Montréal-Columbus en trois questions

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Montréal muselle Columbus et empoche un point alors qu’il y avait la place pour faire mieux. Encore une fois, vos questions reflètent des inquiétudes, ce qui est normal, puisque tandis que les joueurs commencent à s’apprivoiser, les supporters, eux, découvrent à peine les profils de certains renforts. Retour sur ce match, et ce début de saison, en trois questions.

JF senechal (@jf_senechal)
Il y a bien eu le but de Victor et son vol au-dessus de Bradley, mais les corners, c’est pas encore ça hein?
Effectivement, le secteur des phases arrêtées n’est pas source d’innombrables occasions. Mais sur la liste des choses à faire de Wilfried Nancy et de son personnel technique, c’est probablement un des derniers points à aborder pour le moment. Qui plus est, Bjorn Johnsen, qui devrait normalement amener une menace à ce chapitre dans la surface, n’est pas encore au point. Cependant, contre Columbus, on a pu voir Mihailovich tirer une grosse portion des balles arrêtées, alors qu’auparavant, Kizza s’en chargeait plus fréquemment et faisait plutôt bien à mon avis, donnant notamment cette balle de but à Wanyama contre Toronto. Mais chaque chose en son temps, il y a beaucoup d’autres dossiers à régler avant de s’attaquer à celui-là.

Sébastien Nadeau (@SbastienNadeau4)
Est-ce inquiétant pour Johnsen ou faut-il encore attendre quelques semaines avant de porter un jugement?
Bjorn Johnsen était attendu de pied ferme, un peu comme un sauveur; il a le profil d’attaquant qu’on réclamait depuis fort longtemps. Après trois matchs et autant d’apparitions comme substitut, on ne peut pas prétendre que Johnsen va sans aucun doute rejoindre la partie supérieure du classement des buteurs cette saison. Or, on ne peut absolument pas prétendre le contraire non plus. Pour un attaquant comme celui-là, une énorme partie de la solution réside dans le timing, dans les automatismes avec ses coéquipiers, ce qui sous-entend une période d’adaptation un peu plus longue que pour un leader technique comme l’était Nacho Piatti, capable d’amorcer et de conclure à lui seul les actions qui font la différence. Johnsen a besoin des autres. Il doit notamment s’appuyer sur Mihailovich, qui doit lui aussi s’adapter à son nouvel environnement. Patience.

MarioCloutierD (@MarioCloutierD)
Question délicate, est-ce que Wanyama serait plus impliqué et efficace finalement sans Piette à ses côtés?
Question délicate s’il en est une, en effet. L’aura de Samuel Piette auprès des supporters agit un peu comme un bouclier qui lui procure une immunité quasi perpétuelle, comme un champ de force invisible qui envoie des décharges électriques de haut voltage à quiconque oserait prétendre que notre sympathique co-co-capitaine devrait prendre place sur le banc. Revenons en arrière d’un an, la veille de l’arrivée officielle de Wanyama à Montréal. J’avais alors dit dans l’émission Coup Franc, sans savoir ce qui se tramait en coulisses, qu’à la vue de ce que voulait déployer Henry, Montréal avait besoin d’un 6 avec un haut volume de jeu, capable de couvrir plus de terrain et de relancer plus efficacement, pour fluidifier le jeu. Cet homme, c’est Wanyama. Et en raison de son volume de jeu et sa capacité à couvrir beaucoup de terrain, un tel joueur n’a pas réellement besoin d’aide pour s’acquitter des tâches défensives. En collant un joueur à vocation défensive à ses côtés, on se prive du même coup d’un joueur aux capacités offensives qui permettrait à l’équipe de mieux contrôler la possession. Et contrôler la possession, c’est la clé quand on joue avec une défense à trois. De toute évidence, Wilfried Nancy préconise un style offensif et veut « défendre en avançant », ce qui sous-entend de récupérer le ballon haut sur le terrain. Pourquoi alors aller planter deux hommes devant la défense? Cette disposition servira un jour où l’autre, face à un adversaire plus corsé contre lequel il vaut mieux éviter de faire le jeu, ou en cours de match pour protéger une avance, mais elle ne devrait pas constituer la base sur laquelle travailler.

Merci à tous pour vos questions (même celles qui n’ont pas été retenues cette fois-ci) et n’oubliez pas que vous pouvez soumettre vos propres interrogations chaque semaine après la parution des trois constats!