Franchement, c’était décevant. On l’attendait depuis longtemps, on s’était fait des scénarios, et après avoir fait des cauchemars, on avait rêvé. Et puis on y était. Enfin. Mais c’était pas ça. Il manquait un petit truc. Comme des nachos sans salsa ou des céréales sans lait. Ultimement, on s’est rassasié, mais c’était décevant. Il manquait un petit truc. Un détail. Quelque chose qui a fait que l’occasion n’était pas à la hauteur des attentes. Santos Laguna n’était pas là. Pas d’adversaire et trois constats.
1) Le trio de défenseurs a fait du solide travail
La ligne arrière montréalaise, pourtant le point de mire des renforts durant l’intersaison, était la même que l’an dernier. Et ça a bien servi les hommes de Wilfried Nancy. On sentait l’aisance et la confiance d’un trio qui se connaît et se complète fort bien. Ça jouait dans un fauteuil, tisane à la main et couverture sur les jambes. Tranquille. Devant l’inaptitude relative de l’adversaire, Camacho, déjà fort efficace défensivement, s’est même permis quelques prouesses brésiliennes balle au pied pour épater la galerie. À ses côtés, autant Waterman que Miller ont largement fait le boulot, dominant la plupart du temps leurs opposants, malgré quelques erreurs de placement rappelant que la saison en est encore à ses balbutiements. Dans l’ensemble, une bien solide performance du trio défensif qui commence à nous faire nous demander s’il y a réellement de la place pour Johnston à cette position.
2) Montréal a offert une belle performance collective
Pour une rare fois, on a vu l’ensemble des joueurs être au diapason. Parmi les 16 joueurs qui ont foulé le tapis du stade, tous ont fait preuve d’un dévouement total à la cause et ont mis les efforts pour atteindre les objectifs établis. C’est pas compliqué, même Lassi Lappalainen avait pour une rare fois l’air de faire partie de l’équipe. C’est dire à quel point le vestiaire était mobilisé. Engagement, énergie, communication, solidarité, Montréal était premier sur le ballon presque tout le temps et ça faisait plaisir à voir. C’est comme ça qu’il faut jouer. L’idée est désormais de maintenir ce niveau comme norme de base pour tous les matchs, quelle que soit la compétition. Ce sera d’autant plus important quand l’adversaire ne sera pas aussi fantomatique que le visiteur mexicain qui rappelait vaguement Santos Laguna.
3) Koné s’est bien adapté
La surprise du chef était la titularisation d’Ismaël Koné, l’homme dont on avait beaucoup entendu parler, mais qu’on n’avait jamais vu. Et comme on ne l’avait jamais vu, on ne savait pas du tout à quoi s’attendre. Il nous a agréablement surpris. Autant Rida Zouhir au match aller avait déployé un jeu simple et efficace en affichant une confiance qui n’avait pas l’air de celle d’un joueur de 18 ans, autant Koné a fait aussi bien, tout en ajoutant une touche de folie et de créativité qui était la bienvenue. Malgré quelques faux pas et une certaine difficulté sur le plan physique en première mi-temps, le jeune milieu de terrain a gagné en assurance au fil du match, jusqu’à planter l’immensément libérateur troisième but des siens. Belle entrée en matière pour Koné, dont le principal défaut pour le moment est celui de barrer la route à Rida Zouhir, qu’on espérait voir lui aussi gagner des minutes. On en veut plus de ces deux-là.
Allez, on va se le dire, il ne manquait pas que Santos Laguna au stade. Si l’absence d’un adversaire crédible nous a privés du thriller qu’on espérait tant vivre, l’absence des Ultras Montréal a elle aussi créé un énorme vide. S’il y en a qui auraient dû être là pour ce match hautement significatif sur le plan historique, c’est bien la bande de la 132, larguée par le club l’an dernier. On comprend en lisant son communiqué que la décision est celle du groupe. Loin de moi l’idée de critiquer la décision qui a été prise; je ne suis plus dans le groupe, et je ne connais pas suffisamment la situation interne actuelle pour pouvoir dire si leur décision est bonne ou mauvaise. Ceci étant dit, leur absence, et l’absence d’anciens joueurs (hormis pour Eddie Sebrango qui semble pour une raison obscure être leur seul survivant du duel de 2009 aux yeux du club), a fait de ce match retour… un match comme un autre, pas plus significatif qu’un match contre New England un dimanche après-midi de juin. Mais au fond, ce n’est pas grave, puisque Santos Laguna n’était pas vraiment là non plus. Franchement, c’était décevant.
Allez, direction Floride pour la suite du camp… euh… pour le début de la saison de Major League Soccer. Dimanche, Orlando City SC. L’excitation est à son comble. Comme dirait Alex Bunbury : « On y va, Montréal! »