Montréal-Columbus : Trois constats sur le CF Montréal

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Si on avait demandé aux observateurs et autres experts si le CF Montréal serait invaincu après trois matchs en 2021, bien peu auraient répondu oui. Surtout les chroniqueurs de la Major League Soccer. Mais, il faut bien le reconnaître, sans être épatant, Montréal joue bien, présente des facettes intéressantes et… a été bien aidé par les circonstances, il faut le dire. Or, on ne peut que se dire que l’équipe au flocon méritait mieux contre Columbus et aurait dû faire mieux contre Nashville. À la vue des rencontres, trois victoires en autant de matchs auraient bien été possibles. Mais contre Columbus, il faudra finalement se contenter d’un point… et de trois constats.

1) La chaleur a tout bousillé
Difficile de bien évaluer la situation à 2 500 kilomètres de distance, mais de toute évidence, la chaleur a joué un bien vilain tour aux hommes de Wilfried Nancy. Trop souvent, les joueurs semblaient traîner les pieds, comme s’ils avaient enfilé un poncho de plomb à la sortie du vestiaire. Le match était lent, embourbé, pénible parfois. Dans un camp comme dans l’autre, on n’a pas vraiment trouvé le moyen de passer en seconde vitesse pour changer le rythme afin de faire la petite différence qui aurait permis de faire tomber l’adversaire. Sauf peut-être pour un homme…

2) Ahmed Hamdi a réussi son entrée
Je vais être parfaitement honnête, je ne connaissais rien de ce joueur avant son recrutement, mais son profil avait fondé en moi énormément d’attentes, car c’était exactement le genre de joueur qu’il manquait l’an dernier pour dynamiser l’entrejeu. Et quel spectacle il nous a offert. Seul remplaçant ayant réellement apporté quelque chose à sa montée parmi les deux équipes, Hamdi était entreprenant, intelligent, vif, brillant. On devine que la chaleur, il y est habitué, lui. Il y a fort à parier que s’il était arrivé alors que les autres joueurs étaient encore frais, son dynamisme aurait probablement permis au CF Montréal de rafler toutes les billes au terme des 90 minutes. Hamdi, oui, encore.

3) Les latéraux étaient prudents
Si vous avez lu la chronique du match précédent, vous savez que je n’ai pas hésité à pointer du doigt les latéraux pour les problèmes défensifs vécus contre Nashville. Apparemment, Wilfried Nancy a vu la même chose que moi, puisqu’autant Brault-Guillard que Kizza avaient moins le couteau entre les dents et gardaient un œil derrière eux chaque fois qu’ils s’aventuraient dans le camp adverse. Surtout Brault-Guillard, qui avait le bien embêtant Pedro Santos sur son flanc… mais qu’on n’a pourtant pas vu. De l’autre côté, idem pour Derrick Étienne Jr, effacé par la paire Miller-Kizza. Belle mise en place défensive des Montréalais face à un adversaire dangereux, mais fort peu entreprenant, il faut le dire. On semble s’approcher de l’équilibre à atteindre entre attaque, défense et possession de balle. Toutefois, on ne rencontrera pas un adversaire aussi amorphe chaque semaine.

Quant à l’autre gros problème relevé ces dernières semaines, soit le gouffre de trente mètres derrière Mihailovic et la difficulté pour les milieux défensifs à le rejoindre, là encore, Nancy semblait avoir constaté cette difficulté et comme Piette n’était pas à 100%, il en a profité pour insérer Sejdic à sa place. Résultat? Du mieux! Si par moments Sejdic semblait avoir enfilé deux des ponchos de plomb susmentionnés, il a quand même réussi à amener par sa présence et par son jeu la verticalité qui manquait dans l’axe du côté montréalais. Aussi, ses coéquipiers n’hésitaient pas à lui refiler le ballon, comme si ça faisait partie du plan de match. Tout allait bien pour Sejdic donc, jusqu’à ce qu’on le remplace… par la star du match, Ahmed Hamdi, qui a épaté la galerie pendant 25 minutes.

Cette entrée en matière d’Hamdi démontre encore une fois que la force de cet effectif est sa profondeur, amenée par un recrutement intelligent. Montréal a les outils et les armes pour être compétitif chaque semaine. Manque-t-il des morceaux pour s’installer parmi les meilleures équipes? Probablement. Mais l’important, quand on construit une équipe, comme pour une maison, c’est la base, les fondations. Selon ce qu’on peut voir jusqu’à présent cette saison, Olivier Renard a fait le boulot, et non seulement les fondations sont stables et solides, mais la charpente a l’air bien robuste. À Nancy d’organiser le reste des travaux.

Prochain arrêt, Salt Lake City, pour y affronter Maxime Crépeau, Marc Dos Santos et les Whitecaps. D’ici là, surveillez la parution des trois questions sur Montréal-Columbus, et n’oubliez pas que vous pouvez y participer! Surveillez nos réseaux sociaux pour en savoir plus.