Charlotte-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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On dit parfois que la beauté est dans l’œil de celui qui regarde. C’est effectivement souvent le cas. Mais à l’occasion, tout le monde est d’accord pour dire que ce qu’on voit est beau. On entend rarement des gens se plaindre de l’apparition d’une aurore boréale, par exemple. Le sport n’y fait pas exception. Quand une prestation est aboutie, rares sont ceux qui émettent des critiques. Pour une rare fois dans son histoire, Montréal a mis tout le monde d’accord. Un bien beau match et trois constats.

1) Montréal a maîtrisé le match
Il y en avait déjà quelques-uns qui s’étaient emportés après le 4-1 contre Orlando, mais je ne m’étais pas laissé happer par la vague de positivisme. Cette fois, difficile de résister : Montréal a fourni une prestation digne d’une équipe du top. Le CF Montréal a contrôlé le match de bout en bout et surtout, il a bien géré les moments difficiles. Aucun stress n’était lisible dans les visages montréalais quand il y a eu un petit passage plus compliqué en milieu de seconde mi-temps. Offensivement, les Montréalais faisaient circuler le ballon comme s’ils jouaient ensemble depuis 20 ans et défensivement, l’insertion de Gabriele Corbo dans le groupe en lieu et place de Waterman suspendu n’a presque pas paru. Maîtrise, contrôle, discipline et sérénité étaient au programme pour Montréal. Comme une équipe du top, quoi. Mais attention, les équipes du top offrent ce genre de prestations fréquemment, pas une fois tous les trois ans. À répéter, donc.

2) Nancy a fait les bons choix au bon moment
Non seulement Wilfried Nancy avait de toute évidence très bien préparé son équipe à son adversaire du jour, mais il a su aussi rapidement s’ajuster quand il le fallait. En milieu de seconde mi-temps, le CF Montréal a commencé à connaître des ratés en milieu de terrain, probablement en raison du ralentissement de Mathieu Choinière, toujours en recherche de sa forme physique optimale après une longue absence. Évidemment, avec le score de 0-1, on s’attendait tous à voir Samuel Piette arriver en relève pour freiner les ardeurs du Charlotte FC. Or, le pilote montréalais a sorti un lapin de son chapeau en enlevant également Torres pour insérer Ismaël Koné et passer à trois milieux devant la défense. Un choix judicieux qui a complètement stoppé la progression de Charlotte tout en redonnant à Montréal du ressort pour se projeter vers l’avant. Et de fait, quelques instants plus tard, Montréal doublait son avance. Parfait.

3) Johnston monte en puissance
Il n’y a encore pas si longtemps (la semaine dernière), je vous disais que Johnston avait presque terminé sa transformation en latéral. À la lumière de sa prestation à Charlotte, on peut dire que la transformation est terminée. Alistair Johnston a non seulement donné un rendement supérieur à ses deux prestations précédentes, qui étaient déjà très bonnes, mais en plus, il a offert à son équipe tout ce dont on peut s’attendre d’un latéral moderne. Aussi, il devient de plus en plus un véritable leader sur le terrain. Sa détermination à toute épreuve, son jeu défensif resserré, son utilisation intelligente des espaces sur le flanc, ses centres dangereux et, en bonus, un superbe but, sont tout ce qu’on espérait quand on répétait l’an dernier qu’il en fallait plus de la part des latéraux. Ne reste plus qu’à trouver son équivalent pour le flanc gauche. À ce sujet, vu la réapparition (avec résultats probants) de Choinière dans l’axe, l’ami Ismaël Koné ne serait-il pas un excellent prospect pour arpenter le flanc gauche à la place de Lassi Lappalainen? Après tout, il a été formé pour jouer sur l’aile gauche.

Bref, ce fut une prestation de haut niveau du CF Montréal. De très haut niveau, même. En fait, je ne me souviens pas de la dernière fois où on a vu les Montréalais aussi en maîtrise de tous les aspects du jeu (hors gardien, naturellement, car là, il y avait encore trop d’approximations). Chose certaine, si Montréal peut répéter une telle prestation à Nashville, puis contre Salt Lake, il y aura lieu de célébrer. Attention toutefois à ce que l’imminente pause internationale ne vienne pas tout foutre en l’air.

Direction Nashville et son tout nouveau stade. Qui d’autre a hâte de voir ce que Johnston nous réserve pour ces retrouvailles?