Cincinnati-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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Ça faisait longtemps qu’on n’avait pas eu droit à un bon vieux match MLS dans toute sa facture : des errements défensifs, des joueurs offensifs qui profitent des errements défensifs, des errements défensifs et des joueurs offensifs qui profitent des errements défensifs, avec en plus deux gardiens qui font n’importe quoi, quelques errements défensifs et une poignée d’errements défensifs. Au final, les gens ont bien rigolé, le « spectacle » était au rendez-vous, il y a eu des buts et une équipe a gagné. Tout va donc pour le mieux dans la Major League Soccer. Une cargaison d’errements défensifs et trois constats.

1) Il faut ramener Camacho
J’avais beaucoup d’inquiétudes quand le départ de Rudy Camacho semblait acté. J’ai eu raison. S’il a finalement signé un nouveau contrat, le défenseur central français n’est toujours pas de retour avec l’équipe et le jeu défensif s’en ressent. Espérons que le staff trouve un moyen de ramener Camacho à son niveau de 2021, car le Camacho de 2022 n’en est que l’ombre. Entre positionnements farfelus, réactions décalées et flou artistique, le mal-être de Camacho entraîne avec lui toute la défense dans les profondeurs des abysses. À Cincinnati, Montréal aurait certainement pu tirer profit d’un Camacho plus éveillé, car Kamal Miller avait visiblement toujours la tête au tirage de la Coupe du Monde et Lassi Lappalainen était… sur le terrain.

2) Quelqu’un a éteint Mihailovic à la mi-temps
Si vous lisez régulièrement cette chronique, vous savez que ma principale critique à l’égard de Djordje Mihailovic est qu’il disparaît habituellement au moment où il devrait hausser son implication et transporter son équipe. À Cincinnati, le milieu de terrain américain a sonné la charge peu de temps après que ses coéquipiers aient fait un autre caca nerveux en défense. En fait, par deux fois, Mihailovic a pris l’initiative et égalisé. Bien, Djordje, bien. C’est ça qu’on veut voir. Malheureusement, en seconde mi-temps, alors que c’était somme toute compliqué pour les Montréalais, Mihailovic a complètement disparu des écrans radars. Encore une fois, au moment clé, il n’était pas vraiment présent. Comme si on l’avait éteint à la mi-temps. Comme s’il avait fait son boulot et en attendait autant des autres. Étrange. Inquiétant, même.

3) Johnston commence à apprivoiser son nouveau poste
Allez, on ne va pas se le cacher, Johnston est arrivé à Montréal pour éventuellement arpenter le flanc droit. Ses présences au poste de piston droit sont de plus en plus rapprochées et l’homme commence à y prendre ses aises. Sur l’autre flanc, c’est toujours compliqué pour Lappalainen, surtout défensivement, et on devine que quand Choinière sera enfin remis de sa présumée grave pelousesynthétiquedustadeolympite, il y reprendra du service. Et c’est tant mieux, car à droite, on commence à voir Johnston prendre ses aises, déborder de plus en plus pour centrer, ce qu’il fait somme tout plutôt habilement, à plus forte raison quand on le compare à ses récents prédécesseurs. On le voit aussi parfois abandonner son couloir pour s’accaparer le halfspace auquel Torres semble profondément allergique, et ainsi mettre de la pression sur la défense adverse, ce qui est toujours souhaitable quand on joue contre une défense, comme celle de Cincinnati, constituée de quelques galettes de riz collées avec du ruban adhésif en papier.

Autre chose? Oui, mais je n’ai pas envie d’en parler tant tout a été dit et redit sur le sujet. J’ajouterai simplement qu’un joueur qui passe balle au pied devant un gardien au sol qui ne se relève pas et ne fait pour ainsi dire rien de probant pour intercepter le ballon ou gêner l’adversaire, c’est assez particulier. Mais peu importe, on s’en bat les couilles.

Allez, destination New York, dans le New Jersey, où se trouve un stade plutôt inhospitalier pour les diverses incarnations de la franchise montréalaise.