Atlanta-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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Après un décollage animé, le vol s’est plutôt bien passé pour Montréal. Puis, il a fallu atterrir. Ça a tapé fort, il y a eu des étincelles, puis des flammes. Quelques blessés ont été signalés, et il y aura peut-être même un mort, si l’on suit la logique de la loi Nancy. L’avion montréalais a perdu des morceaux et l’avenir de la compagnie aérienne est mis en doute. À moins qu’on ne finisse par blâmer le commandant? Un crash en Georgie et trois constats.

1) Ce club a beaucoup progressé dans la gestion des jeunes joueurs locaux
Quel plaisir ce fut de voir Koné redresser la barre et devenir décisif après avoir fait une seconde bourde monumentale en autant de matchs. L’homme partiellement responsable de la fin des émissions en Ligue des champions a refait le coup en lançant cette fois la machine à but Josef Martinez seul face à Sebastian Breza (éventualité surnommée « le duel du cauchemar » dans les sombres ruelles d’Hochelaga quelques jours avant le match). Puis, Koné est devenu tout vert, a arraché sa chemise et a tout pété autour de lui. Ici, il faut absolument souligner le changement radical d’approche concernant les jeunes joueurs locaux. Demandez à Jérémy Gagnon-Laparé, Louis Béland-Goyette ou même Maxim Tissot ce qui leur serait arrivé s’ils avaient raté leur coup en Ligue des champions. Ou en MLS. Ou en USL. Ou au camp d’entraînement contre les Carabins. Exact. Ils auraient disparu. On les aurait revus dans deux mois prendre huit minutes de jeu à la toute fin d’un match à l’issue déjà décidée. Aucune chance donc, pour eux, de devenir tout verts et d’arracher leur chemise. Aucune chance d’apprendre leur métier non plus…

2) Ça prend plus de mouvement en possession
Oui, il y a les absents, les voyages, la Ligue des champions, alouette, mais cela n’explique pas tout. Au football, il faut courir. Trop souvent quand Montréal a le ballon, les Montréalais prennent soudainement le rythme des gens qui se promènent dans un musée. La petite marche tranquille, les mains dans le dos, la tête haute pour admirer les œuvres auxquelles on ne comprend pas grand-chose. Tranquillement, par un dimanche gris saupoudré de flocons qui tombent tout doucement. Malheureusement, personne n’a jamais gagné un match de foot en se déplaçant comme ça. Ça prend des courses. Comme celle de Koné, qui part de sa moitié de terrain pour arriver en trombe au point de penalty avant de fusiller Guzan. Comme celle de Koné qui offre une belle option de passe à Johnston avant de déculotter Robinson et de le pousser à la faute dans la surface de réparation. Bref, il faut courir. C’est en courant qu’on crée des choses. C’est en courant qu’on attire des défenseurs et qu’on crée de l’espace pour les autres. C’est en courant qu’on profite des espaces laissés par l’adversaire. Faites comme Ismaël, quoi.

3) Ce qui devait arriver arriva
On ne peut pas dire que les petits drapeaux rouges n’avaient pas été plantés un peu partout depuis la disparition soudaine de Pantemis en 2021. L’échantillon était large, les axes de progression inexistants et les risques très élevés. Même la sirène tonitruante du match à New York ne semble pourtant avoir attiré l’attention de l’entraîneur. Et pourtant… Quoi qu’il en soit, Wilfried Nancy a décidé de traverser le lac avec une chaloupe percée et a dans la manœuvre perdu deux des trois poissons qu’il venait de pêcher. Parce que oui, le trou est suffisamment grand pour que les poissons y passent. Bon. On peut user de nombreuses métaphores ou encore dire les choses aussi directement que je les ai dites plusieurs fois dans le passé, mais cela ne sert de toute évidence à rien.

Un soir, à Toronto, un homme a fait bien moins pire que ce qu’on a vu à Atlanta samedi soir. Et on l’a envoyé aux oubliettes. Un petit peu de cohérence ferait du bien. À moins évidemment que l’entente de prêt avec Bologne comporte une garantie de minutes jouées pour Breza, ce qui serait honnêtement la seule explication logique de tout ce fiasco dans la gestion des gardiens. Mais peu importe, au foot, il faut gagner et pour gagner, il faut un bon gardien. Montréal n’y échappera pas.

Allez. Petite pause de deux semaines qui fera le plus grand bien à tout le monde. Parce que ça devenait lourd, honnêtement.