Sortie très réussie pour le CF Montréal sur le terrain de l’Inter Miami qui laissera certainement des sourires accrochés aux visages des principaux intéressés et de leurs supporters jusqu’au prochain rendez-vous. Prestation collective à point, malgré un match scindé en deux mini-matchs de 45 minutes, tous deux à l’avantage du club montréalais. Beaucoup de positif, quelques questionnements, plein d’éclairs et trois constats.
1) Johnsen n’a pas fait que marquer
Cible de critiques acerbes à la suite du dernier match, Bjorn Johnsen s’est rapidement assuré de couper les mauvaises langues qui voyaient déjà en lui un flop phénoménal malgré le très maigre échantillon de 105 minutes proposé. Si le Norvégien était à la conclusion des deux buts, bien aidé reconnaissons-le par un gardien au mieux clownesque sur le premier but et incroyablement contre-productif sur le second, il était aussi très présent un peu partout ailleurs. Ainsi, on a pu voir Johnsen très impliqué dans la construction, n’hésitant pas à se poster plus bas sur le terrain, parfois à droite, parfois à gauche, bref un peu partout là où il le fallait pour aider ses coéquipiers à faire circuler la balle efficacement. Et ce n’est pas tout : l’ancien d’Ulsan a aussi participé aux efforts défensifs, avec efficacité. Bref, une prestation aboutie du nouvel attaquant montréalais, qui aura le mérite de rappeler à certains que la patience est d’or. Toutefois, il n’est pas encore temps de s’emballer, car l’échantillon de moins de 200 minutes reste toujours très mince.
2) Tout le monde a bien joué
S’il faut retenir une chose de ce match, hormis le fait que ça ne sert à rien de spéculer sur un éventuel retour à une traditionnelle défense à quatre, c’est que tous les Montréalais ont été bons. Chacun a joué son rôle à merveille, même Lassi Lapplainen, pourtant utilisé dans un rôle qui ne lui est pas familier (mais qui pourrait lui aller comme un gant, comme je le disais la saison dernière dans l’émission Coup Franc). Ça tournait bien, Montréal était en contrôle des débats, hormis quelques brefs passages à vide, heureusement bien négociés. Et tout ça sans Wanyama et Kizza, ce qui indique encore une fois que la profondeur de l’effectif en fait sa force, à l’image de Sunusi Ibrahim, qui nous a laissés entrevoir à ses premières minutes sous le maillot montréalais des heures de plaisir à venir, et d’Emmanuel Maciel, le milieu de terrain oublié, qui a bien failli marquer le troisième but des siens en plus d’être très efficace durant son quart d’heure de jeu.
3) Camacho est monstrueux
Rudy Camacho a littéralement dévoré Gonzalo Higuain tout au long du match. Toujours dans la bulle de l’attaquant argentin, Camacho était presque tout le temps premier au ballon et a pourri l’existence du comparse de Lionel Messi toute la soirée. Le concept de cette chronique m’impose normalement de m’en tenir aux observations sur le match précité, mais parfois, il faut faire exception. Comme dans ce cas-ci. Si Camacho a bouffé Higuain, qui n’est pas le premier venu, il faut souligner qu’il avait fait la même chose avec Cavallini contre Vancouver, mais aussi avec Wright-Philipps contre Columbus la semaine précédente. Le mal-aimé Français a repris là où il avait laissé en 2020 : après ses frasques de milieu de saison, Camacho avait été efficace, le meilleur Montréalais en défense. C’est encore le cas. Camacho est le patron derrière, mène par l’exemple et inspire ses coéquipiers à se surpasser. De quoi se questionner sur ce que Nancy devra faire quand Binks reviendra. Camacho mérite-t-il d’être délogé du centre de la défense à trois pour être replacé à droite et laisser sa place à Binks? Miller mérite-t-il de visiter le banc au profit de Binks? Qui de Miller ou Binks pourrait jouer à droite afin de laisser Camacho là où il est? C’est le genre de problèmes qui viennent avec un effectif qui profite d’une belle profondeur et dans lequel la compétition est saine et forte. Merci Monsieur Renard.
Bref, le CF Montréal a sorti sa meilleure prestation de la saison, point. Deux buts pour, aucun but contre, un Montréal en contrôle et un James Pantemis qui n’a pratiquement rien eu à faire (mais qui a excessivement bien fait la seule fois où il a dû intervenir, avec un arrêt qui mériterait d’être utilisé comme exemple par les entraîneurs des gardiens de la province). Du côté de l’entraîneur, la gestion de match a été nettement meilleure que contre Vancouver; les choix effectués étaient intelligents, et cette fois, le satané triple changement, bien plus logique que la dernière fois, a nettement porté fruit.
Cependant, à l’image des orages qui se sont pointés à la mi-temps du match, le ciel du CF Montréal n’est pas complètement dégagé. Quelques nuages noirs subsistent, principalement sur le plan de la condition physique des joueurs. Que Lappalainen se tape une mi-temps de 2 h 20 pour jouer 7 minutes avant d’être remplacé par Bassong (qui a besoin de temps de jeu) est une chose. Voir deux attaquants complètement vidés à la 65e minute malgré ladite longue pause pour récupérer avant la seconde mi-temps en est une autre. Si Quioto a joué tous les matchs et mériterait probablement un congé, on se serait attendu à ce que Johnsen puisse au moins se rendre à la 75e minute avant d’avoir vidé son réservoir; or, au moment du changement, cela faisait déjà dix minutes qu’il n’avait plus de jambes. Il reste du travail à faire sur le plan physique, c’est une évidence.
Direction Atlanta pour un premier match devant un stade comble depuis fort longtemps!