Il y a de ces matchs, comme ça, qui te font apprécier le fait qu’il y a une longue pause tout de suite après. Il y a de ces matchs, comme ça, qui te font réaliser que tu étais bien inspiré de sortir de la maison pour aller prendre l’air et croiser la route de chèvres au sens propre plutôt que de rester à la maison pour regarder à la télé des chèvres au sens figuré. Il y a de ces matchs, comme ça, qu’on préférerait ne pas avoir regardés. Chicago, Montréal, le 29 mai 2021, c’était ça. Un non-match et trois constats.
1) C’était mauvais
Franchement, c’était nul. On espère que Kevin Gilmore n’avait pas invité sur sa terrasse un éventuel futur partenaire pour regarder le match, parce que ça, là, c’était suffisant pour stopper net tout élan de curiosité d’un néophyte. Pléthore de déchets techniques, aucun mouvement sans le ballon, un milliard de premières touches ratées, trois passes et puis on redonne le ballon à l’adversaire, aussi nul que nous, heureusement. C’était dégueulasse. Un vomi footbalistique comme on en a rarement vu, et pourtant, avec Montréal, on a quand même quelques références. Et en plus, on a trouvé le moyen de se faire complètement dominer en seconde mi-temps par un Chicago absolument horrible, incohérent et inapte.
2) La montée de Piette a sauvé les meubles
Heureusement, Wilfried Nancy a vu juste avec sa double substitution à l’heure de jeu. À ce moment, Montréal était complètement dépassé par les événements, Ahmed Hamdi semblait continuellement aller se placer là où il ne se passait rien sur le terrain et Sunusi Ibrahim était… euh… en fait on n’en sait rien, parce qu’on ne le voyait même pas à l’écran. Bref, en effaçant les deux fantômes de son groupe pour les remplacer par Piette et Toye, Nancy a non seulement solidifié l’apport défensif de ses milieux de terrain, mais il a aussi pu profiter d’un joueur plus actif plus haut dans l’entrejeu en replaçant Wanyama à la place du jeune pharaon transparent. Se faisant, l’équilibre a été retrouvé dans le camp montréalais, Chicago est soudainement redevenu Chicago, et Montréal a pu profiter de l’opportunisme de Toye pour s’évader avec le butin. Bien joué, Wilfried.
3) Diop s’est bien rattrapé
Pendant que Wilfried Nancy préparait son plan pour éteindre le feu, il a fallu que Diop, bien réveillé cette semaine, joue au pompier en attendant les solutions tactiques. Et contrairement à sa performance ratée contre Cincinnati, cette fois, le gardien français a récupéré son surnom de « Big Stop Diop ». Alerte, même si pas toujours juste, « Big Stop » a fait le boulot à plusieurs reprises, et a rassuré ses coéquipiers en plein cœur de la tempête. C’est peut-être d’ailleurs le seul enseignement positif à retenir de ce match : ça a plié, mais ça n’a pas cassé, car le gardien a fait son boulot, suivi de l’entraîneur qui a su bien lire le match.
Pause internationale. Ça mérite un petit bilan. Si vous avez assidûment suivi mes chroniques, vous avez probablement retenu une chose, répétée nombre de fois : il reste beaucoup de travail à faire. Cette pause offrira l’occasion de réévaluer les bases et, espérons-le, de choisir les titulaires avec lesquels travailler. La rotation continuelle n’aide en rien aux automatismes que doit créer un groupe qui se découvre, automatismes qui sont par ailleurs nécessaires au style de jeu que Nancy désire développer. Il faudra notamment stabiliser les flancs, et si Kizza n’est pas l’homme de la situation à gauche, alors allons-y avec Bassong, auteur d’une prestation somme toute correcte dans ce match d’une pauvreté absolue. Du côté droit, Brault-Guillard semble avoir deux modes qui fonctionnent sur des circuits indépendants : attaque ou défense. Il faudra l’aider à trouver son équilibre. Au cœur du jeu, si ce n’est pas Hamdi, il faudra que ce soit Sejdic, même si Maciel a un coup à jouer. Quoi qu’il en soit, les expériences doivent faire place aux certitudes, ou du moins à la stabilité. On a souvent vanté la profondeur de l’effectif, il ne faudrait toutefois pas que celle-ci devienne son talon d’Achille.
De retour au boulot le 23 juin, contre DC United. À Miami, fort probablement. À moins que…
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