New England-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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La catastrophe attendue sur le terrain de New England ne s’est pas produite. Mieux encore, les Montréalais ont été dans le coup jusqu’à la fin et on fait bien suer leur adversaire. Bref, le CF Montréal était bien là, bien en jambes et… bien maladroit dans la surface adverse. Performance positive dans l’ensemble, donc, pour les hommes de Wilfried Nancy, qui pourront profiter des enseignements acquis à Foxborough. Une multitude de ratés et trois constats.

1) Ça manquait de réalisme devant le but
Constat facile, j’en conviens. Quand on se déplace à New England, qu’on domine la possession, qu’on tire 20 fois et qu’on est dans le match jusqu’à la fin, si on ne peut pas dire mission accomplie, on peut toutefois en revenir avec une certaine satisfaction. Toutefois, Montréal peut se mordre les doigts de ne pas avoir ramené au moins un point de Foxborough. Les hommes de Wilfried Nancy ont accumulé huit tirs hors cadre et… quatre tirs cadrés. Quatre, c’est trop peu quand on trouve autant d’espace de manœuvre dans le dernier tiers. Parce que s’il y a bien une chose dont on ne parle plus ces jours-ci, c’est de l’inaptitude offensive des Montréalais. Le ballon circule bien et arrive facilement dans la surface. C’est signe que le travail porte fruit. Mais sur le terrain de New England, à plusieurs reprises, c’est comme si les Montréalais n’y croyaient pas. À l’image de Toye, par exemple, qui ne finissait pas une course sur un centre-tir de Mihailovic en début de match. Il faut être plus affamé que ça, surtout quand l’adversaire laisse autant de place dans sa surface.

2) On y a cru, mais pas vraiment non plus
C’était un match un peu étrange. Peut-être est-ce dû aux nombreuses déroutes subies sur ce terrain en plastique dans le passé, mais autant Montréal était dans le match, autant on sentait que ça ne se passerait pas pour les hommes en gris. Pourtant, on y a cru, malgré tout. Les danses de Torres, les espaces bien utilisés par Mihailovic, les courses et les appels de Toye, la défense montrant un peu plus de confiance que lors des derniers matchs, bref, ça roulait plutôt bien pour Montréal face au poids lourd de l’Est. Même après le quadruple changement en fin de match, Montréal continuait d’être menaçant. Mais ce qui se passe à Foxborough reste généralement à Foxborough, et Montréal est reparti encore une fois sans point dans les valises.

3) Mihailovic et Torres, ça commence à cliquer
On s’amuse vraiment bien quand Joaquin est sur le terrain. Quand il part balle au pied, on ne sait jamais vraiment où il va nous emmener; une feinte pour effacer un défenseur, un tir dans la lucarne ou une passe qui nous fait exploser une partie du cerveau… L’Argentin nous a dans sa petite poche et sculpte à grands coups de mailloche sa place dans le XI de départ. Et en plus, Mihailovic commence à comprendre le fonctionnement interne de notre nouvel extraterrestre et lui donne de plus en plus les ballons et les espaces pour s’affirmer. Si ces deux-là commencent à se tirer mutuellement vers le haut, il est possible que Joey Saputo devienne le prochain milliardaire à atteindre la stratosphère, sans même avoir à s’asseoir dans une fusée. Salutations à Wilfried Nancy qui devra faire des choix au retour de Romell Quioto…

On ne va pas se le cacher, on s’attendait à bien moins de la part du CF Montréal à Foxborough. A-t-on vu le réel niveau de cette équipe? A-t-elle ce qu’il faut pour rivaliser avec les meilleurs dans l’Est? Attention de ne pas s’enflammer. Après tout, s’il y a bien une chose que ce club a réussie au fil des ans, c’est de bien jouer contre les bonnes équipes et… de mal jouer contre les mauvaises équipes. Comme après chaque match réussi contre un ténor, je vous laisse avec ces sages paroles : la réelle qualité d’une équipe s’exprime dans sa régularité. Donc, il faudra confirmer. Si Montréal devait perdre à Miami samedi prochain, les effets positifs de cette solide prestation à New England disparaîtraient automatiquement.

Retour pour le CF Montréal samedi prochain à son ancien domicile pour y affronter le Benny Hill United, misérable club où rien ne va comme il faut, jamais, mais qui vient d’arracher un point face à Philadelphie. Attention donc au piège à cons.

Pas de match en semaine, place aux trois questions. Faites-moi parvenir vos questions sur le CF Montréal, j’en choisirai trois pour rédiger une chronique à paraître jeudi.