Le camp est amorcé, la Ligue des champions est à nos portes, la saison arrive à grands pas et cela veut donc dire que Viau Park reprend la plume. Et pour ce retour à l’action, quoi de mieux qu’une série de questions sur l’état actuel des choses. Et on ratisse large : recrutement, non-recrutement, les jeunes dans un contexte de CPL et de PLSQ, les attaquants, Mihailovic et Choinière ainsi que l’évaluation du travail d’Olivier Renard. Un programme chargé, mais idéal pour relancer la machine. Et c’est parti!
S’il fallait recruter un seul joueur à quel poste le recruteriez-vous? (@mrfootdefoot)
J’avais, lors du bilan de la saison, établi les besoins en matière d’effectif. J’avais alors écrit qu’en raison du départ de Camacho, il fallait se concentrer sur l’embauche d’un défenseur central du même niveau. J’avais aussi mentionné l’importance d’un box-to-box avec un fort volume de jeu. En troisième lieu, j’avais parlé des latéraux. Jusqu’à présent seul un latéral droit pressenti comme défenseur central est arrivé en la personne d’Alistair Johnston. S’il s’agit d’une belle prise, on ne sait toutefois toujours pas comment Wilfried Nancy compte l’utiliser. On ne peut prétendre qu’il remplacera l’apport de Camacho. Par contre, il est envisageable qu’il remplace, à terme, Zachary Brault-Guillard. Cela nous laisse donc sensiblement avec les mêmes questionnements qu’il y a quelques semaines. S’il fallait choisir un seul recrutement, je serais tenté de recruter un box-to-box de bon niveau. Je suis de ceux (voire le seul) qui pensent que Waterman peut faire du bon boulot en défense centrale. Un box-to-box aurait l’avantage d’asseoir la possession et de fluidifier le jeu vers l’avant. Un vrai relayeur, quoi.
Ce n’est pas la première fois qu’IMFC prône la continuité après une saison semi pas pire. À chaque fois, ce fut catastrophique. L’histoire va-t-elle se répéter? (@jfcuillerier)
Peut-être. Sauf évidemment si des renforts arrivent d’ici le début de la saison. Chose certaine, deux recrutements, à la même position en plus, c’est très peu. Cela laisse donc présager qu’Olivier Renard n’a pas dit son dernier mot. Ceci étant dit, la continuité n’est pas une mauvaise chose, pour autant qu’on s’en aille dans la bonne direction. Dans le passé, le club prônait la continuité avec des joueurs expérimentés qui, en somme, ne faisaient que vieillir d’un an d’une saison à l’autre. Aujourd’hui, le contexte est différent, car l’effectif, nettement plus jeune, arrive avec une année d’expérience de plus dans les jambes, ce qui n’est pas négligeable. Même chose pour Wilfried Nancy, qui ne l’oublions pas était une verte recrue en 2021. Les principes sont installés, les joueurs sont plus expérimentés, les plus jeunes sont prêts à prendre leur place, bref, l’atmosphère est à la progression. C’est nettement mieux que ce que nous avons vécu dans le passé, alors qu’on faisait plutôt dans le « on prend les mêmes et on recommence » tandis que les adversaires se renforçaient. Mais il faudra quand même songer à ajouter des éléments pour mieux faire tourner la machine. Et pas nécessairement des « gros noms ».
Quels jeunes joueurs est-il utile de garder en équipe première? Lesquels profiteraient d’un prêt en CanPL? Lesquels pourront progresser en PLSQ? (@jf_senechal)
Difficile à dire puisqu’on n’a pratiquement pas vu les (très) jeunes jouer. Pour répondre à la question, la logique dicterait de garder ceux qui ont fait leurs preuves en Canadian Premier League (Yao, Sirois, Rea), et d’envoyer les jeunes les plus prometteurs, mais sans expérience (Zouhir notamment) dans le championnat national. La PLSQ semble tout indiquée pour les plus verts du lot. À terme, la PLSQ et la CPL pourraient (devraient) faire partie du cycle de post-formation de l’Académie, comme des paliers à franchir.
