Vancouver-Montréal : Trois constats sur le CF Montréal

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Ça ne pouvait pas continuer éternellement. Il fallait bien que Montréal finisse par perdre. Et c’est à Salt Lake, mais contre Vancouver, que ça s’est produit. Et c’est dommage, car l’adversaire était prenable, même s’il avait trouvé le moyen de mettre du sable dans l’engrenage montréalais. Et malgré ce sable, ça ne tournait quand même pas trop mal pour les hommes de Wilfried Nancy. Jusqu’à ce que le pilote du CF Montréal mette lui-même un bâton dans la roue avant de son vélo. Une première défaite et trois constats.

1) Bayiha a fait du bon boulot défensif
La doublure de Zachary Brault-Guillard souffrira toujours des comparaisons en attaque avec le titulaire habituel au poste de latéral droit. Toutefois, ce qu’on peut voir de Bayiha sur le plan défensif cette saison, surtout dans le match contre Vancouver, est très encourageant. Très rapide dans ses replis, on le voit aussi agressif sur le porteur du ballon, qu’il resserre de très près et très promptement. Tandis que Brault-Guillard a tendance à laisser un peu trop le champ libre à ses adversaires, Bayiha, lui, se retrouve « dans la face » du porteur du ballon. Et ça fait du bien. S’il pouvait gommer ses hésitations à l’attaque, Bayiha pourrait occuper une place plus importante dans l’organigramme montréalais.

2) Dos Santos a gagné son pari
Marc Dos Santos avait fait ses devoirs. Il avait compris que Mihailovich prenait de plus en plus ses aises et qu’une bonne façon de freiner Montréal serait de couper son alimentation en ballons. Encore plus avec la présence de Bjorn Johnsen dans l’alignement, qui profiterait certainement d’un meneur de jeu dans ses parages. Caio Alexandre et Janio Bikel accordaient donc une attention particulière au jeune milieu américain, le forçant à s’excentrer ou à descendre plus bas sur le terrain pour toucher des ballons. Or, en seconde mi-temps, Montréal a commencé à trouver des façons de contourner le problème. Les Montréalais ont commencé à trouver des espaces et à mieux combiner, avec ou sans Mihailovich. C’est alors que tout s’est effondré.

3) Nancy a pris une décision étrange
Le match se déroulait tranquillement pour les Montréalais qui contrôlaient assez bien les débats et gagnaient en présence dans le tiers offensif quand Wilfried Nancy a décidé d’effectuer un triple changement. Pourtant, un triple changement, ça se fait généralement soit en préparation, pour donner des minutes à tout le monde, soit quand on a absolument besoin de gagner et qu’on tente un coup de dés ou alors quand absolument rien ne va et qu’on essaie de changer complètement la dynamique. Nancy s’est justifié après le match en disant qu’il voulait « amener de la fraîcheur ». Son équipe était toutefois en contrôle et prenait du mieux; on sentait vraiment que le match risquait de tourner en sa faveur. Elle venait de donner un malheureux penalty, oui, mais le changement était déjà prévu avant la phase litigieuse. Ce triple changement a eu pour effet de complètement anéantir la dynamique offensive qui commençait à se créer. Et comme si ce n’était pas assez, on a enlevé Struna et envoyé Hamdi dans la mêlée 10 minutes plus tard, forçant un passage à une défense à quatre, avec en premier lieu un Choinière, pourtant remuant, devant se replier en défense, puis un Wanyama occupant un poste hybride d’arrière droit/milieu axial. Ça sentait fort l’improvisation. Bref, tout est tombé, rapidement, comme si ce match avait été planifié pour obtenir un résultat avant la 60e minute et bétonner derrière et que si ce n’était pas le cas, tant pis, on préparait le match suivant contre Miami. Étrange, étant donné que Vancouver ne présentait, comme à son habitude, pas grand-chose de probant offensivement.

Malgré cette défaite, on a vu beaucoup de choses encourageantes du côté montréalais. Hormis la prestation défensive intéressante de Bayiha, on a pu voir un Torres très vif et entreprenant à ses premières minutes, un Lappalainen combatif et un Choinière percutant et en confiance à sa première présence depuis un siècle. Mais aussi, on notera une belle facilité à faire circuler la balle derrière quand Vancouver appliquait une pression haute. Le quatuor formé par Diop, Camacho, Struna et Miller, appuyé par les latéraux, se passait le ballon avec aisance, rapidité et efficacité, sans stress. C’était comme s’ils avaient toujours joué ensemble.

Retour « à la maison », mais pas vraiment, pour y affronter Miami « en déplacement » ce mercredi. En raison de ce match en semaine, les trois questions feront relâche et seront de retour la semaine prochaine.