Heureusement, Wilfried Nancy a expliqué cette semaine qu’il ne regardait pas le classement. Ça ne lui fera donc pas trop mal d’avoir perdu bêtement contre la pire équipe de la ligue. Ça avait pourtant bien commencé, avec le CF Montréal qui jouait « son » football. Malheureusement, l’équipe qui nous avait montré la semaine dernière qu’elle savait comment défendre a soudainement perdu le mode d’emploi du jeu défensif. Et Cincinnati s’est, comme chaque fois contre Montréal, échappé avec la victoire. Trois défaites en trois matchs contre Cincinnati et trois constats.
1) Montréal a joué « son » football
S’il y a une chose qu’on entend Wilfried Nancy répéter depuis le début de la saison, c’est que Montréal cherche à jouer « son » football. Et contre Cincinnati, on a enfin pu le voir, « son » football. Selon les dires de l’entraîneur, l’objectif est, dans les grandes lignes, de s’installer dans le camp adverse (check!), de faire circuler le ballon (check!) et de défendre haut sur le terrain (check!). Devant un adversaire faiblard, le CF Montréal avait tout le loisir de commander les échanges. Ceux qui devaient y être y étaient, à part peut-être Johnsen (malheureusement remplacé par un Hurtado transparent) et Kizza, sur le banc, encore on ne sait trop pourquoi. Malheureusement, ce qu’on a vu indique qu’il reste énormément de travail à faire, car on était loin du foot champagne. C’était lent, ça manquait d’automatismes, certains couraient beaucoup, mais ne faisaient rien et on n’a pas su exploiter la profondeur.
2) Il ne se passait absolument rien dans la surface
C’est pas compliqué, les statistiques le crient : aucun centre n’a été réussi de tout le match. Aucun. Rien. Même pas un centre, un tout petit peu trop haut, mal repris de la tête, ni un centre joué un peu trop en retrait et poussé du bout du pied largement à côté. Rien. Le néant total. Montréal, en fait, n’entrait pas suffisamment dans la surface adverse. Pourtant, on a pu pour une rare fois voir Wanyama apporter son appui offensif dans l’axe, Mihailovich a touché énormément de ballons et Quioto était vif. Malheureusement, en plus de l’apport presque nul d’Hurtado, le jeu sur les flancs était trop pauvre. Si du côté gauche Lappalainen n’a sans réelle surprise servi pratiquement à rien, on s’attendait à plus de Brault-Guillard à droite qui, sans être mauvais, a été trop gentil et résolument trop peu entreprenant. Résultat? La majeure partie de l’animation reposait sur Mihailovich, Hamdi et Quioto. Trois hommes, c’est peu pour faire sauter le verrou d’un bloc compact et bas comme celui de Cincinnati.
3) Tu ne peux juste pas être spectateur dans ta surface
Le but égalisateur de Cincinnati, survenu au beau milieu d’une période de flottement qui nous a fait complètement oublier la prestation défensive aboutie de la semaine précédente, est d’une médiocrité indescriptible. Qu’on dégage mal un ballon est une chose, mais qu’on ne fasse strictement rien d’autre que le regarder, les deux pieds plantés au sol quand il revient, lentement, mais sûrement, vers la cage, dépasse l’entendement. Petit rappel ici à l’attention de Diop et Bassong : le but du jeu est en partie d’éviter que le ballon rentre dans votre but. Pour Bassong, après son erreur de débutant qui a coûté cher sur le but d’Atlanta, ça commence à faire beaucoup de points perdus. Pas surprenant qu’on lui préfère pour l’instant des collègues qui jouent hors position. C’est insuffisant.
Cela nous amène à soulever le mystère Kizza. Le latéral gauche semble avoir perdu son poste au profit de toutes sortes de gens qui ne font pas le boulot. Pourtant, Kizza a une patte gauche assez somptueuse qui aurait pu faire de dégâts contre un adversaire retranché si bas. En fait, la paire Kizza-Johnsen aurait pu être une solution qui aurait permis de varier le jeu, tout comme la montée plus hâtive de Joaquin Torres qui aurait pu utiliser sa rapidité et ses dribles pour ouvrir des brèches. Tout cela est évidemment hypothétique et n’aurait probablement pas empêché Montréal de faire n’importe quoi en défense suffisamment longtemps pour que son inapte adversaire en profite. Bref, ce match était très 2020 dans son allure, ce qui démontre encore une fois que le travail sera long et ardu.
Prochain arrêt, Chicago, avant une pause qui permettra de resserrer les vis et les boulons. D’ici là, surveillez la parution des trois questions et surtout, n’hésitez pas à me faire parvenir les vôtres via Twitter ou Facebook.