Je ne sais pas si le temps de compter est arrivé, mais une chose est sûre, au moment de faire le bilan, il est bien possible qu’on regarde ce match en concluant que c’est celui-là qui a fait la différence. Car le CF Montréal tenait les rênes, suivait le chemin et aurait normalement dû arriver à l’heure à la maison. Seulement voilà, deux nids de poule consécutifs ont fait craquer une des roues du chariot, qu’il a fallu rafistoler avec les moyens du bord. Ah, si on avait gardé les yeux sur la route… Deux points perdus et trois constats.
1) Choinière devient de plus en plus un latéral
Mathieu Choinière avait offert quelques performances intéressantes depuis le début de la saison, mais son jeu sentait encore beaucoup l’apprentissage du poste. Contre Philadelphie, il avait reçu la directive de jouer plus haut, et on dirait qu’avec cet ordre est arrivée une nouvelle confiance, celle de déborder, celle de provoquer, celle d’en mettre plein les bras du défenseur adverse. Bref, contre Philadelphie, en première mi-temps surtout, Mathieu Choinière s’est comporté comme un véritable latéral moderne et ce n’est pas un hasard s’il s’est retrouvé dans la majorité des bons coups. À répéter. Encore. Et encore. Et pendant 90 minutes autant que possible.
2) Miljevic a un sacré défaut
On attendait avec impatience d’en voir un peu plus de la nouvelle recrue d’Olivier Renard. Mais contre Philadelphie, si on a pu voir l’ancien d’Argentinos Juniors apporter du rythme et de la percussion dans le camp adverse, on a surtout pu constater son principal défaut : il joue à la même position que Mihailovic. En plaçant Miljevic à la place de Mihailovic, Nancy a du même coup poussé son meilleur passeur devant, dans un rôle d’attaquant-mais-pas-vraiment qui ne lui sied pas particulièrement. C’est un sérieux casse-tête qui se dessine pour Wilfried Nancy s’il désire, ce qu’on devine, donner plus de temps de jeu au nouvel arrivant. D’un côté, on a un gars qui peut casser la défense et faire la différence, de l’autre l’homme par lequel tout le jeu montréalais passe. Décisions, décisions. Et quand je dis décisions, cela n’inclut évidemment pas celle de laisser Mihailovic sur le banc. Il faudra improviser.
3) On a revu notre bon vieux Samuel Piette
Ah! Enfin! Ça faisait un petit moment qu’on ne l’avait pas vu, mais le Samuel Piette qu’on a appris à aimer était enfin de retour parmi nous. Maître du milieu de terrain, le Québécois a multiplié les bonnes interventions pour casser le jeu adverse et freiner continuellement les élans philadelphiens. Tel un ogre, il avalait les ballons. Tous les ballons. En fait, Piette a terminé la rencontre avec 15 récupérations. C’est une évidence, les joueurs de l’Union en ont fait des cauchemars toute la nuit après le match. Pour moi, c’était lui, l’homme du match du côté montréalais. Ceci dit, la bonne forme de Maciel, lui aussi très présent pour mettre des bâtons dans les roues de l’adversaire (10 récupérations et 4 interceptions!), n’est pas étrangère à la performance de Piette. Cette paire fonctionnait fort bien et c’était franchement intéressant à voir. En tout cas, moi, j’ai beaucoup aimé ce que j’ai vu et vous savez à quel point je suis vendu à la cause de Victor Wanyama (quel homme!).
Ah oui, on m’a demandé de vous dire que ce n’était pas de la faute de Pantemis. Et ce n’est pas faux. Sur les deux buts, le pauvre se retrouve devant le pire scénario possible pour un gardien : un foutu ballon que 47 joueurs devraient toucher, mais qui continue sa course sans être le moindrement effleuré et qui, malheureusement, est cadré au pire endroit possible. Bref, c’était le cauchemar. Deux fois. Peu importe, on tourne la page et on continue. Faudra juste demander aux défenseurs de songer à jouer le ballon. Surtout dans une situation comme celle du but de Wagner. « METS LE PIED », criait toujours un de mes entraîneurs à mes défenseurs. C’est un peu la base, quoi. Kick la balle, Kamal.
Où en sommes-nous? Ah oui. Une chance que Sunusi était réveillé, parce qu’on se retrouve maintenant avec le New York Pas de Stade et le New York Pas à New York à un petit point derrière. Plus il fait froid, plus il fait chaud. La suite, là où il fait chaud, chez les mauves d’Orlando, mercredi. En espérant que ça ne jette pas un froid…