Première édition des trois questions en plus d’un mois, et les questions étaient variées et fort intéressantes. Mais une fois celles-ci passées au tamis, nous avons retenu trois sujets d’intérêt : l’ascension de Waterman, les succès potentiels du club et la descente aux enfers de la section 132. Et bien entendu, le troisième sujet a fait couler un peu plus d’encre que d’ordinaire…
Van Halst for Dir Sport & EChenoix for Rel Supps [Quel nom!] (@sockmonkey62)
Est-ce que les performances récentes de Waterman te « surprennent » et est-ce que ses qualités sont suffisantes pour réduire la pression niveau recrutement au poste de DC (surtout avec la situation de Camacho)?
L’intrigant Joel Waterman est sur une lancée depuis quelques matchs. Le défenseur canadien fait son boulot, pas toujours avec éclat, mais généralement suffisamment bien pour ne pas qu’on le pointe du doigt. Plus tôt cette saison, c’était difficile pour l’ancien du Cavalry et on se demandait par moments si le rythme MLS n’était pas trop soutenu pour lui. Et la réponse est non. Est-ce surprenant? Oui et non. On le savait capable de donner un rendement satisfaisant, mais son gros problème était l’impossibilité d’enchaîner les minutes. Et maintenant qu’il le fait, Waterman se met en évidence tandis que Miller, étincelant en début de saison, semble avoir perdu un peu de sa superbe. Effectivement, la pression de recruter n’est plus la même depuis le regain de Waterman, mais la défense centrale demeure tout de même le point de mire du mercato hivernal, puisque le contrat de Camacho prendra fin au terme de la saison. Décisions, décisions.
MR footdefoot (@mrfootdefoot)
Quelles sont pour vous les trois personnes clés de la réussite du club? (à choisir parmi les dirigeants , joueurs, coachs…)
La question est un peu floue et j’ai donc décidé de l’aborder d’un point de vue avenir. Et donc pour réussir dans l’avenir, le club devra compter sur Olivier Renard, naturellement, qui espérons-le pourra continuer le boulot amorcé cette saison. 2022 devrait porter encore plus la marque Renard, mais cette fois, on s’attend à un recrutement moins expérimental, axé sur de réels renforts pour combler les lacunes. Au minimum en milieu de terrain. Sur le terrain, il me semble évident que le succès dépend d’un Romell Quioto en forme et en santé. L’équipe n’est simplement pas la même quand il n’est pas là, et son apport semble aussi positif sur le terrain qu’en dehors. C’est l’homme de la situation pour transporter l’équipe vers de nouveaux sommets. Mais il doit jouer. Du côté des dirigeants… euh… non. Limitons-nous au sportif pour répondre à cette question. Évidemment, la troisième facette du succès futur est Wilfried Nancy. L’entraîneur connaît une bonne saison, quoiqu’il soit loin de mériter un trophée comme le réclament certains supporters un tantinet trop enthousiastes. Nancy devra toutefois passer un cap en faisant preuve de plus d’initiative, surtout dans les moments creux. S’il est important de ne pas tout chambouler aux deux semaines, il est toutefois recommandable de varier un peu la présentation. Autrement, on peut rapidement tomber dans un pattern facile à déchiffrer pour les adversaires, comme ce fut le cas récemment. Comme on dit, faut pitcher des curves parfois, Willy.
Amine Sabri (@aminesabri514)
Est ce que les derniers événements au match de LAFC vs LA Galaxy auront selon toi un impact sur la réouverture de la section 132 dès le match du 16 octobre, 1er match ou la capacité de 100% va être autorisée? Et si oui comment réparer les pots cassés entre les deux parties?
Pour commencer, je crois qu’il n’est absolument pas question de rouvrir la 132 dès le 16 octobre. En fait, c’est pour moi évident que la section ne rouvrira pas cette saison. Ensuite, il ne faut jamais que les fâcheux événements se produisant ailleurs et qui ne concernent nullement Montréal influencent le traitement réservé aux supporters montréalais par la direction du club. Si des leçons doivent être tirées de ces incidents pour éventuellement mener à des mesures devant être appliquées partout dans la ligue, soit. Mais jamais il ne faut mettre tous les supporters dans le même panier. Et tant qu’à regarder du côté de LA, pourquoi ne pas plutôt prendre un instant pour apprécier l’atmosphère amenée par les supporters actifs des deux clans au lieu de s’attarder encore une fois à des problèmes causés par une poignée de personnes? Ceci étant dit, la MLS veut le beurre et l’argent du beurre, mais à moins de produire le beurre soit même, on sait tous que c’est impossible. Faites l’exercice suivant : tentez de trouver une rivalité, au foot, qui ne vient pas de facto avec des débordements chez les supporters (et ici, on ne parle pas nécessairement d’envahissements de terrain et de jets de bouteilles). La MLS pousse les rivalités, avec la semaine de rivalités, avec des vidéos alléchantes pour montrer l’intensité d’un Portland-Seattle ou mettre en opposition les clans qui s’affrontent. Et ce n’est pas un phénomène nouveau. Le jour de l’annonce de l’entrée de Montréal en MLS, Don Garber a été présenté aux méchants ultras par Joey Saputo lui-même. La seule chose qu’il leur a demandée? « Combien de personnes vous pensez être capables d’amener à Toronto? » Et à la réponse, après avoir grimacé, il a rétorqué : « Il en faut beaucoup plus que ça. » Bref, les rivalités on en veut, on en demande, on en fait la promotion et on n’en a jamais assez. Par contre, derrière, on encadre très mal les supporters adverses et on s’offusque quand ça se tape dessus. S’il existe bel et bien des règles à suivre, dans tous les stades et même en dehors, pour encadrer les supporters adverses, c’est parce qu’on reconnaît qu’il existe un risque. Pourquoi alors, il y a quelques semaines, les supporters torontois sont-ils arrivés dans un stationnement reconnu comme lieu de rassemblement des supporters actifs montréalais avant les matchs? Il y a eu manquement, tout comme il y a eu de toute évidence un gros manquement à la sortie du derby de Los Angeles. Alors, que faut-il pour réparer les pots cassés? Déjà, une grosse dose d’hypocrisie en moins de la part des dirigeants, de toute évidence. Ah? Vous croyiez que j’allais m’arrêter là? C’est mal me connaître. Du côté du Kop, il est plus que temps d’arrêter de faire n’importe quoi et de gagner en maturité. La fréquentation de la section 132 a cessé de croître (pour ne pas dire qu’elle a régressé) il y a plusieurs années, et il est plus que temps que ses responsables se remettent à réfléchir à des stratégies pour assurer sa croissance et sa pérennité, quitte à laisser tomber quelques vieux réflexes qui ont prouvé à maintes reprises qu’ils ne menaient à rien. Bref, d’un côté comme de l’autre, ça prend plus de réflexion et, surtout, d’introspection. Assumez vos responsabilités, les amis.
Ah oui! J’oubliais. Vous étiez nombreux à demander qui devrait remplacer Quioto durant sa blessure. Franchement, personne ne se démarque, mais je demeure convaincu que Bjorn Johnsen amène beaucoup de bonnes choses dans son jeu sans le ballon. C’est mieux que rien.
Pas de match ce week-end. On se referait peut-être bien trois petites questions la semaine prochaine, non?