Montréal-New England : Trois constats sur le CF Montréal

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Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’il n’y a pas eu de conte de fées au stade Saputo lors du match contre New England. Non, le petit paysan n’est pas venu à bout du géant. Non, les villageois ne se sont pas rangés massivement derrière leur sauveur pour le porter au triomphe. Non, la princesse n’a pas embrassé le fils de fermier au cœur pur qui s’était subitement transformé en héros. Ben non. Le géant est venu, a tout piétiné, puis a brûlé ce qui tenait encore debout. Simple, efficace, clinique. Quatre buts contre et trois constats.

1) Ça manquait de villageois
Oui, d’accord, c’était mercredi soir. Les enfants, l’école, tout ça. Ok. Mais en contrepartie, il y a aussi la sacro-sainte course aux séries et le leader de la ligue et ses spectaculaires artificiers. Et pourtant, il n’y avait personne, on entendait voler une mouche (ou crier Buchanan chaque fois qu’il se faisait tacler) et une poignée d’irréductibles tentait tant bien que mal de chanter plus fort que le vacarme des tambours sur lesquels certains d’eux tapaient. Bref, on se serait cru à Claude-Robillard en 2006. Je ne suis pas un expert du marketing et des affaires, mais ça ne me semble pas être très encourageant comme situation.

2) Le géant était beaucoup trop fort
Même si on a voulu nous faire croire après le match que ça avait bien commencé (vu de Pluton avec des jumelles, peut-être, à la limite), New England a mis d’emblée son poing sur la table. Montréal était débordé, à gauche, à droite, au milieu. Il y avait des joueurs du club américain partout dans la surface, comme s’ils étaient 13 sur le terrain. Ça a plié, ça a craqué, New England a levé le pied une fois la situation sous contrôle. Tranquille. Un géant, c’est ça. Il vient, te piétine, te pique ton or et rentre chez lui.

3) Il va falloir reconstruire rapidement
Maintenant que le géant a tout foutu par terre, il va falloir vite reconstruire, parce que se profilent à l’horizon des hordes d’envahisseurs venus du sud. Et la reconstruction devrait commencer par le mur d’enceinte, complètement décimé lors du dernier combat. L’éclaireur Bassong à la faute par deux fois mériterait un petit tour au cachot pour haute trahison. À l’opposé des lignes défensives du village, Choinière, plus occupé à enguirlander Quioto qu’à lui envoyer le ballon proprement, pourrait aussi profiter d’une petite mise au point. En fait, défensivement, c’était mou un peu partout, hormis, étrangement, chez Waterman, qui plusieurs fois a su apporter au bon moment l’eau nécessaire pour éteindre les feux. Ce mur d’enceinte sera la clé de l’énigme pour battre les envahisseurs annoncés, car offensivement, on sait qu’on fait avec ce qu’on a, en attendant que le maître-armurier reçoive sa nouvelle commande d’épées et de fléaux.

Parlant de fléaux, il faut vraiment ajouter du piquant dans l’entrejeu montréalais. Ça ne marche plus. Si Torres a décoché la seule flèche qui a atteint le géant, la plupart du temps, il semblait plutôt jouer un solo de bérimbau avec son arc au lieu de s’en servir efficacement. Mais il n’est pas le seul fautif. Dans l’ensemble, pour repousser un géant, il faut que chacun y mette du sien et de l’énergie et qu’on agisse avec coordination. Malheureusement, trop souvent les soldats du village étaient trop passifs, attentistes, individualistes, vachement bovins, même. Oui, comme des génisses, dans un pré, qui regardent passer le train. Et on n’a jamais vu de vaches aller à la guerre, c’est certain.

Allez, tous aux postes de combat, l’envahisseur devrait arriver aux portes du village samedi soir.