact

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Oui. L’Impact. Parce qu’on a « le droit », apparemment. Pas qu’on ne l’avait pas avant, notez bien. Mais bon, puisque l’organisation ne parvient pas à franchir ce pas elle-même, nous le franchirons pour elle, avec la bénédiction du grand patron. Parce qu’ils ont tout fait. Ils ont changé tout, du slogan au blason en passant même par une légère modification du nom, et ils semblent vouloir à tout jamais tourner la page, ou plutôt revenir au chapitre précédent, sans toutefois ramener le titre original du livre. Mais bon, ça tombe bien, puisque le retour au passé a été bien souligné par l’équipe sur le terrain, qui a encore une fois fait n’importe quoi contre Cincinnati, une habitude qui remonte à l’ère Impact. Tiens, au fait, convient-il de parler de « l’ère Impact », puisqu’au fond, on prétend que rien n’a changé? Une question et trois constats.

1) Johnston, c’était pas tout à fait ça
Si Alistair Johnston a connu d’excellents moments au cours du dernier mois, c’est tout le contraire qui s’est produit pour lui sur le terrain du stade Saputo face à Cincinnati. Timide offensivement, le latéral canadien n’était pas suffisamment impliqué dans la circulation du jeu pour mettre à mal les visiteurs sur son flanc. Et quand il l’était, il n’avait pas réellement cette impulsion vers l’avant qui commençait à caractériser son jeu. Mais cela se comprend, car le jeu de Cincinnati penche un tantinet à gauche, sur le flanc de Johnston, donc. Ainsi, le latéral droit de l’Impact devait toujours regarder par-dessus son épaule pour s’assurer de ne pas se faire coincer hors position. Malheureusement, c’est précisément là qu’il a failli, en étant plusieurs fois aux abonnés absents en transition défensive. Notamment, on se souvient d’un retour en catastrophe pour contrer Luciano Acosta parti tout seul balle au pied vers Sebastian Breza, scénario cauchemar s’il en est un.

2) La défense était fébrile
Johnston n’était d’ailleurs pas le seul à faire un peu n’importe qui en transition défensive. Tout au long du match, jusqu’aux dernières minutes de tension pour protéger la maigre avance acquise, on sentait Montréal à deux doigts d’une catastrophe. Entre positionnements approximatifs, voire complètement décalés, et interventions maladroites ou ratées, la défense montréalaise sentait fort l’improvisation en transition, mais pas que. Ça défendait un peu n’importe comment en tout temps, comme le veut la coutume contre Cincinnati. Ce n’est évidemment pas l’idéal, encore moins quand on a un gardien qui fait du ballet jazz derrière. La pause arrive à point pour resserrer les vis et les boulons. Malheureusement, Miller et Johnston n’y seront pas pour se recalibrer.

3) Les changements n’ont pas servi à grand-chose
Et ici, je ne parle pas uniquement des joueurs qui sont arrivés en relève sur le terrain. Il y a eu aussi quelques ajustements tactiques, dont une reconversion du 3-4-3 au 3-5-2 (voire carrément un 5-3-2) en cours de match qui n’a pas vraiment permis à la troupe de Wilfried Nancy de freiner son adversaire. Même leur mettre Samuel Piette dans les pattes n’aura servi à rien. Pourquoi? Parce que derrière, ça sonnait faux. La ligne Waterman-Camacho-Miller semblait jouer la partition d’une chanson qu’ils n’avaient pas encore apprise. Personne n’était sur le même temps, c’était décousu et ça faisait mal aux oreilles (ou aux yeux, pour sortir de la métaphore). Bref, on sentait encore et toujours Montréal au bord de la catastrophe. Mais ce n’est pas de la faute de l’entraîneur. Il y a des choses qu’on ne peut contrôler. Le mal qui afflige Montréal contre Cincinnati en est une. Il n’y a qu’une chose à faire : on ferme les yeux, on serre les dents et on passe au travers.

Heureusement, ça se termine avec trois points pour Montréal. C’est l’important au bout du compte. Et comme on ne joue pas contre Cincinnati chaque semaine, on peut vite oublier tout ça. C’est congé, et c’est tant mieux. Et comme c’est congé pour moi aussi, je n’irai pas plus loin.