Cruz Azul-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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Ça n’allait pas bien. Ça n’allait vraiment pas bien. Pourtant, au coup de sifflet final, Montréal rentrait à la maison en étant encore largement dans le coup. Il y a de ces matchs qu’on pourrait croire à oublier, mais qui en fait révèlent beaucoup de pistes de solution. Ou parfois, ils illustrent simplement ce qu’il ne faut pas faire. Ce match à l’Azteca en était un. Juste un but encaissé et trois constats.

1) Bassong a raté son match
On sait son entourage susceptible et donc on a cherché longtemps comment aborder le sujet de manière diplomatique. Malheureusement, nous n’avons rien trouvé. Zorhan Bassong a été nul. C’est la seule chose qu’on puisse dire. Pendant 67 minutes, l’ancien Longueuillois était à la fois complètement dépassé défensivement et nulle part balle au pied. Défensivement, face à un Antuna en verve il faut le souligner, son temps de réaction, son positionnement et ses prises de décisions étaient indignes d’une compétition d’un tel niveau. Non seulement Bassong paraissait mal, mais il faisait aussi mal paraître ses coéquipiers. On se demande même si ce n’est pas lui qui a fait bien paraître Antuna, en fait. Bref, Bassong a pris l’eau et a fait couler Waterman avec lui.

2) C’était compliqué pendant une heure
Franchement, même si on savait que ce serait compliqué, on s’attendait à plus de la part des Montréalais. Puis, à la vue du déroulement des opérations, on s’attendait… à la catastrophe. À l’instar de Bassong, Montréal était complètement largué pendant les 60 premières minutes. Incapacité à garder le ballon, défense fébrile et partiellement clownesque, attaquants immobiles et franchement mauvais, le « champion canadien » avait l’air totalement déphasé. Seul Victor Wanyama réussissait ses tours de magie habituels pour se créer de l’espace où il n’y en a pas. Heureusement, les joueurs de Cruz Azul campaient le rôle des méchants dans les films policiers : ça tirait beaucoup sans presque jamais rien toucher.

3) Les changements à la 67e minute ont fait beaucoup de bien
On ne va pas se le cacher, si Montréal a commencé à sortir de la grisaille à l’heure de jeu, c’est quand même la sortie de Torres, Lappalainen et (enfin!) Bassong à la 67e minute qui a permis aux Montréalais de se mettre à jouer. Ça et Cruz Azul qui a subitement arrêté de jouer, sans raison apparente, entre la 60e et la 85e minute. On ne va pas se le cacher, Torres, ce n’est pas ça, et Lappalainen, on se demande encore comment il a réussi à obtenir un contrat de trois ans. C’est bien simple, les deux joueurs étaient un handicap pour le jeu offensif du CF Montréal. Non seulement ils étaient rarement bien placés pour recevoir le ballon (tout comme Mihailovic, d’ailleurs), mais en plus, dès qu’ils touchaient au cuir, c’était pour en faire n’importe quoi, surtout pour le Finlandais, qui a terminé la soirée avec un rutilant 44,4 % de passes réussies. Une fois les boulets sur le banc, on a enfin pu voir Montréal sortir les canons. Ou du moins, les faire rouler en position, mettre la poudre, insérer la mèche puis rentrer au vestiaire.

Wilfried Nancy nous dira encore qu’il fait avec ce qu’il a, avec raison. Oui, il y a des absents. Mais soyons honnêtes. L’allure du match aurait-elle été radicalement différente avec Quioto et Choinière dans le onze? Certes, Lappalainen semble pratiquer une version médiévale peu connue du sport qu’on aime tant alors que Quioto est un natural born leader. Et puis il y a Bassong et sa propre planète, évidemment. Mais au foot, il faut continuellement se renforcer pour demeurer compétitif. Alistair Johnston a une bouille sympathique et Kei Kamara jouit depuis longtemps d’un capital de sympathie assez évident à Montréal. Mais ces deux renforts constituent-ils un mercato digne de ce nom? Combien de temps peut-on continuer avec des imitations de pistons dans un système de jeu qui repose lourdement sur l’apport de ceux-ci? La direction aura sans aucun doute des comptes à rendre un jour ou l’autre en cours de saison.

Mais bref, l’important, c’est que comme les attaquants de Cruz Azul ont saupoudré les tribunes de ballons, Montréal a encore un coup à jouer au match retour. Mais avant ça, il faudra aller faire un tour sur le terrain de baseball de New York samedi après-midi, contre un adversaire qui reposera probablement ses ténors, auteurs d’un fort match contre Comunicaciones mardi soir. Le genre de rendez-vous qui fait vraiment saliver, quoi.