New York City-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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Qui est réellement le CF Montréal? C’est la question qu’on se pose depuis deux matchs. Deux matchs où l’équipe offre une prestation atroce avant de reprendre vie et de contrôler partiellement les débats. Après le quasi-naufrage à l’Azteca, Montréal a finalement frappé l’écueil dans un autre stade mythique, le Yankee Stadium. Difficile de gagner un match quand on le commence si mal. Y a-t-il un court-circuit dans l’interrupteur de mise en marche? La flambée du prix de l’essence oblige-t-elle Montréal à économiser l’énergie? Cette équipe en a-t-elle suffisamment sous le capot pour jouer 90 minutes? Parce 15 minutes, aussi bonnes soient-elles, ce n’est pas suffisant. Même si apparemment cette équipe ne joue mal qu’une poignée de minutes par-ci par-là. Un quart d’heure et trois constats.

1) Il faut changer de gardien
Sans surprise, je vous annonce qu’il faut changer de gardien. En fait, je vous le répète depuis les fâcheuses suites d’un Miljevic faisant n’importe dans un mur à Toronto : il faut continuer avec Pantemis. Pantemis a des mains plus sûres, est meilleur techniquement, supérieur dans l’anticipation et plus rapide dans sa prise de décision. Aussi, on ne l’a jamais vu se retrouver à quatre pattes dans sa surface quand l’adversaire menaçait. Et surtout, SURTOUT, il ne joue pas sans raison à 15 mètres de sa ligne quand la pression est forte. Si certains aiment blâmer Wanyama parce qu’il gagne beaucoup d’argent, il faut reconnaître que sur le lob de Santi Rodriguez, la part de responsabilité de Breza s’élève à au moins 95%. Je vous répète depuis la saison dernière que Sebastian Breza joue trop haut sur le terrain. En jouant trop haut, Breza risque, si on lui passe le ballon, de se retrouver trop près trop vite des joueurs adverses qui font le pressing. Et c’est exactement ce qui s’est passé à New York. Breza reçoit le ballon, mais sa mauvaise position trop haut dans la surface lui enlève deux options de passe (à Corbo à droite et à Waterman à gauche). Une mini-hésitation plus tard, il n’a plus le temps de dégager, car trop près du ballon et avec Moralez qui arrive, il n’a plus le temps de se donner de l’espace pour prendre son élan pour dégager, et il ne lui reste donc qu’une passe risquée à Wanyama, laquelle est anticipée par Parks, qui saute sur le dos du milieu de terrain. Wanyama, entouré de piquets portant un maillot noir, envoie un ballon nulle part, Rodriguez récupère, Breza ramasse les pâquerettes à 15 m de sa ligne et le reste, vous le connaissez. Bref, c’était mauvais. Comme beaucoup d’autres choses dans ce match et dans les autres avant celui-ci. Il est temps de changer de gardien.

2) Les changements ont encore payé, mais pas longtemps
Peu importe le nombre de minutes où l’équipe a réellement mal joué selon son entraîneur, Montréal n’était nulle part en première mi-temps. Comme au Mexique quelques jours auparavant. C’est inquiétant. Ce n’est pas normal de devoir attendre entre 45 minutes et une heure avant de voir Montréal commencer à jouer. En fait, il faut attendre les premiers changements. Ici, Mihailovic, Brault-Guillard et Thorkelsson, venus en relève à Zouhir, Johnston et Lappalainen, ont tous trois apporté de bonnes choses et mis l’équipe dans de bonnes dispositions. Mihailovic a dynamisé l’attaque montréalaise, portant pour une rare fois l’équipe sur ses épaules. En début de seconde période, non seulement Montréal allait mieux, mais c’était carrément la meilleure équipe sur le terrain. New York ne suivait plus le rythme, tout fonctionnait pour les hommes de Nancy, puis New York a marqué et Montréal a disparu. Un quart d’heure. C’est tout ce que Montréal aura offert à ses supporters. Mais dans ce quart d’heure là, c’était joli. Montréal malmenait le champion en titre, sur son terrain. Qui est le vrai CF Montréal? Celui qui traîne les pieds ou celui qui met le champion en titre en difficulté? Ces deux personnalités existent, il suffira de trouver le moyen, ou l’homme, pour faire ressortir le bon côté le plus souvent possible.

3) Brault-Guillard mérite une titularisation
La chaise musicale sur l’air de « Promenons-nous dans le couloir droit, tant que ZBG n’y est pas » devrait finir bientôt. Après une performance adéquate en relève à New York, le latéral droit, qui a été très patient cette saison, mérite qu’on lui fasse confiance pour un match complet. Un moment donné, même si les attentes ne sont pas extrêmement élevées, il faut se demander si ZBG va vraiment en fournir moins qu’un Johnston qui apprend le poste ou qu’un Choinière sur une patte. Qui plus est, du côté gauche, c’est encore pire. Cela permettrait donc d’y mettre Choinière à la place d’un Lappalainen limite inutile. Quand Thorkelsson, un défenseur central de formation qui se limite à jouer simple et à faire des passes faciles, a l’air d’un génie dans le couloir gauche, c’est dire si les autres y sont mauvais. Bref, la solution à gauche passe probablement par le couloir droit.

Allez, tout n’est pas noir quand même. Au-delà d’une prestation globale médiocre des Montréalais, il ne faudrait surtout oublier l’essentiel : nous sommes à la mi-mars et Montréal n’ira plus jouer au Yankee Stadium cette saison. Fini le stade de baseball et tout ce qui vient avec. Comme quoi il y a du bon dans toute situation.

Bon, maintenant, retour à la Ligue des champions. Cruz Azul débarque au stade olympique. Il lui faudra au minimum 45 minutes pour apprivoiser le tapis. Espérons donc que Montréal commence le match au coup d’envoi cette fois-ci.