Est-ce qu’il nous manque toujours un buteur? Toye et Quioto sont-ils suffisants? Est-ce que Djordje peut encore s’améliorer comparativement à l’an passé? Est-ce que le club devrait utiliser Choinière à sa position de formation? (@GrumpyoldmanMTL)
Beaucoup de questionnements auxquels on peut répondre par oui. Alors, oui, il manque un buteur. De toute évidence, la fragilité de Toye, l’incertitude de Johnsen, les aléas physiques de Quioto qui ne rajeunit pas et la jeunesse de Sunusi Ibrahim sont autant de points d’interrogation qui planent au-dessus du secteur offensif montréalais. Or, oui, Toye et Quioto sont suffisants. Quand ils sont là. Les deux ont prouvé leur valeur et leur productivité, mais on peut prévoir qu’ils seront indisponibles, peut-être même en même temps, à l’un ou l’autre moment de la saison. Et donc, dans un tel contexte, difficile de recruter une grosse pointure, puisque ça fera trop de monde devant si tout le monde est en santé. Une solution serait un recrutement d’un jeune joueur prometteur d’un niveau inférieur, par exemple Woobens Pacius, du Forge FC (oui, je sais, il vient de prolonger au Forge, mais la même situation n’avait pas empêché ce club d’envoyer Tristan Borges en Belgique). Cela permettrait à Wilfried Nancy de compter sur un jeune attaquant talentueux qui devrait toutefois se faire les dents au niveau MLS. Peu de risques, beaucoup de potentiel. En ce qui concerne Djordje Mihailovic, oui, il y a évidemment place à l’amélioration. Le jeune milieu de terrain américain devrait idéalement se faire poser une paire d’épaules grand format sur laquelle déposer son équipe pour l’emmener avec lui ailleurs, plus haut, plus loin. C’était le principal défaut de Mihailovic en 2021 : son incapacité à faire basculer un match. Mihailovic n’est pas un « game changer », mais il pourrait et doit le devenir. Tout est une question d’attitude. Et pour terminer, oui, Mathieu Choinière devrait jouer à sa position de formation. Cela impliquerait l’embauche d’un latéral gauche, une nécessité selon moi, en plus de donner à Nancy une option de box-to-box intéressante.
J’ai parfois l’impression que Renard a un passe-droit sur ses mauvais coups (exemple Johnsen) dû à quelques bons coups (Miller, Mihailovic). Est-ce qu’on voit un peu trop son travail avec des lunettes roses, surtout du côté recrutement international? (@Meroy22)
Question fort intéressante. À son arrivée, Olivier Renard parlait de « deux mercatos » avant de voir les fruits de son travail. Par conséquent, la saison 2021 aurait dû nous apporter des oranges. Au final, on en a eu, des oranges, mais elles goûtaient exactement la même chose que les citrons des années passées. Si l’on peut voir une progression dans les idées et les principes, on ne peut aussi que constater que Club de foot ou Impact, Montréal finit pas mal toujours au même endroit au classement. La pression commence donc à monter pour le directeur sportif belge qui, s’il a réussi quelques bons coups (Binks, Wanyama, Mihailovic, Miller, Toye) a aussi donné quelques coups d’épée dans l’eau (Saba, Johnsen, Kizza, un contrat complètement débile à Lappalainen). Bref, nous voilà à l’aube de la saison 2022, saison charnière pour la cote de popularité d’Olivier Renard. Il va falloir commencer à nous donner du concret, du solide, de la certitude, monsieur Renard.
Voilà qui conclut cette remise en forme en vue de la saison 2022. Merci à toutes les personnes qui ont pris le temps d’envoyer des questions. Bonne saison à toutes et à tous!