Publié par Quelle soirée étrange nous avons vécue au stade Saputo. Malgré un adversaire qui n’avait plus que la gloire du passé pour épater la galerie, le CF Montréal n’est jamais vraiment parvenu à enclencher la seconde vitesse et à se mettre à l’abri. C’est plutôt en marche arrière que la bande de Wilfried Nancy a fonctionné après avoir pris les devants 2-0. Atlanta n’en demandait pas tant et a su profiter des miettes qu’on lui a accordées, tout ça dans une ambiance bizarroïde. Un penalty généreux, trois constats.
1) Torres s’installe en chef d’orchestre de l’attaque montréalaise
Contre Atlanta, on a pu voir Joaquin Torres prendre de plus en plus de place sur le terrain du stade Saputo. Alors qu’on s’attendait à voir Mihailovic prendre la responsabilité d’organiser le jeu montréalais, c’est plutôt son compère argentin qui était un peu partout, demandant continuellement le ballon et dirigeant ses coéquipiers en leur pointant où aller ou où lui donner le ballon. Torres voulait le ballon et orchestrer les mouvements. En fait, Torres voulait CHAQUE ballon. Si pour le moment, ça ne pose pas problème vu sa forme, il faudra quand même songer à varier un peu, quitte à demander à l’Argentin de passer plus rapidement le ballon pour éviter des pertes de balles coûteuses comme sur la phase menant au penalty et à l’exclusion de Camacho. Du calme, Joaquin.
2) Struna et Miller, ça faisait du bien, mais ce n’était pas toujours au point
Le retour de Kiki et Kamal pour appuyer l’ami Camacho a fait un bien fou à la défense montréalaise. Mais seulement voilà : après avoir été obligé de figurer dans plusieurs épisodes de « Laurel et Hardy au football », Rudy Camacho a dû retrouver ses repères en jouant avec des coéquipiers plus aptes. Le défenseur français avait encore le réflexe de compenser les manques de ses collègues, même lorsque ses équipiers étaient présents et en contrôle. Inversement, autant Struna que Miller, absents depuis un moment, avaient du retard dans leurs réactions… généralement au moment où Camacho n’anticipait pas leurs problèmes. Il n’y a pas lieu de s’inquiéter, cela devrait revenir dans l’ordre rapidement… mais pas dimanche, puisque Camacho sera suspendu.
3) On cherche toujours des latéraux
Le problème est récurrent depuis le début de la saison… 2020. Et si l’an dernier, on a fini par mettre les seuls qui pouvaient selon leur CV jouer à cette position, en 2021, c’est plutôt la chaise musicale qui prévaut. À droite, un candidat semble se démarquer. Après un bon début de saison, Brault-Guillard est tombé en panne sèche et l’improbable Mathieu Choinière est monté en puissance. Si le produit de l’académie offre de bonnes prestations, son jeu reste quand même plombé par l’apprentissage du poste. Qui plus est, ses centres sont trop imprécis. Globalement, c’est moyen, même si ça progresse, mais comme c’est inattendu, on a l’impression que c’est très bien. À gauche, la valse se poursuit et contre Atlanta, Nancy avait choisi Zorhan Bassong malgré son stage difficile en défense centrale. L’ancien du CS Longueuil a été peu visible et manquait parfois cruellement de hargne dans le dernier tiers. Les auditions sont-elles terminées? Si c’est le cas, on ne peut pas dire que Montréal a la note de passage globale à cette position. Il faut soit faire mieux, soit trouver mieux.
À la suite de ce premier match avec un grand nombre de spectateurs au stade Saputo depuis des temps immémoriaux, il faut se poser une question : que reste-t-il de nos groupes de supporters? Si du côté de 1642 MTL, la cloche est revenue et a retenti, on n’a très peu entendu le groupe chanter et encourager l’équipe. En face, si c’était plutôt bien vocalement, les groupes formant le Kop ne s’affichent toujours pas et aucun matériel (drapeaux, tambours, mégaphones, etc.) n’était en tribune. Dans le coin, 127 MTL ne semble pas au rendez-vous. Que se passe-t-il exactement? Quelle est la position des groupes? 1642 était-il en grève? Les Ultras refusent-ils de se présenter tant et aussi longtemps que l’Impact ne jouera pas au stade Saputo? 127 a-t-il lancé la serviette? Ça manque gravement de communication. Clarifiez vos positions, les amis.
Prochaine étape à Washington pour y affronter DC United, sans Camacho et Wanyama.
Viau Park 