Nashville-Montréal en trois questions

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Après deux matchs mi-figue, mi-raisin, la quasi-totalité de vos questionnements portent sur l’attaque et l’animation offensive. Et on pourrait les résumer par : quelle est la solution? Si j’avais la réponse définitive à cette question, je serais probablement employé par un club quelque part plutôt qu’en train d’écrire ces lignes. Mais cela ne nous empêchera pas de tenter d’y répondre.

Mario Cloutier (@MarioCloutierD)
Défensivement, le CFMTL a l’une des meilleures fiches de la ligue pour les buts accordés, que faut-il faire au milieu et devant pour améliorer les combinaisons et l’attaque?

Que doit-on faire pour améliorer les combinaisons? Déjà, pour commencer, arrêter de faire tourner l’effectif sans cesse. S’il y a bien une chose qui pourrait aider cette équipe, et je vous en avais déjà parlé avant la pause, ce serait d’apporter un peu (beaucoup) de stabilité dans le onze de départ. Il est impossible pour quiconque de s’y retrouver sur le terrain si ses partenaires changent continuellement de match en match. À Wilfried Nancy de décider.  

Karim Rezali (@foot_sanslimite)
Ça sort le ballon proprement du gardien jusqu’au milieu, mais les 30 derniers mètres font défaut, moins de justesse, moins de verticalité, pas toujours en première intention… Est-ce l’animation offensive qui fait défaut ou la qualité des joueurs d’avant?

Un peu des deux. Comme je l’ai expliqué ci-dessus, le manque de stabilité freine le développement des automatismes et donc de l’animation offensive. Ensuite, les joueurs ne sont pas non plus blancs comme neige dans les problèmes offensifs actuels. Ça manque de compréhension du jeu; on lit mal les moments du match. Quand attaquer plus verticalement, quand temporiser pour ne pas risquer de trop se dégarnir derrière en cas de contre, quand accélérer. Souvent, la prise de décision est mauvaise. Jouer verticalement quand les attaquants ne sont pas à leur position, ça ne tient pas la route. Temporiser quand il y a une occasion de reconversion rapide, non plus. Point de vue talent brut, les joueurs ont pour la plupart tous démontré qu’ils avaient les aptitudes nécessaires (du moins pour le niveau MLS). Ne reste plus qu’à réfléchir une fois sur le terrain.

Elwood Blues (@jfcuillerier)
Il apparaît de plus en plus clair qu’il manque une pièce au milieu pour faire prendre la sauce. Est-ce qu’Olivier Renard va remédier à cette situation ou va-t-il opter pour la patience?

Je ne suis pas dans la tête d’Olivier Renard. Toutefois, la réponse à cette question repose sur ce que l’état-major du club (s’il est toujours impliqué dans le projet) désire accomplir. Montréal est-il simplement devenu une piste d’essai à la sauce bolognaise pour des jeunes au profil prometteur? A-t-on encore des aspirations compétitives? Quel est le point que l’on doit atteindre avant de dire « ok, ça suffit, il faut changer quelque chose »? Y a-t-il un budget pour ajouter un joueur d’un certain niveau? Puisque les responsables ont pratiquement disparu des radars depuis le début de la saison, difficile de savoir où tout cela s’en va. Chose certaine, le recrutement a été fait en vue du système utilisé actuellement et donc, techniquement, l’entraîneur devrait avoir les outils nécessaires pour le faire fonctionner.

Tout ceci illustre qu’il reste énormément de travail à faire, surtout au niveau de l’entraîneur, pour inverser la tendance. Il faut se demander si l’ajout de renforts est réellement une piste de solution quand on sait que certains joueurs n’ont pas encore vraiment eu l’occasion de se faire valoir, comme Torres (pourquoi, d’ailleurs?). On pourrait dire que la pression monte pour Nancy, mais puisque la quasi-totalité des supporters n’en a presque plus rien à battre et qu’aucun objectif sportif n’a été clairement établi, cette pression n’existe pas réellement. Bref, on descend la rivière tranquillement et on verra où on arrivera au gré du courant. CFM 2021.