Aaaah, enfin, le championnat qui n’en est pas un était de retour après une pause d’une saison! Quel plaisir de retrouver la coupe et ses doubles standards. Sur le terrain d’Halifax, ça a longtemps été difficile, même si ça n’aurait pas dû l’être et on s’est longtemps enfoncé dans le cliché des matchs de coupe piégeux avant de finalement voir la lumière au bout du tunnel, lumière apportée par l’homme qui ne connaissait rien d’autre que le tunnel depuis un bon bout de temps en plus. Beau moment. Une place en demi-finale et trois constats.
1) Ça a été compliqué pour rien
La Coupe, à Montréal, c’est aussi l’occasion pour l’entraîneur de dire des choses et de faire le contraire tout de suite après. Et Wilfried Nancy n’a pas échappé à cette longue tradition du club en expliquant à tout le monde que les matchs de coupe, c’est toujours difficile, qu’il faut faire attention contre les « petits » et, bien entendu, que le chemin vers la ligue des champions était une priorité, que ça les tenait à cœur et tout ça. Évidemment, derrière, il plaçait des joueurs en manque de minutes ou qui n’avaient pas joué depuis un siècle à des postes clés de son onze de départ, pour ensuite voir son équipe jouer en marchant et peiner à trouver des solutions pendant la majorité du match, contre un adversaire qui n’avait pourtant de toute évidence pas le niveau pour espérer sortir vivant de ce duel. Bref, ça a été compliqué pour rien, principalement parce qu’on a traité l’entrée en scène dans cette compétition « super importante » pour tout le monde comme un match de l’équipe réserve. Au final, Montréal s’est qualifié, mais était surtout à quelques minutes d’un duel de tirs au but, qui aurait pu évidemment se solder par une amère élimination. Mais ce n’est pas grave, on a l’habitude, ils nous font le coup chaque année. C’est super important… de dire que c’est super important.
2) Ballou is (not) back (yet)
Quel plaisir ce fut de revoir enfin Ballou Tabla sur le terrain en match officiel. Et quel plaisir ce fut de le voir planter non pas un, mais deux jolis buts pour assurer la qualification pour le tour suivant. Il n’y a pas de joueur qui mérite plus un tel sort que Ballou, lui qui a connu de longs mois (pour ne pas dire de longues années) de calvaire. Mais attention, ça ne veut pas dire pour autant que tout est réglé pour le jeune prodige québécois. Marquer deux fois contre une équipe nettement inférieure, mais aussi et surtout en manque de carburant après avoir passé tout le match à défendre, ça ne veut au fond pas dire grand-chose. Ballou a marqué deux gros buts et il faut certainement s’en réjouir. Mais l’ascension pour atteindre le plateau MLS ne fait que commencer.
3) Miljevic est loin d’être prêt
Parlant d’ascension pour atteindre le plateau MLS, on a pu voir pour la première fois Matko Miljevic en action. Et c’était compliqué. Bien que ce soit parfaitement normal puisque le nouvel Argentin du groupe n’avait pas joué depuis fort longtemps, on aurait pu tout de même croire que ses récentes minutes en équipe réserve lui auraient permis de durer plus d’une mi-temps. Malheureusement, les jambes n’y étaient pas, et son manque d’explosivité était criant, tout comme ses premières touches approximatives (notamment sur son but) et sa lenteur dans la prise de décisions. Rassurez-vous, ce n’est pas là une critique des qualités du joueur, loin de là. En fait, nous n’avons pas vraiment pu voir le joueur en action, seulement quelques images en rafale de ce qu’il pourrait apporter, comme sa belle exécution sur la phase se terminant par son tir sur le poteau. Bref, il reste encore beaucoup de travail à faire pour Miljevic avant d’être une force en présence dans l’équipe de Wilfried Nancy. Ce recrutement avait toutes les allures d’un renfort pour 2022, et vu l’état des choses à la fin du mois de septembre, on ne peut que conclure que Miljevic ne se révélera effectivement que l’an prochain.
Mais l’important c’est que la coupe est enfin de retour. Or, il faudra maintenant que les bottines suivent les babines au prochain tour, car le Forge FC, ce n’est pas les Wanderers, loin de là. On parle ici d’une équipe qui joue les premiers rôles depuis le début de son existence et qui accumule les kilomètres en compétitions continentales depuis trois ans. Le noyau est soudé et talentueux, et en a vu d’autres que le CF Montréal. Bref, si c’est si important que ça, la coupe, c’est à partir de maintenant que les expériences doivent se terminer, car ça ne passera tout simplement pas contre Hamilton avec deux latéraux qui n’ont joué qu’une poignée de minutes cette saison, un nouveau sans club depuis des lustres dans un poste offensif clé et cinq tirs cadrés (sur 21!). Il faudra sortir les canons.
Prochain arrêt, samedi soir à Columbus.