Montréal-Cincinnati : Trois constats sur le CF Montréal

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Enfin! Après 28 matchs consécutifs loin de ses terres, l’Impact… ah, non… le CF Montréal… hmm. Reprenons… Ça faisait longtemps qu’on l’attendait, mais on l’a enfin eu, ce premier match à domicile de l’histoire du CF Montréal. Et l’attente en valait la peine, puisqu’en l’espace de 90 minutes, il s’est marqué au stade Saputo trois buts de plus qu’il ne s’en est marqués au même endroit durant toute la saison 2020. Voilà une statistique qui vaut bien des xMachinchouette. Neuf buts, trois constats.

1) Torres a mis le feu au terrain
Il n’y a pas si longtemps je vous disais qu’il fallait que le CF Montréal songe à faire l’acquisition d’un joueur percutant qui nous donnerait envie de regarder les matchs. Bon, c’est toujours le cas. Mais que ça faisait du bien de voir Joaquin Torres danser sous nos yeux. L’Argentin a vu dans ce tapis d’un vert immaculé la scène, que dis-je, la piste de décollage sur laquelle il allait se révéler à tous comme le grand goléador qu’il… OK, je dérape. Mais dans ses déhanchements, on a vu une lueur de Piatti. Et ça, c’était vraiment très bien. Très très bien. Muy bien au carré.

2) Mihailovic prend du galon
Attention Montréal. L’homme au prénom quasi imprononçable ajoute de match en match des cordes à son arc de meneur de jeu (un arc qui, rassurez-vous, n’est pas celui qu’Urruti a oublié dans le vestiaire). Contre Cincinnati, on l’a vu à la baguette, en train de diriger ses coéquipiers, on l’a vu au départ et à la conclusion des actions, on l’a vu entièrement impliqué, concerné, prêt à porter l’équipe sur ses épaules. Et on l’a vu aussi vocal, n’ayant pas peur de donner de la voix pour sortir certains de ses collègues de leur torpeur. Et ça, si vous êtes un habitué de cette chronique et de feu le podcast Coup Franc, vous savez à quel point ça manquait dans cette équipe. Vas-y Djordje, moi je te suis.

3) Zorhan Bassong n’est pas un défenseur central
Loin de moi l’idée de jeter la pierre au jeune Québécois, à plus forte raison quand on sait que les deux autres à ses côtés, eux, sont des défenseurs centraux de métier et ont commis des erreurs graves, mais il faut ici implorer les dieux du foot pour que Robert Thorkelsson soit vite prêt à agir. Le pauvre Zorhan Bassong a un cœur gros comme le stade olympique, mais il a été catastrophique face à Cincinnati, passant sans raison évidente sa première mi-temps à cheval entre sa position de défenseur central et celle, plus naturelle pour lui, de défenseur gauche. Ce faisant, il a joué le rôle de la porte tournante pendant une bonne demi-heure, les hommes de Jaap Stam profitant de son positionnement approximatif plus souvent que Wilfried Nancy ne l’aurait voulu. Bref, ce n’était pas au point. Du tout. Faites quelque chose. Annulez la Gold Cup, si possible.

Malgré la performance déplorable de la défense et du gardien, ne boudons pas notre plaisir. Disons-le, tout le monde était content d’être là; on pouvait même deviner un sourire radieux dans les remontrances livrées par le kop à la direction. Nous avons eu droit à un match typiquement MLS, avec beaucoup de n’importe quoi, des erreurs débiles, des équipes qui attaquent n’importe comment et donc, beaucoup, beaucoup de spectacle. Énorme point positif : la grosse dose de confiance emmagasinée par Hamdi, auteur d’un doublé, et Torres, joueur du match. Ça ne peut que les aider à prendre du volume, ou au minimum à inscrire en grosses lettres leurs noms dans les notes de l’entraîneur. Dans l’ensemble, ça a été bien plus compliqué que ça aurait dû l’être, pour ne pas dire risible par moments, mais l’essentiel, ce sont les trois points.

Ce qu’il faut retenir, c’est que malgré l’adversité, Montréal n’a jamais cassé. Malgré l’adversité, Montréal n’a jamais baissé les bras. Malgré l’adversité, Montréal a puisé dans ses ressources, jusqu’au bout. Malgré l’adversité, Montréal a gagné son combat.

Malgré l’adversité, Jason, nous en sommes persuadés, ton combat, tu le gagneras.