La victoire face à Toronto ne vous a pas empêché de vous poser des questions. Cette semaine, on ratisse large avec le sempiternel débat du troisième homme au milieu, l’intégration des jeunes (parce qu’il faudra bien y songer un jour) et, bien évidemment, la prestation de Bjorn Johnsen, l’homme qui semble obséder les supporters ces jours-ci.
Hu (@HubVLNV)
Crois-tu que Piette est la meilleure option pour Nancy comme troisième joueur au milieu? Crois-tu qu’il pourrait jouer plus haut sur le terrain comme il l’a fait après le rouge vendredi passé?
La réponse est assez évidente pour ceux qui lisent mes chroniques assidûment. Piette et Wanyama, ce n’est pas toujours un heureux mélange. Quant aux capacités offensives de Piette, on les sait limitées. D’accord, avant l’entrée en scène de Quioto, Piette était probablement le Montréalais qui s’était le plus mis en évidence dans le tiers offensif face à Toronto. Toutefois, et l’échantillon est large puisqu’il a joué en huit pendant une bonne partie de la saison 2020, Samuel Piette ne semble pas taillé pour ce rôle. Si son enthousiasme et son envie peuvent parfois lui permettre de se mettre en évidence, comme vendredi dernier, le jeu offensif dans le dernier tiers demeure quand même contre nature pour le milieu défensif québécois.
Emil Archambault (@EmilArchambault)
Est-ce qu’il y a moyen d’intégrer les (très) jeunes sur la fin de saison (Zouhir, Koné, même Ibrahim, voire Bayiha et Kizza), ou est-ce que le CF Montréal se doit maintenant de mettre à peu près le meilleur XI/16 (avec remplaçants) disponible à chaque match?
Il faudrait poser la question à Wilfried Nancy et Olivier Renard. Quels sont les objectifs sportifs cette saison? En début d’année, on ne semblait pas en avoir et la saison 2021 s’annonçait comme un laboratoire en plein air permettant de tester les sujets dans leur environnement naturel. Dans cette optique, doit-on risquer de sacrifier une possible participation aux séries éliminatoires dans le but d’assurer la post-formation des jeunes? Et si on les forme, c’est pour jouer où? Les postes semblent relativement bien comblés, hormis peut-être pour le troisième homme au milieu, d’où on a dégagé Sejdic parce qu’on voulait supposément favoriser un jeune… Globalement, il est peu probable de voir Zouhir et Koné faire autre chose que grappiller quelques minutes en fin de match ici et là. Pour les autres, comme Ibrahim, Bayiha et Kizza, ils sont sujets à la compétition interne et n’ont pas pour le moment pu gagner leur poste. Le fait est que la saison 2021 servait à jeter les bases. Les bases sont jetées et les séries éliminatoires sont clairement accessibles. On peut difficilement reculer à ce stade de la saison. Qui plus est, l’équipe U23 commence à tourner et pourrait possiblement voir de plus en plus d’action prochainement. Pour le moment, la solution pour les (très) jeunes se trouve là.
Meroy (@Meroy22)
Qu’est-ce que tu as pensé de la performance de Johnsen? Les supporters ont la gâchette facile sur la critique, c’est exagéré ou justifié dans son cas?
Sanna Nyassi, Andrew Wenger, Calum Mallace, Jack McInerney, Harry Shipp, Dominic Oduro, Matteo Mancosu, Ken Krolicki, Maxi Urruti, Rudy Camacho et bien d’autres. Depuis que Montréal est en Major League Soccer, les supporters ont toujours eu leur souffre-douleur. Parfois temporairement, parfois pour toujours, certains joueurs ont été marqués au fer rouge par les commentaires désobligeants des supporters, mais aussi parfois des gens des médias. C’est au tour de Bjorn Johnsen. Avant qu’on ne me fasse encore une fois dire des choses que je ne dis pas, soyons clairs : le rendement de Johnsen est insuffisant. L’homme peine à trouver ses marques et sa place dans le casse-tête montréalais. Mais trouve-t-il aussi sa place en dehors du terrain? La vie nord-américaine est-elle faite pour lui? Sa femme est-elle heureuse à Montréal après avoir vécu quelques mois en Floride? Son rôle de nouveau papa a-t-il été difficile à apprivoiser? Parce que le foot, c’est aussi ça. Parfois, on peut tenir un joueur de qualité, mais son adaptation se passe mal. Bjorn Johnsen est un joueur intelligent. Si les espaces créés pour ses coéquipiers étaient une statistique reconnue, Johnsen serait probablement bien placé au classement. Vendredi, contre Toronto, on l’a vu nombre de fois attirer les défenseurs pour libérer ses coéquipiers. Cela a notamment mené à une reprise de la tête complètement ratée de Mihailovic. Évidemment, un attaquant ne bâtit pas une carrière avec son jeu sans le ballon. Bref, Johnsen n’offre pas un rendement satisfaisant. Mais ça ne veut pas dire que tout ce qu’il fait sur le terrain est mauvais. Pour l’instant, c’est difficile, et Montréal n’en a pas pour son argent. Ce n’est toutefois pas une raison pour déverser son fiel sur un type qui offre un effort honnête chaque fois qu’on lui demande de monter sur le terrain et qui ne fait jamais la moue quand on lui demande d’en sortir. Ça ne marche pas pour lui en ce moment, et ça pourrait être dû à 400 raisons dont nous ne savons rien. Relaxez un peu.
Ceci conclut une autre édition des trois questions. Merci à tous ceux qui ont participé en m’envoyant des questions. L’équipe est en pause jusqu’au 11 septembre. Profitons du moment pour nous aérer l’esprit, en faisant un peu de randonnée ou toute autre activité qui nous permettra de nous détendre. Relaxez un peu, je vous dis.