Le CF Montréal a montré un autre visage sur le terrain d’Atlanta, celui d’une équipe qui sait défendre. Cela vous a inspiré toutes sortes de questions qui n’ont absolument rien à voir avec ça. C’est la beauté de cet exercice. Allons-y!
Emil Archambault (@EmilArchambault)
On a des défenseurs centraux (Miller, Struna) qui montent très haut, des milieux (Piette) qui pressent très haut aussi, et des attaquants (Johnsen) qui décrochent bas pour récupérer des ballons. Si tout le monde joue haut, vaudrait-il la peine d’enlever un attaquant pour densifier le milieu et carrément bouger le bloc au complet vers le haut? Dans les faits, le jeu qu’on tente de déployer du côté montréalais, et tel qu’on l’annonce, prévoit de faire monter le bloc et de s’installer dans la moitié adverse. L’objectif ici est évidemment de garder la possession et de créer des occasions non seulement en posant le jeu, mais aussi en reconversion rapide en récupérant le ballon haut sur le terrain. En somme, on veut étouffer l’adversaire. En enlevant un attaquant pour densifier le milieu, on se retrouverait donc à faire jouer un autre milieu (disons Hamdi) à côté de Mihailovic, voire derrière lui. Ce faisant, on enlèverait une cible devant tout en gardant une paire de milieux défensifs qui font double-emploi. Soyons francs, si l’objectif est en effet de se porter vers l’avant, un des deux milieux défensifs ne sert à rien. Il faudra un jour accepter que si Wanyama est sur le terrain, sauf dans un cas où il serait nécessaire d’abandonner ses principes de jeu et de « bétonner » derrière, Piette doit se retrouver sur le banc.
CFM_graphics (@IMFCFan2)
Piette-Hamdi-Mihailovic ou Wanyama-Hamdi-Mihailovic pour samedi prochain contre Cincinnati?
Wanyama a eu un congé récemment et devrait se retrouver sur le terrain. Il demeure, pour moi, une des assises du projet sportif d’Olivier Renard. Ce n’est pas un hasard s’il a été recruté très tôt après l’arrivée du directeur sportif belge. Le schéma et le plan de jeu nécessitent un numéro 6 de sa trempe. Sans rien enlever à Samuel Piette, Wanyama possède quelques longueurs d’avance sur le plan du volume de jeu, de la mobilité et de la capacité à dribler. Le Kényan est un (le?) solide pilier du onze montréalais et Piette est sa solide doublure.
Mathieu (@MachiBousouk)
Peut-on faire le constat que c’est plus facile d’intégrer des joueurs de l’académie en les faisant jouer sur les côtés et non dans l’axe? Il me semble que peu d’académiciens ont réussi à s’établir à leur poste de formation.
Les constats, ça me connaît et je ne suis pas prêt à faire celui-là. Si c’était le cas, cela voudrait dire qu’il y a un sérieux problème avec l’eau potable du centre de formation. Cette « maladie chronique » s’explique de bien des façons. Pendant longtemps, on ne faisait pas confiance aux jeunes. Difficile alors pour eux de s’affirmer en équipe première; quand une porte s’ouvrait, elle était souvent à une position autre que celle pour laquelle ils étaient formés et on les y envoyait pour dépanner, parfois à long terme (voir Wandrille Lefèvre en défense centrale). Parfois, les décisions étaient simplement incompréhensibles, comme envoyer Choinière sur le flanc gauche malgré la présence de Nacho Piatti à ce poste. Bon, il faut dire que Rémi Garde ne semblait pas croire en l’utilité d’un milieu axial offensif, mais ça c’est un autre débat. Or, cela n’explique pas tout, puisque d’autres jeunes issus d’autres sources que l’Académie se sont installés dans l’axe, parfois assez durablement, comme Callum Mallace, Ken Krolicki voire Amar Sejdic. En fait, ceux qui auraient pu (dû?) s’y installer ont toujours connu le même problème, récurrent d’ailleurs parmi l’ensemble des académiciens : les blessures. Pensons à Béland-Goyette, Ballou ou Choinière. En fait, la vraie question à poser est vraiment celle-ci : pourquoi les joueurs issus de l’académie sont-ils si souvent blessés?
Ceci conclut les trois questions de cette semaine. Merci à tous pour vos questions et bon match samedi!