Columbus-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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Pas assez de verticalité. Trop de verticalité. Les semaines se suivent, mais ne se ressemblent pas pour Wilfried Nancy. Pourtant, la finalité est la même : son équipe peine à faire bouger un bloc bas. À Columbus, c’était encore une fois pénible pour le CF Montréal, qui, malgré un prétendu surplus de verticalité, ne trouvait pas ses attaquants. Le mot commence à se passer dans la ligue, et c’est inquiétant pour la suite. Deux erreurs coûteuses et trois constats.

1) Les latéraux, ça ne marchait pas
Mathieu Choinière avait eu congé mercredi dernier face à Halifax tandis que Zachary Brault-Guillard prenait place sur le banc. On s’attendait donc à ce que les deux jeunes latéraux, reposés, soient dans de bonnes dispositions à leur première visite au nouveau et bien joli stade du Crew. Il n’en fut toutefois rien. Fantomatiques lors du premier engagement, les deux n’ont pas créé bien plus d’étincelles en seconde mi-temps. Si Brault-Guillard est tout de même parvenu à bien s’impliquer dans le jeu sur la fin, de l’autre côté, Choinière a été supplanté par Bassong, bien en vue après sa montée au jeu. On vous l’a déjà expliqué, le système privilégié par Wilfried Nancy nécessite un apport soutenu des latéraux. Quand l’un des deux ne tourne pas rond, on peut toujours s’arranger, mais quand c’est un match difficile pour les deux, ça devient vite compliqué pour Montréal. On l’a vu à Halifax comme on l’a vu à Columbus.

2) Pantemis a encore une fois été bon
Il y a peu, j’avais dit que Pantemis avait raflé la mise concernant le poste de gardien titulaire. Quelques personnes m’ont fait part de leurs doutes. Je n’ai pas insisté. Ce n’est pas à moi de vous convaincre. C’est à James Pantemis que ça revient. Et à Columbus, Pantemis a remis une excellente copie, ponctuée de quelques arrêts difficiles, mais bien exécutés, notamment sur la puissante frappe tombante de Zelarayan en seconde mi-temps. Pantemis est de plus en plus solide et rassurant, et les doutes qui planaient à chacune de ses présences dans le passé sont pratiquement tous dissipés. S’il y en a un qui a mis en application le nouveau slogan du club, c’est bien son gardien. Droit devant, on ne regarde pas en arrière, on saisit l’occasion et on avance.

3) Montréal penche beaucoup trop à gauche
On l’avait vu aussi à Halifax, alors sans Mihailovic, mais le jeu de Montréal penche beaucoup trop à gauche. C’est sûr que dans l’état actuel des choses, avec un Mihailovic qui se révèle à gauche et un Torres presque à l’arrêt à droite, cela s’explique. Malheureusement, avec la longue disette de Torres, passer par la gauche est devenu un réflexe. Dès que les défenseurs ont le ballon, ça regarde continuellement du même côté. Quand on passe à droite, c’est dans l’espoir de faire bouger le bloc adverse afin de… repasser à gauche. Or, quand ça ne va pas, comme contre Nashville, comme en première mi-temps contre Chicago et comme à Columbus, il faut sortir de ce moule, cesser de chercher à tout prix Mihailovic et privilégier la recherche des espaces, où qu’ils soient et peu importe qui les occupe. Mihailovic n’est pas complètement inapte, il saura bien finir par trouver le moyen de contribuer. D’ailleurs, plus tôt cette saison, il arpentait toute la largeur du terrain, ce qu’on ne le voit plus vraiment faire désormais. Peut-être que la clé est là. Il faut rééquilibrer le jeu, le ramener à ce qu’il était en début de saison, veiller à ce que le ballon et la menace puissent venir de partout. Bref, il faut varier, car pour le moment, c’est trop simple pour les adversaires.

Tout ceci est bien beau, et on pourrait parler pendant des heures de quoi faire, de comment le faire et avec qui, mais il reste que samedi, à Columbus, l’exécution technique faisait défaut. Difficile de générer quoi que ce soit quand les passes imprécises (voire en touche) sont légion. Difficile aussi d’espérer un résultat quand on perd bêtement le ballon et qu’on défend mollement après. Et sur les deux buts de Zardes, ça ne défendait même pas mollement. Ça ne défendait pas, point. À ce niveau, ça ne pardonne pas, naturellement.

Retour à la maison pour affronter le Godzilla de 2021, New England, mercredi soir.