C’était un match qui s’annonçait compliqué. Un premier match sur synthétique depuis longtemps, devant une grosse foule depuis encore plus longtemps et chez un adversaire qui donne toujours du fil à retordre à Montréal. Wilfried Nancy a pris un pari qui a bien failli être payant, mais Montréal repart d’Atlanta avec aucun point dans ses valises. 40 000 spectateurs et trois constats.
1) Montréal sait défendre
Le moins qu’on puisse dire, c’est qu’on est passé d’un extrême à l’autre depuis le début de la saison. Alors que ça s’annonçait explosif devant et difficile derrière, en l’espace de quelques matchs, on se retrouve avec un pétard mouillé devant et un rempart derrière. À Atlanta, la mise en place défensive des Montréalais était réglée au quart de tour et n’a pas laissé le moindre centimètre d’espace de manœuvre à Jozef Martinez et ses complices… sauf à la toute dernière minute de jeu. Sur les flancs, Mathieu Choinière et Lassi Lappalainen ont fourni une solide prestation défensive alors que dans l’axe, le quintette de défenseurs centraux et de milieux défensifs a fait la loi. Du bien beau boulot.
2) L’animation offensive était difficile
Le retour aux deux milieux défensifs plaçait par la force des choses une plus grande partie du poids de l’animation offensive sur les flancs. Sachant cela et malgré la présence de Kizza et Bassong sur le banc, Wilfried Nancy a plutôt décidé de faire confiance à non pas un, mais deux latéraux qui apprennent les rouages de leur nouveau poste. Si Lappalainen a l’habitude d’arpenter une partie du flanc gauche, la situation était complètement différente pour Mathieu Choinière, qui n’avait jusqu’à cette saison jamais joué à droite, étant milieu axial de formation et utilisé sur le flanc gauche par Rémi Garde. Sans surprise, si l’aspect défensif a plutôt bien été, l’aspect offensif, lui, malgré quelques flashs de brillance de Choinière, a été embourbé par l’inexpérience des deux latéraux. Un choix tactique questionnable, donc, même si le pari a failli être payant.
3) Les pions offensifs doivent être plus tranchants
De façon générale, mais encore plus dans un contexte où il est difficile d’amener les ballons aux attaquants, il faut cesser d’hésiter quand on arrive dans la surface. Trop souvent, pour les Montréalais, ça tergiverse balle au pied avant de prendre une décision, souvent mauvaise. En fait, la meilleure occasion de la soirée revient à Kamal Miller, parti de la défense balle au pied pour terminer avec un tir sur la barre 40 m plus tard. Pas besoin de chercher midi à quatorze heures. On avance, et quand on le peut, on tire. Boum. C’est simple. Faites comme Kamal.
Ce qu’il faut retenir de ce match à Atlanta, et plus globalement du début de saison du CF Montréal, c’est que la troupe de Wilfried Nancy sait défendre comme elle sait attaquer. Le problème pour l’instant semble être sa difficulté à faire les deux dans un même match. On va se le dire franchement, au fil des ans, cette équipe a déjà eu des problèmes bien plus embêtants à gérer que celui-là. L’entraîneur devra trouver la bonne formule, l’équilibre à atteindre pour être efficace dans les deux aspects du jeu. Samedi, à Atlanta, il aurait été utile de compter sur des latéraux plus polyvalents pour animer efficacement l’attaque. C’est un début de réponse. Le CF Montréal a-t-il en ses rangs les latéraux pour apporter l’équilibre nécessaire à un onze comprenant à la fois Wanyama et Piette? L’entraîneur semble nous dire que non. Sinon, ils auraient été sur le terrain à Atlanta. La solution passe donc par un milieu axial qui pourra prendre à son compte une grande partie de l’animation offensive dans l’entrejeu et des latéraux qui pourront servir d’appuis et contribuer à la circulation de balle sans toutefois se lancer à corps perdu dans le dernier tiers. Après tout, et Wilfried Nancy le répète match après match, Montréal veut jouer « son » football. Et « son » football, selon ce qu’on nous dit, c’est de s’installer dans le camp adverse, de défendre en avançant et de récupérer le ballon haut sur le terrain. Et ça, c’est difficile à faire avec un trou de 30 mètres entre Mihailovich et les milieux défensifs. Mais là-dessus, on se répète…
Retour à la « maison » samedi prochain pour y accueillir Cincinnati, cette équipe qui se fait planter par tout le monde, mais qui bat toujours Montréal. D’ici là, surveillez la parution des trois questions jeudi matin et surtout, n’hésitez pas à m’envoyer les vôtres via Twitter ou Facebook.