Montréal-Orlando : Trois constats sur le CF Montréal

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Le CF Montréal avait déployé l’artillerie lourde pour accueillir l’envahisseur floridien. Or, si les artilleurs montréalais ont longtemps eu de la difficulté à ajuster leurs tirs, l’armée d’Orlando elle, ne progressait pas et demeurait terrée dans ses tranchées. Et puis, à force de rater, on a sorti des armes de destruction massive pour finir le travail. Les missiles montréalais ont tout fait sauter, il ne restait plus rien et la victoire aurait été totale et sans victimes du côté ami, n’eût été le pauvre soldat Breza qui s’est malencontreusement pris un éclat d’obus dans le pied. Une guerre totale et trois constats.

1) La paire Piette-Choinière a fait du bon boulot
Le gros point d’interrogation qui survolait la rencontre avant le coup d’envoi était la paire Piette-Choinière (inédite?) en milieu de terrain. Non seulement les deux hommes n’avaient presque pas joué lors des derniers mois, mais en plus, on ne s’attendait pas à voir Choinière réintégrer l’effectif à ce poste. Pourtant, les deux ont joué comme s’ils avaient joué ensemble depuis le début de la saison. D’accord, il a bien eu quelques ratés dans le positionnement défensif des deux acolytes et plusieurs hésitations dans le positionnement offensif de Choinière, mais dans l’ensemble, Piette et Choinière ont offert une bonne prestation qui fait soudainement passer à quatre les potentiels titulaires pour le duo six-huit habituellement occupé par Wanyama et Koné. Les grands perdants sont sans doute Hamdi, toujours en recherche de repères (ça commence à être long, Ahmed), et Zouhir, qui n’avait pourtant pas démérité les quelques fois qu’on l’a vu en début de saison.

2) On a vu du beau jeu
Si ce club est en pleine crise identitaire hors terrain, sur le terrain, c’est plutôt le contraire : l’identité commence à être clairement apparente et le moins qu’on puisse dire, c’est qu’elle a beaucoup d’impact. Évidemment, ça aide quand il y a une bonne stabilité dans le onze de base. Samedi, on a pu voir énormément de complicité, de combinaisons et de passes faites sans même réfléchir parce qu’on sait qu’un tel sera à telle place. Le ballon circulait bien, l’adversaire n’avait presque pas droit au chapitre, et quand il l’avait, il était rapidement coincé et éliminé. Alors qu’on se disait que la séquence positive des Montréalais était fortement susceptible de prendre fin vu l’absence de deux joueurs clés en milieu de terrain, le CF Montréal nous a plutôt servi une de ses meilleures prestations de la saison. Tout le monde a bien joué, si on ne tient pas compte des improbables ratés de Lappalainen et du niveau cataclysmique de Breza sur le but d’Orlando.

3) Johnston a presque terminé sa transformation en latéral
Tel un papillon qui s’extrait de son cocon pour déployer ses ailes, Alistair Johnston a trimé dur pour se transformer de chenille en latéral droit. Mais, comme je vous le répète depuis des lustres, l’homme avait les capacités tout indiquées pour y arriver. Samedi, contre Orlando, Johnston a non seulement confirmé qu’il a ce qu’il faut pour occuper le poste, mais il a aussi et surtout confirmé sa très bonne prestation de la semaine précédente contre Atlanta. En fait, jusqu’à sa blessure, survenue d’ailleurs lors d’une excellente intervention défensive, Johnston était encore au-dessus du lot sur le flanc. Il ne reste plus qu’à polir le tout, mais Alistair Johnston est désormais le latéral droit du CF Montréal. On sait qu’il peut défendre aisément, et son jeu offensif devient de plus en plus probant. Franchement, on n’a pas aimé le voir sortir sur blessure. Pas du tout même. Croisons-nous les doigts, touchons du bois et tout ça.

Tous les voyants sont au vert pour Montréal, qui apparaît maintenant sur les radars comme un sérieux compétiteur pour la suite du championnat. Certains commencent même à avoir des visions de succès en séries. Et pourquoi pas? Si le groupe demeure soudé, parvient à éviter les blessures graves et continue de progresser, on peut imaginer qu’il pourrait causer bien des difficultés aux meilleures équipes de sa conférence. Mais il faudrait régler le gros problème, l’éléphant dans la pièce, l’incompréhensible faiblesse ignorée jusqu’à présent par le personnel technique : personne ne peut prétendre à quoi que ce soit sans un bon gardien de but. Et si pour quelque raison que ce soit, les décideurs estiment que la solution ne se trouve pas dans l’effectif actuel, il faudrait aller voir ailleurs, et rapidement.

Prochain arrêt, Charlotte, en espérant que le gardien n’aille pas aux fraises.