Ce n’était pas beau. Et comme on nous avait habitués à autre chose depuis quelques semaines avec l’Euro et la Copa America, le contraste était pour le moins effrayant. Montréal semblait ne pas vraiment savoir quoi faire sur le terrain tandis que DC United n’avait visiblement pas envie de marquer. Un spectacle pauvre, souvent consternant, qui s’est terminé par le score le plus logique qui soit dans le contexte : 0-0. Personne ne méritait de gagner. Personne ne méritait de marquer. Le néant et trois constats.
1) Une chance que Diop était là
S’il y a un joueur qui s’est facilement démarqué dans le camp montréalais, c’est bien le gardien. Sans être fabuleux, Diop a su tirer son épingle du jeu en étant là où il le fallait chaque fois qu’il le fallait. Bien aidé par des attaquants adverses aux capacités de finition risibles, voire inexistantes, Big Stop Diop a fait le match qu’il devait faire pour garder son équipe dans le coup. Dans le coup? Non, Montréal n’a jamais vraiment été dans le coup. Garder son équipe en vie, disons. Bref, Diop s’est démarqué. Pourquoi? Parce que dans un match d’une pauvreté innommable, ceux qui font leur boulot ont souvent l’air de héros.
2) Wanyama est à un autre niveau
Un autre montréalais qui s’est bien mis en évidence est Victor Wanyama. Le milieu défensif a encore une fois fait montre de toute son aisance technique tantôt pour se sortir de situations épineuses, tantôt pour relancer puissamment l’attaque montréalaise. Malheureusement, il était un peu (beaucoup) seul. Hormis l’habituelle bonne performance de Rudy Camacho et les efforts positifs déployés par Samuel Piette, l’entourage de Monsieur Wanyama était plutôt amorphe, voire mauvais. Entre déchets techniques et absence de vision du jeu de ses comparses montréalais, Wanyama a brillé en jouant un match… plutôt ordinaire pour lui. C’est dire si l’écart de niveau entre le co-capitaine et le reste de groupe est énorme. Mais, ne l’oublions pas : dans un match d’une pauvreté innommable, ceux qui font leur boulot ont souvent l’air de héros.
3) On a revu le fameux gouffre de 30 mètres
Nous en avons déjà parlé à maintes reprises dans cette chronique, mais lorsque Wilfried Nancy aligne Wanyama et Piette côte à côte, l’animation offensive s’en ressent. Face à DC United, on a encore une fois pu constater l’existence de ce gouffre absolument gigantesque entre les milieux défensifs et les attaquants. Cette fois, c’était encore pire puisque la plupart du temps, Johnsen, Hamdi et Mihailovic s’alignaient incompréhensiblement à plat les uns à côté des autres, formant une belle ligne droite sur la largeur du terrain et accentuant ainsi l’effet de « gouffre de 30 mètres ». Heureusement, les trois se sont mis à décrocher pour venir chercher des ballons plus bas sur le terrain, mais parfois tous en même temps, parfois en se marchant sur les pieds, souvent sans idée et sans réflexion. Ajoutons à cela des latéraux encore une fois trop absents dans la circulation de balle et une tendance à jouer trop rapidement, souvent sans raison, et tout était réuni pour un autre spectacle lamentable. Posez le jeu, les gars. Prenez le temps. Faites les choses simples. Parce que dans un match d’une pauvreté innommable, ceux qui font leur boulot ont souvent l’air de héros.
Pas grand-chose à ajouter à propos de ce premier match depuis belle lurette. On n’avait pas vraiment eu le temps de s’ennuyer du sacré bleu-gris glacé-noir impact et les retrouvailles n’ont pas vraiment été heureuses. L’enlevant duel annoncé face à Nashville samedi ne donne pas non plus envie d’inviter famille et amis à la maison pour le match. En fait, à la vue de cette rencontre d’une qualité déplorable face à DC United, un quatrième constat s’impose : Montréal a besoin d’embaucher un joueur d’impact excitant qui nous (re)donnera envie de regarder les matchs. Parce que pour le moment, il fait beau dehors, on a notre dose de bon soccer et d’émotions avec l’Euro et la Copa, et ça devient de plus en plus difficile de se motiver à suivre un club qui a volontairement brisé le lien d’appartenance qui nous unissait.
Prochaine étape samedi, à Nashville, si le cœur vous en dit.